Du neuf avec du vieux
Alors que nos sacs de voyage sont impeccables (ils ne servent pas très souvent, certes, mais ne sont pas ménagés, lourdement chargées, tassés dans le coffre et posés à même le sol), mon sac bleu, cousu dans la même toile plastifiée, avait triste mine ces derniers mois. Dès le début, j'avais trouvé la toile bleu azur beaucoup plus raide que les autres coloris. Au bout de 15 jours, déjà, des marques étaient apparues aux endroits qui plient. Peu à peu, ces marques se sont transformées en éraflures, puis en trous.
Après avoir constaté la très bonne qualité du simili-cuir d'ameublement (acheté chez Eurodif ou Reine — devant le magasin) avec lequel j'avais cousu la housse d'ordinateur de Paul (pas la moindre marque de frottement, juste une petite éraflure dans un angle, alors qu'il le transporte tous les jours sans ménagement), j'ai décidé de refaire l'extérieur de mon sac dans cette matière. Mais Eurodif ne propose que peu de coloris (blanc, noir, beige, gris) et Reine ne vend qu'un mètre minimum (et puis, il faut trouver le temps d'y aller). J'ai donc commandé un petit métrage de simili-cuir bleu azur chez Rijstextils, avec l'idée de découper un ovale autour de la broderie et de l'appliquer sur le rabat du sac.
Hélas, si le coloris était bien le même que celui de leur fameuse "toile à pouf" d'origine, la qualité n'y était pas : simili-cuir très fin, sans tenue, avec un aspect “plastique” ou “skaï des années 70” vraiment moche. Après pas mal de tergiversations, pesée d'une chute de simili puis règle de trois pour calculer le poids au m2, je me suis décidée pour le simili-cuir Karia de Ma Petite Mercerie (la possibilité d'acheter par multiple de 10 cm avec un minimum de 20 cm a pesé lourd dans la balance). J'ai choisi un ton un peu plus foncé (aquamarine, mais il ne se fait déjà plus…) car le bleu azur jurait parfois avec mes vêtements ! Pour information : j'ai également vu ce simili-cuir chez Toto, à Paris.
J'ai décousu soigneusement mon sac, afin de récupérer tout l'intérieur et ses poches sur mesure, la sangle et les aimants J'ai hésité un moment sur le fait de récupérer la broderie, mais le contour en était abîmé également, et puis comment faire pour entourer l'appliqué ? Finalement, j'ai tout refait et je ne regrette pas les deux heures que j'y ai passées : la broderie est très belle ! (je récupérerai quand même la broderie d'origine pour une trousse, je ne peux pas me résoudre à la jeter
La poche extérieure avait souffert elle aussi (le coton imprimé "plumes" était assez fin), je l'ai donc remplacée par une poche en simili beige.
Je n'ai pas de pied teflon (mais je vais peut-être investir…). J'ai tenté le masking-tape collé sous le pied, pas mal mais il se décolle assez vite. Le meilleur résultat é été obtenu en insérant une petite bande de papier sulfurisé le long de la couture ; une pince à épiler pour enlever les petits morceaux qui résistent et le tour est joué ! J'ai corsé la difficulté en achetant du biais simili pour border le rabat (le biais en toile parachute utilisé précédemment avait bien tenu le coup, mais les coloris que j'avais n'allaient pas et il avait plissé dans les arrondis. Je redoutais le pire, ayant même envisagé de chauffer le biais simili avant de le courber le long d'un carton, mais il s'est très bien comporté.
Une fois le sac terminé, je l'ai rempli soigneusement, mais quelque chose clochait dans les arrondis… ahem ! Je devrais m'équiper en pinces clover également ! Il m'a fallu, au moment de partir, découdre le fond de la doublure pour récupérer cette épingle.
Je n'en suis pas encore à compter les épingles comme les compresses au bloc opératoire, mais je fais très attention quand je couds pour un bébé : lorsque Paul avait quelques semaines, il dormait dans une petite turbulette cousue par une amie. En le prenant, je me suis piqué la main : une épingle était restée… je ne l'ai jamais dit à la couturière qui s'en serait énormément voulu !
Et voilà ! Et si je vous dit que dès le lendemain, j'avais un compliment de la part d'une contrôleuse SNCF ? (qui a d'abord vu que j'avais une housse de Kindle cousue main, avant le sac)