19e rencontre parents-professeurs
J'ai compté ! (j'en ai délégué trois à mon mari : celles qui ont ont eu lieu le samedi matin)
Il y a eu celles du collège des aînés : rendez-vous pris à l'avance avec 4 professeurs, pas plus ! Du coup, que choisir ? Les matières où les notes sont les plus catastrophiques ? Les matières "principales" (effectivement, les profs de musique, EPS, arts plastiques et techno ont des plannings bien vides, sauf quand ils sont professeur principal d'une classe) ? Les rencontres commençant à 17 heures, forcément, c'est toujours moi qui m'y suis collée, avec à mes côtés un ado pas fier de lui, pour entendre toujours le même discours : il/elle ne travaille pas assez, il ne faut pas hésiter à poser des questions s'il/elle n'a pas compris… et au final, bien peu de solutions proposées, les promesses d'indiquer à l'élève des méthodes de travail, de lui prêter un livre pour aider à son travail personnel, n'ont jamais été tenues ! Ce qui n'était pas tenu, non plus, c'était la durée des rendez-vous : toutes les 10 minutes en théorie. En pratique, on courait d'une salle à l'autre, on inversait des rendez-vous, on rentrait à la maison avec une bonne heure de retard sur l'horaire prévu.
Au lycée de Paul, peu de changements, si ce n'est que les salles de classe étant situées sur plusieurs niveaux et deux bâtiments, c'était encore plus compliqué de jongler entre le retard des uns et l'avance des autres. Le discours cependant m'a semblé un peu plus positif au début, on sentait les professeurs désireux de faire réussir leurs élèves. Il est devenu un peu plus culpabilisant en terminale : là, c'était du sérieux et le lycée devait conserver ses statistiques de réussite.
Mais ce que je retiens de toutes ces heures passées à attendre dans le couloir, c'est un certain fatalisme : j'allais passer un mauvais quart d'heure, pas de bonne surprise à attendre.
Alors forcément, l'entrée de Marie en lycée professionnel et celle d'Aurore au collège ont marqué le début d'une période plus paisible. Marie est passée de collégienne en difficulté à lycéenne "presque" épanouie ; à la première réunion, j'ai encore entendu "il faut qu'elle participe plus à l'oral", "son niveau d'anglais est vraiment très bas". L'année suivante, ce n'étaient que des compliments. J'ai découvert que ma jeune fille timide était devenue une chef d'équipe compétente et écoutée, respectée de garçons pourtant costauds et lourdauds (certains surnommés "sangliers" par leurs profs). En revanche, ce qui ne s'arrangeait pas, c'était le rythme de passage : plus de rendez-vous, c'était premier-arrivé-premier-reçu et j'enviais les parents (retraités ?) qui venaient à deux avec leur lycéen, pouvant ainsi courir trois lièvres à la fois ; sauf que pour certains, c'était pour recevoir un terrible verdict — je n'écoutais pas aux portes mais ils parlaient bien haut parfois — avec nécessité de chercher de toute urgence un CAP de secours… moi, je venais juste recevoir confimation que deux demandes de BTS, c'était déjà trop (APB, mon cauchemar !)
Quant au collège d'Aurore… j'ai hésité à prendre rendez-vous, ayant pitié des professeurs qui cumulent ces rencontres. Finalement, je l'ai fait pour montrer à ma collégienne que je ne me désintéressais pas complètement de sa scolarité. Les professeurs me disaient "Vous savez, c'est agréable pour nous parfois de pouvoir faire des compliments, ça nous change un peu".
Cette 19e rencontre marque un changement : elle est dans une très très bonne classe d'un prestigieux établissement, alors forcément les moyennes ont chuté, mais je ne me fais pas de souci, on va dire qu'il lui reste une bonne marge de progression. Elle aussi a bien trouvé sa voie, je m'étonne de la voir changer de jour en jour. Le bulletin me sera remis par la prof de maths, je ne vais pas entendre de compliments cette fois, c'est une littéraire et je me félicite chaque jour d'avoir œuvré l'an dernier pour qu'elle aille dans ce lycée, dans cette classe de dinosaures (c'est le surnom d'usage pour les latinistes-héllénistes). Et je suis prête : ma liseuse est chargée, mon téléphone aussi, j'ai une bouteille d'eau, je peux tenir un siège de plusieurs heures dans les couloirs !