Projet 52 de Virginie #4
Le mot de la semaine est "enfantin". Voyons, qu'est-ce que j'ai gardé de mon enfance ?
Mon humeur qui se met immédiatement au beau fixe dès qu'il commence à neiger.
La peur du noir (mais le plus souvent, j'arrive à la surmonter).
De la musique, des chansons dans ma tête, toujours.
Le goût pour les nounours en guimauve (je résiste, je dois en acheter une fois tous les deux ans)
L'habitude de lire plusieurs livres à la fois (Balzac dans le train et le soir au moment de m'endormir — ce n'est pas pour Balzac mais pour la practicité de la liseuse que je n'ai pas besoin de tenir à deux mains — les écrivains américains pour les siestes du week-end — en ce moment : zéro page — et les autres au rythme de quelques pages par jour, dès que je peux trouver un moment. Il fut un temps où je pouvais totalement m'abstraire de ce qui m'entourait : un jour, tout le camping m'a cherchée, appelée, pendant des dizaines de minutes… j'étais dans la minuscule salle de bains de la caravane, un livre sur les genoux, les oreilles sourdes à mon prénom crié au-dehors. Comme dans cette phrase de Boris Pasternack, décrivant Lara à la bibliothèque : « Il la voyait de trois quarts, presque tout à fait de dos, elle lisait avec passion, comme les enfants ». À présent, une conversation un peu forte dans le train suffit à me faire perdre le fil de ma lecture. Mais perdre le fil de l'histoire du livre abandonné depuis plusieurs jours, jamais !