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attraper le temps qui file…
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21 mars 2020

J-8

Voilà  une semaine que nous sommes à la maison et la vie s'est organisée, enfin… se réorganise plutôt, au fil des nouvelles restrictions.

Samedi, nous avons réduit nos sorties au minimum : un tour à la pharmacie, au magasin bio. Nous avons été désappointés de constater que la médiathèque était déjà fermée.

Dimanche, après être allés récupérer mon matériel de travail, nous sommes sortis voter, puis faire un tour en forêt. Il y avait du monde autour des étangs, mais dans l'ensemble, personne ne commettait d'imprudence, les familles restaient à l'écart les unes des autres.

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Lundi, Marie a pris la voiture plutôt que le bus pour sa dernière journée dans l'entreprise, son ordinateur personnel a été équipé du nécessaire pour télétrévailler, elle a récupéré ses dossiers et reçu les consignes de ses responsables. À son retour, nous sommes sortis faire quelques achats alimentaires, j'ai bien regretté de ne pas avoir fait demi-tour à l'entrée du magasin en voyant les gens, pris de folie après l'annonce d'une nouvelle allocution présidentielle à 20h, se jeter sur les rayons presque vides avec frénésie et entasser tout ce qui pouvait se manger. Enfin tout… seulement des conserves, de l'eau, des pâtes (encore !), des mouchoirs jetables. Comme nous avions besoin de produits frais, nous avons pu remplir notre panier sans problème (à part la farine, le sucre, le lait). Je me suis indignée de trouver des melons et des haricots verts en provenance du bout du monde, et qui allaient être jetés, en plus, faute de trouver preneurs.

Mardi, chacun est installé dans son bureau, que l'on a tenté de rendre aussi agréable que possible :

Ici, des tests informatiques sont programmés, des milllons de données transitent et encombrent les serveurs, des réunions se succèdent, en anglais pour la plupart et le manque de personnel dans les équipes est critique.

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Là, un livre avance bien, des allers-retours se font entre l'autrice et l'équipe d'éditions (sauf que je suis l'équipe à moi toute seule : maquettiste, sécrétaire de rédaction, correctrice, graveur de musique, infographiste…), un autre livre démarre et je jongle entre les outils de messagerie instantanée et les conversations pour garder le contact avec mes collègues. La pause café de 10 heures est maintenue, où l'on parle de tout sauf de travail.

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Au lycée, ça s'organise tout doucement, certains professeurs ne sont pas à l'aise avec les outils numériques et nous avons fini par comprendre que le travail et les cours provenaient de différents canaux : ENT, pronote élève, pronote parents.

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Le bureau d'études de l'entreprise de paysage n'est pas encore au chômage : pour l'instant, une partie des chantiers perdurent et il y a de toutes façons beaucoup de travail en amont qui garantit à Marie 3 semaines de boulot au moins (c'est le moment aussi de rattraper les retards et de cesser de faire des heures supplémentaires).

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Paul, en chômage partiel, se contente de faire la cuisine pour tous le midi : il a laissé tout ses dossiers en cours chez A. (il a lui aussi du retard à rattraper). La nouvelle du confinement ne le réjouit pas du tout. Les autres membres de la famille prendront le relais à tour de rôle (sauf moi : je cuisine déjà tous les soirs)

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Les jolies assiettes des filles : 

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En fin d'après-midi nous sortons faire le tour des étangs au soleil, nous ne croisons pas grand-monde, le chemin est assez large pour laisser plus d'un mètre de distance entre les familles.

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Le soir, petite réunion WhatsApp avec notre DT et l'aumônier : le scoutisme doit perdurer, il faut juste trouver de nouvelles façons de fonctionner, sans trop retenir les enfants devant les écrans. Nous optons pour l'opération « Ensemble, illuminons la France de la lumière de l’Espérance » qui propose de placer une bougie à sa fenêtre pour la St Joseph (jeudi) et l'Annonciation (le 25). Nous trouvons une prière adaptée aux circonstances et qui parlera à tous les âges.

Mercredi, j'ai donc 291 mails à envoyer… cela m'occupe un bon moment, je ne peux pas envoyer à plus de 10 personnes à la fois et je dois laisser un petit délai entre chaque envoi, sous peine d'être bloquée ! Comme je ne travaille pas, je m'enferme dans la lingerie pour poivoir coudre et écouter mes podcasts sans gêner personne. Il fait toujours aussi beau, nous pouvons garder les fenêtres ouvertes tout l'après-midi et c'est un bonheur d'aller en lisière de forêt admirer les premiers arbres fleuris ou voir les cygnes en pleine parade nuptiale.

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Paul a décidé de retourner chez A. Je n'étais pas ravie de le voir prendre les transports en commun, mais maintenant c'est impossible. En voiture ? Il ne saurait pas où stationner. Il décide d'y aller en vélo, c'est le plus raisonnable : aucun contact avec personne, il peut passer la forêt. Mais c'est risqué car l'autorisation qu'il faut remplir pour se déplacer ne prévoir évidemment pas ce cas de figure, même s'il ne met personne en danger avec son déplacement, pas comme les milliers de parisiens qui se sont rués dans les bars samedi soir, ou dans les gares lundi et mardi. Il part jeudi, en début d'après-midi et je guette son coup de fil. Ouf, il est bien arrivé, il n'a vu qu'un seul barrage et il s'agissait de contrôler les automobilistes (et de toutes façons, il était à 400 m de la maison). J'ai eu l'impression qu'il passait la ligne de démarcation… pour retourner en zone occupée : à deux dans un petit appartement, c'est beaucoup moins confortable qu'à la maison. Surtout qu'il n'y a aucune date prévue pour son retour.

Je profite du soleil pour déplacer les primevères qui ont poussé sur la pelouse, avant que Marie passe la tondeuse, puis je vais acheter mon panier de légumes, le maraîcher s'est installé sur le parvis devant la gare. Il n'y a qu'un seul client et la place est déserte, quel calme !

Le matin, je commence par un coup de ménage, je n'allume pas l'ordinateur avant mon heure habituelle de travail. Certains de mes collègues font de très longues journées, il faut se fixer un rythme, conserver ses horaires, garder de vrais temps de pause, se lever régulièrement de sa chaise. La première mauvaise nouvelle arrive vers 9h30 : le préfet a décrété que les forêts, plaines et étangs seraient des lieux interdits !  

Dimanche dernier, j'écrivais « En principe, personne ne nous interdira d'aller marcher en forêt, nous n'avons que deux rues de notre hameau à emprunter pour cela », oui mais voilà, il reste encore beaucoup d'inconscients qui manquent de civisme au point de braver les interdictions : des familles qui envoient jouer leurs enfants dehors sans les surveiller, des ados qui ne peuvent supporter de ne pas voir leurs copains, fumer en groupe ou jouer au foot, sans parler des provocations délibérées (certains qui sont allés se pavaner devant un commissariat). Je suis en colère, j'ai l'impression que nous sommes injustement punis à cause de quelques-uns, comme autrefois, à l'école, toute la classe subissait les conséquences des bêtises de 3 ou 3 élèves. 

21 mars - 15 
Allez, on va manger le dessert sur la placette, pour se réconforter.

Un peu plus tard, j'apprends que plusieurs collègues ont été testés positifs au virus. La nouvelle m'affecte peu : ils vont bien, et ça doit bien faire 15 jours que je n'ai embrassé ou serré la main de personne, que nous avons tous gardé nos distances. Au pire, j'ai touché des poignées de porte, mais je me lavais systématiquement les mains après chaque déplacement. Je suis plus inquiète, paradoxalement, de sentir s'installer des douleurs à l'épaule, dans le haut du bras et des brûlures au coude, malgré tous mes efforts, je n'ai pas une position idéale pour travailler et les tendinites menacent. Je choisis donc de travailler un peu plus sur papier, ça soulagera mes yeux aussi.

45 minutes de jardinage, je me fais sauvagement agresser par les orties (qui me piquent au travers des gants et du jean !), mais j'ai arraché tous les chardons et pissenlits du parterre, je suis contente de moi. Nous voilà en week-end, il va falloir s'occuper. Nous commençons par chanter avec les filles, à 4 vois, avant de suivre notre retraite de carême du vendredi. Le thème colle parfaitement à l'actualité : apprendre à relativiser les petites contrariétés, se dire que ce n'est pas grave que ce sont juste des expériences supplémentaires et ne pas les laisser affecter notre humeur pour la journée. On est en plein dedans ! Et on relativise beaucoup, depuis quelques jours.

Nous voici en week-end, qu'allons-nous faire ?

 

 

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Commentaires
B
Trop bien ! On a joué à « où est Charlie? » pour retrouver mes plantes sur les images... merci encore et bon confinement !
Répondre
A
Nos maison et nos jardins ne seront jamais aussi propre et rangées que ces jours ci...
Répondre
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