Dimanche, pluie jusqu'à 10-11h : nous commençons par la visite de l'aqueduc de Pont d'Aël. Ils sont fous ces romains : construire un aqueduc (privé) 56 mètres au-dessus du torrent pour amener l'eau (d'autres sources, pas du torrent) d'un côté à l'autre des gorges et alimenter une carrière de marbre ! L'eau n'y passe plus à présent mais le pont a été entretenu au fil des siècles.
Notre guide nous fait entrer dans le pont : le passage des piétons se faisait sous l'aqueduc. Comme il nous le fait remarquer, un péage était déjà appliqué par le propriétaire du pont en -6 av. J.C., l'inscription précise d'ailleurs que l'aqueduc est une propriété privée. Et les fissures datent de l'antiquité également, conséquences d'un tremblement de terre.
Une fois sortis, nous attaquons les choses sérieuses : nous sommes venus pour randonner et des chemins partent justement de cet endroit. Nous avons choisi celui qui monte au Petit Poignon, un peu moins de 800 mètres de dénivelé… mais les montées dans les gorges ne sont pas celles des vallées glaciaires des Hautes-Alpes ! La pancarte indiquait 2h, nous tenons presque tous le timing mais ça monte dur et ça n'arrête jamais. Enfin, nous arrivons au tout petit hameau et nous sommes récompensés de nos efforts.
Et puis il faut redescendre… 40 minutes dit le panneau, ils sont fous ces italiens ! Pas question de courir sur un sentier aussi escarpé. Je tombe une première fois en glissant sur une dalle lisse, j'évite une seconde chute après avoir marché sur un cône de mélèze. A mi-chemin, je n'en peux plus, mes jambes tremblent, il n'y a jamais de pause, la pente est toujours aussi raide. Mais je ne vais pas rester là, alors un pas après l'autre, une marche après l'autre, un lacet après l'autre, j'arrive en bas bonne dernière.
L'après-midi, après la sieste, nous avions le théâtre romain au programme. Une visite tranquille (il n'y a pas foule…) avec, en fond sonore, le Gloria de Vivaldi par un chœur et un petit orchestre qui répétaient pour le concert du soir.
Puis nous avons déambulé dans les ruelles avant de terminer la journée à la pizzeria du quartier, une bonne pioche à voir comme ils refusaient du monde (et que des habitués).
(Paul avait repéré une géocache près de la Tour du lépreux, que Marie a trouvée en 15 secondes)
Le lendemain, nous avons décidé de nous lever plus tard et de faire une randonnée à petit dénivelé, histoire de reposer un peu nos muscles endoloris. Pourquoi ne pas aller voir la cascade que nous avions repérée de pont d'Aël ? Nous partons d'Aymavilles pleins d'entrain. Très vite, nous pouvons admirer les trois châteaux : Saint Pierre, Sarre et Aymavilles (que nous surnomons "Fort-fort-château" tant il semble Moyen-âgeux-Disney, mais non, il s'agit bien d'un authentique château fort remanié au XVIIIe).
Finalement, ça monte dur quand même, mais il y a de longs passages en balcon, le chemin est d'ailleurs assez vertigineux, la paroi rocheuse est presque à la verticale et les épicéas qui y poussent ont toute notre admiration !
Je me demande comment nous passerons la cascade, qui tombe de plus de 300 mètres vers le torrent. La solution est évidente : un tunnel creusé dans la paroi rocheuse ! Éclairé à l'énergie solaire.
Il est encore tôt lorsque nous débouchons de l'autre côté… mais la suggestion de pousser jusqu'à Pont d'Aël manque de provoquer une mutinerie ; finalement, une fois les estomacs remplis, nous descendons vers le hameau, pour prendre le frais dans la chapelle et remplir nos gourdes.
Le retour se fait par le même chemin et se termine devant l'église Saint Léger, aux fresques colorées.
Mardi matin, les courbatures sont terribles ! Pourtant, nous partons vers la vallée de Cogne, une petite heure de route vers Lillaz où nous devons monter vers le lac de l'Oie. Au départ, le sentier ne porte pas le numéro indiqué sur la carte, mais l'indication est claire et la durée nous semble cohérente, alors allons-y. Après une première montée un peu dure, nous traversons un champ de fleurs vers une petite cascade, la diversité de la flore est impressionante ! Du rose, du bleu, du blanc, du jaune, de l'orange, c'est magnifique, je m'arrêterais tous les deux mètres pour une photo…
Si quelqu'un connaît la signification de ce panneau…
Voilà plus d'une heure et demie que nous marchons et soudain, le lac n'est plus indiqué sur les panneaux ! Pourtant, nous sommes certains de n'avoir vu aucun embranchement. Un peu plus loin, des chalets me permettent de nous localiser précisément : nous ne sommes pas du tout sur le sentier prévu ! Et si une boucle permet d'aller au lac, elle fait un grand détour.
Mais il est trop tard pour retourner sur nos pas et le paysage est magnifique, le sentier passe le long d'un torrent, puis chemine dans la forêt, traverse des prairies, tant pis pour le lac, la randonnée est si belle.
Et puis nous franchissons un col, le paysage est superbe et soudain, le lac est indiqué de nouveau et nous ne sommes plus si loin.
Nous mangeons au-dessus d'un lac presque asséché (mais les linaigrettes sont là pour nous avertir de l'humidité du sol : pas question de prendre un raccourci au risque de s'enfoncer dans la tourbière !). Et sur le bord du chemin, je fais une belle découverte (il faut croire que j'ai de la chance, Loulou, tu confirmes ?)
après un sentier qui monte dans les cailloux, nous apercevons le Mont Blanc (pas tout à fait dégagé, un petit nuage acroché au sommet refuse de bouger)
Enfin, le lac apparaît
On ne le voit pas, mais il y avait foule et certains courageux se baignaient
Bon, et maintenant, il faut descendre… et là, nous comprenons pourquoi la randonnée indiquait la montée par le plus grand tour : le sentier est vertigineux et à part le vue sur le Mont Blanc au début (et seulement à la descente), le paysage n'est pas très varié. Le chemin, en revanche, l'est : descente dans les rochers, pierriers, sous-bois, rives du torrent…
Il y a encore quelques rhododendrons fleuris !
La descente est longue et encore une fois, il a très peu de passages à plat pour reposer les jambes : 750 mètres d'une seule traite. En arrivant au village, nous avons bien apprécié notre glace !