Les revenants
Nous nous y attendions, évidemment. Voilà dix ans que nous avons installé un composteur dans le jardin, en plastique noir, et nous avions vu un peu grand : en dix ans, il n'a jamais été rempli plus qu'aux deux tiers. Comme il était haut, je n'ai jamais pu mélanger son contenu. Je ne réussissais plus à le vider non plus car les trappes en bas étaient bloquées sous le poids de la terre. Parmi nos projets pour le jardin (installer un hôtel à insectes, scarifier efficacement la pelouse, refaire le massif sous le bouleau…), il y avait la construction d'un composteur en bois. Et puis dans le journal de l'agglomération, en octobre, est paru un article sur l'écologie, mentionnant que les habitants de certaines communes pouvaient recevoir deux poules (pas nous) ou que la communauté d'agglomération fournirait des composteurs aux familles volontaires, pour un prix réduit (mais lequel ? impossible de savoir), dans le but de réduire de 700 tonnes par an la collecte d'ordures ménagères (ils sont optimistes !). La pêche aux informations a été laborieuse : 4 semaines plus tard, mon mail était resté sans réponse, le numéro de téléphone indiqué était erroné, j'ai fini par trouver le service concerné, laisser un message. Enfin, mi-décembre, j'ai passé commande. Puis j'ai reçu un mail m'invitant à m'inscrire à une réunion d'information, suivie de la remise des composteurs, le formulaire d'inscription ne fonctionnait pas, j'ai rappelé, laissé un message… et le 20 janvier, Paul m'accompagnait pour emporter le colis (35 kg).
Ce dimanche sans pluie était idéal pour procéder à l'installation. D'abord, il a fallu démonter l'ancien meuble (qui sera récupéré par une Amapienne), les vis ayant rouillé, ça n'a pas été facile. Et puis procéder au vidage, en séparant les couches. Nous avons pu remarquer que les sacs ou emballages dit "compostables" le sont peut-être, mais à l'échelle industrielle. Qu'il faut éviter les pelures d'avocat, trop dures, que les coquilles d'œufs (que je ne mets plus au compost depuis des années) sont très bien conservées, tout au fond (les vers ont fait du rangement), que le moindre petit lien en plastique, la moindre étiquette ressortent intacts, que les côtés (plus aérés), sont remplis de bonne terre alors que le centre est plus lent à se décomposer (d'où la nécessité de remuer de temps en temps — une fois par mois, nous a-t-on dit). Le compost mûr a été déposé au pied des rosiers, sur l'emplacement du potager et dans les bacs. Paul a bien ratissé le sol pour le niveller, puis nous avons installé le nouveau bac et l'avons re-rempli. Deux heures, ça nous a pris, pour finir juste avant la pluie (pas prévue).
« Commencez par une couche de feuilles mortes » disait la consigne. Bien, dans ce cas, une distribution en février-mars n'est peut-être pas une très bonne idée ? J'ai tout de même retrouvé quelques paquets de feuilles mortes dans les coins (je ne les avais pas assez mélangées), nous avons ajouté des boîtes à œufs déchiquetées, alterné soigneusement les couches de "presque terre" avec les "plus sèches" ou les épluchures récentes, un peu de carton aussi. Le nouveau composteur est rempli presque aux 3/4, mais j'ai bon espoir qu'il fonctionne un peu plus vite que l'ancien (ceci dit, il n'y avait pas d'odeur suspecte non plus).
Et pourquoi les revenants ? Mais c'est évident :
Et pourtant, je suis souvent allée repêcher des couteaux quelques jours après leur disparition ! Inventaire du butin : 3 couteaux, 2 économes, 3 cuillères et une bouteille de bière (mystère ? Elle n'était pas cachée dans des épluchures, quand même ! L'explication la plus plausible est qu'un étourdi l'a déposée dans la poubelle à compost au lieu du bac à verre rangé juste à côté au garage). Et rien n'a rouillé.
Malgré tout, je ne pense pas avoir encore trouvé le trou noir qui fait disparaître petites cuillères, tasses, chaussettes ou autres…
La bâche a été étalée sur la pelouse afin d'être lavée par la pluie. Gribouille, le chat des voisins, est fort intrigué… il s'approche d'un air surpris, fait le tour de cette chose bleue suspecte, jette un œil vers la maison, n'ose pas y poser une patte.
Décompression
Nous avions regardé le calendrier de juillet : le 14, ce serait bien pour Chaumont. Et puis la météo, il y a 10 jours, annonçait de la pluie, et puis non, finalement. Jeudi, notre nouveau curé arrivait de Namur, il fallait des bras pour décharger son (petit) camion. Marie et moi nous sommes portées volontaires, et comme nous étions nombreux, cela s'est réglé en 20 minutes, suivies d'un petit apéritif dans le jardin, pour faire connaissance. Le vicaire (qui déménage lui aussi) disait sa dernière messe dimanche soir, il avait peur de se trouver bien seul. Je lui ai proposé notre soutien musical (sans bien comprendre, quand il me demandait si ça ne me dérangeait pas trop).
Vendredi, j'ai conduit ma petite dernière à la gare, avec son gros sac, son petit sac et sa guitare (mais comment a-t-elle porté tout ça sur quatre kilomètres ?). Et puis Marie a eu le feu vert pour s'inscrire à l'université (il fallait que le secrétariat la fasse remonter de la liste d'attente), sauf que… ça ne fonctionnait pas. Après maints essais, sur les trois ordinateurs de la maison et avec différents navigateurs, elle s'est rappelé ses déboires sur e-candidat : impossible, pour la Fac d'Angers, d'y accéder sur un Mac, il fallait un PC. Elle est donc venue me rejoindre au bureau, nous avons allumé un ordinateur et attendu… qu'il installe toutes ses mises à jour ! Puis nous avons procédé à l'inscription, avec quelques difficultés : quand il faut obligatoirement renseigner le champ "adresse durant l'année universitaire" alors que le dossier de demande de chambre vient d'être posté, ou lorsqu'elle doit choisir dans une liste restreinte l'établissement universitaire où elle s'est inscrite pour la première fois et que rien ne correspond, ou encore lorsqu'au moment de passer au paiement, la page d'accueil revient et que toutes les informations rentrées ont été effacées. Ouf, j'ai payé, nous imprimons le récapitulatif et… découvrons que l'université de Lorraine s'est transformée en École nationale des technologies du bois ! Bon, nous téléphonerons plus tard, il reste des documents à télécharger (que nous n'avons pas sous la main, évidemment). Ces inscriptions administratives sont d'une complexité effarante. Marie dispose actuellement de 4 numéros d'indentification : son INE, identifiant national élève — quelle ne trouvait pas en premier lieu, vu qu'elle dispose d'un INA (le même, mais pour les élèves relevant du ministère de l'agriculture), un numéro de candidat (attribué lors de ses demandes de licence), un numéro d'étudiante, attribué lors de l'inscription en ligne, puis un numéro d'identification pour les services de l'université (téléchargement des pièces justificatives), à chacun de ces numéros est associé un mot de passe et chaque site auquel elle se connecte lui demande son identifiant, sans préciser lequel… suite à nos dernières démarches, il semblerait qu'elle doive encore se créer un "compte informatique".
Le soir, tous un peu fatigués, nous avons décidé d'un commun accord de zapper le feu d'artifice, pourtant généralement fort beau, et samedi, de bonne heure, nous étions sur la route.
J'ai beaucoup aimé le Festival des jardins cette année, j'avais été un peu déçue en 2016 et 2017… la tendance est à la mise en scène de décors dans lesquels les plantes sont là un peu par hasard. On retrouve toujours les mêmes végétaux. Cette année, quelques jardins redonnaient aux plantes la première place, cherchaient à créer le spectacle par les feuillages, les fleurs plus que par les objets.
un sol d'ardoises, un bassin et un érable, très bel effet mais… où est le jardin ?
Ainsi les Sept vallées, jardin qui a tant plu à Annabelle, où j'ai apprécié le dégradé des couleurs, du noir vers les bruns, puis différentes nuances de vert, jusqu'au plus clair.
Réflexion faite, où les hachères sont mises en valeur par ce fond rouge, au point qu'elles semblent presque peintes (non, c'est bien la couleur naturelle des feuilles). Si l'on s'assied juste au bon endroit, le rectangle rouge apparaît.
Et le joli jardin Dans ma bulle, qui nous a donné envie de trouver des branches d'osier à tresser
ou les Pensées jardinières (jardin qui n'est pas dans le catalogue de l'exposition, pourquoi ?)
Sur la route, nous avions décidé, cette année, de visiter le château : bonne idée, puisque sa visite est maintenant intégrée dans le prix d'entrée (qui a bien augmenté, de fait). L'occasion, aux heures les plus chaudes, de se mettre à l'abri des vieilles pierres.
Un pochoir à sable, pour décorer la cour, appelé aussi pochoir de patience
Les musiciens, un peu sorciers, ornant une cheminée
Un meuble que je découvre : l'indiscret (on trouve un peu plus loin son équivalent à deux places : le confident)
L'installation exubérante dans la chapelle
Ou la poétique collection de quartz dans le manège
Puis nous sommes ressortis au soleil pour admirer les derniers jardins
Marie a continué la collection de photos de fleurs et plantes qu'elle constitue, année après année
Une petite visite chez Marcel Proust
Enfin, nous avons quitté Chaumont pour un petit village tout proche, afin de déguster (et acheter) quelques bouteilles de vin de Touraine-Amboise. Comme le pique-nique du midi se faisait loin, nous avons ressenti le besoin d'un petit goûter avant de reprendre la route… et vue l'heure tardive de notre arrivée à Amboise, l'ambiance festive dans les rues, nous avons finalement choisi d'y rester dîner, puisque aucun impératif ne nous imposait de rentrer de bonne heure.
C'est ainsi que je passe peu à peu à un rythme de vacances, même si les journées sont encore bien occupées (un peu de démarches administratives, un peu d'achats pour le voyage de Marie, un peu de couture…)
Un long dimanche
Samedi soir, tard, un SMS déconcertant est arrivé : « Finalement, notre train est parti plus tôt que prévu, est-ce que des parents peuvent venir nous chercher à 5h à Montparnasse ? ». Bon. Nous nous étions réjouis, un peu plus tôt dans la journée du changement de programme : au lieu d'aller les chercher à l'arrivée du car, entre 5h30 et 7h (horaire précisé par SMS au cours de la nuit…), ce serait à 8h à la gare toute proche car ils avaient obtenu des places dans l'un des TGV spéciaux affrétés cette nuit-là, pour rapatrier une partie des 10 000 lycéens franciliens rassemblés à Lourdes.
C'est donc à 4h que le réveil a sonné, nous sommes partis dans la nuit illuminée d'éclairs, le déluge nous est tombé dessus vers Châtillon et s'est arrêté tout juste lorsque nous nous garions (sur le trottoir) devant la gare Montparnasse à 5h02. Nous avons discuté quelques minutes avec d'autres courageux parents, puis je suis allée aux nouvelles :
Bien, bien… nous aurions volontiers dormi 45 minutes de plus ! Une fois toutes les filles récupérées (elles se sont endormies dans la voiture au bout de 2 minutes, après leur nuit blanche), déposées ici ou là, nous avons re-dormi un peu, puis profité du jardin. Marie avait reçu de ses amis un « bon pour un érable du Japon ». Après quelques jours de réflexion sur le meilleur emplacement pour celui-ci, nous avons conclu qu'il resterait en pot pendant quelques années et nous sommes partis pour la jardinerie (il y avait foule !). Enfin, quelques heures de jardinage plus tard :
Le petit hortensia qui végétait depuis des années a été remplacé par une nouvelle azalée, à côté des pervenches plantées l'an dernier, qui commencent à fleurir.
et l'hortensia malheureux a pris la place d'un autre, mort de vieillesse
J'ai trouvé les pétunias que je cherchais en vain depuis notre visite du Parc de la Tête d'or ! Il y en avait une seule barquette dans tout le magasin et la caissière l'a fait tomber… sans dommage heureusement. (leur petit nom, c'est Cascada Rim Magenta — mais ça n'aide pas à s'en procurer, pas même en graines, juste en mini-mottes par correspondance, autrement dit avec de gros risques)
J'ai regardé les tournesols pousser à vue d'œil
Marie a garni de terre ses nouveaux bacs (on voit que les anciens ont pâli, mais ils tiennent bien le coup)
et les a posés à l'emplacement des vieux, assemblés à partir de 4 dalles premier prix il y a 10 ans
la chatte qui couvait ses petits n'a pas trop apprécié tout ce remue-ménage…
(et a déménagé le lendemain, peut-être à cause du froid revenu ?)
Il y en a une que le bruit ne dérangeait pas (elle a dormi deux heures)
J'ai planté mes pétunias un peu partout
Enfin, nous avons terminé ce dimanche par un voyage culinaire au Costa-Rica, avec la box de septembre de Kitchen Trotter.
Dans la boîte, il y avait :
- des chips de Yuca (du manioc — on les trouve aussi chez Artisans du monde)
- de la pâte d'Achiote (roucou et quelques épices)
- de la poudre Sazon Completa (sel aux herbes)
- des haricots noirs
- de la sauce Linzano (vinaigrée)
- de la pâte de sucre de canne
- un paquet de café moulu
Avec cela, j'ai préparé : de l'Agua de sapo (une citronnade au gingembre frais, très rafraîchissante)
des Picadillos de carne (légumes et bacon, colorés par l'Achiote)
un Gallo Pinto (une sorte de chili con carne sans "carne"), le plat traditionnel du pays
Un Pastel de moca (mousse au chocolat corsée, parfumée au café)
Je m'attendais à une cuisine épicée… et non, pas de piment, plutôt des herbes, des épices douces, la saveur vinaigrée de la sauce Linzano. Pas de play-list pour agrémenter notre repas, cette fois (je pense que l'équipe avait d'autres soucis à ce moment-là).
Encore une fois, je suis satisfaite du contenu de la box et des recettes proposées (même si les quantités étaient fantaisistes : 100g de haricots, 150g de riz, 1 poivron pour un plat pour 6 personnes, 1 pomme de terre et 1 carotte pour l'entrée), mais je ne sais pas si je suis prête à renouveler l'expérience Kitchen Trotter…
Si nous avons été déçus par la destination du premier kit, le deuxième est arrivé avec 3 semaines de retard et notre menu estival a été dégusté en octobre, puis la communication s'est montrée défaillante (2 mails pour nous informer d'un retard dû à un "problème logistique", de "colis bloqués dans les entrepots", des réponses téléphoniques évasives), puis plus personne pour répondre au téléphone, des infos glanées ici ou là qui font mention d'une mise en liquidation, les insultes et menaces (de la part des clients) qui pleuvent sur les réseaux sociaux… pour ma part, je n'espérais plus rien, sachant bien que mes deux prélèvements de 30 euros seraient une créance bien dérisoire face à celles de fournisseurs, c'était juste un manque de chance, l'entreprise fait faillite deux mois après le début notre abonnement, aucune raison de les accuser d'escroquerie ou de mensonges (on sait qu'une grande enseigne de mobilier a tout fait dernièrement pour cacher ses difficultés). Enfin la très bonne surprise du colis de septembre reçu en janvier (au moins, nous aurons moins perdu), enfin celui d'octobre qui arrive en mars. Je me réabonnerai peut-être, mais je veux en savoir plus sur la nouvelle équipe auparavant.
Et l'été est arrivé d'un coup !
Dimanche, après une belle balade au soleil, ma sieste a été interrompue par le bruit de la pluie sur les vitres. Lundi, retour du beau temps, mais un petit vent glaçant ; Marie a empoigné scie sauteuse, perceuse et visseuse et construit trois grands bacs en bois, pendant que je m'efforçais de répartir les restes de la fête entre nos repas et le congélateur. J'ai eu une grosse frayeur lorsque, suite à une brève coupure de courant, le gros congélateur du garage, bien rempli (nous venons de récupérer notre commande annuelle de viande à la ferme), m'a fait croire qu'il avait dépassé le zéro !
Pendant ce temps, nos hommes pédalaient, pédalaient… le premier jour, l'application de navigation les a envoyés plusieurs fois sur des chemins de terre impraticables dans la forêt de Compiègne, ils ont parcouru 135 km au lieu des 100 prévus. Le lendemain, les graviers du chemin de halage ont eu raison des pneus "anti-crevaison" de Paul (bien usés au bout de seulement 9 mois) ; ayant oublié la clé plate, ils ont réussi à réparer sans démonter la roue, à deux reprises (puis acheté un pneu neuf en fin de journée !)
Et puis mardi après-midi, j'ai pris la route avec Marie, laissant Aurore attendre son départ du soir pour Lourdes. Alors que nous étions dans une "file" (les autoroutes belges et leurs travaux… mais la partie française n'était pas en reste) et que nous blaguions sur les infos de la radio belge, qui parlait de températures estivales, nous avons reçu un SMS "Nous sommes sur la Grand-Place". Retrouvailles devant l'hôtel, douches et départ vers la place Flagey, toute proche, dont j'avais lu qu'elle était bien pourvue en restaurants. Après une nuit réparatrice, nous sommes partis à pied vers le centre-ville (et oui, nous avons eu chaud, très chaud !)
Sur l'ascenseur des Marolles, nous avons découvert l'installation « Si j'avais des ailes » de l’artiste finlandaise Kaarina Kaikkonen, tout juste inaugurée, puis déambulé dans les ruelles, avant de rendre visite à une statue bien cachée :
moins connue que son grand-frère !
Un peu plus loin, c'est le Grand Jacques qui nous attendait
Il faisait si beau que nous avons décidé de rentrer par le parc, où les tilleuls venaient juste d'être taillés
puis nous avons repris la chaussé d'Ixelles, découvrant quelques nouvelles façades BD au passage
qui a parlé de Plat pays ?
Nous avons repris des forces dans un pub irlandais (excellent fish and chips !)
puis nous sommes rentrés chez nous, où le printemps s'est installé
(je suis peut-être trop optimiste, mais j'ai planté du basilic et de la coriandre)
Un tour au jardin
… le matin, après la pluie nocturne, avant d'aller travailler.
Fait rarissime, le muguet était fleuri lundi, mais il m'a fallu reculer les voitures pour le cueillir… cette année, je le remets à sa place !
Le rhododendron a été magnifique, la floraison touche à sa fin mais les hortensias vont prendre le relais
Le cerisier est bien garni… mais le couple de pigeons ramiers qui nous a privés de cerises l'an dernier a refait un nid dans le coin. Que faire ?
Dans les bacs, il reste une place pour du basilic, dès que les températures seront plus clémentes.
Les tulipes ont tenu presque un mois et résisté à deux grosses averses de grêle. Les pivoines se préparent…
En revanche, le rosier grimpant a souffert car nous avons oublié de le tailler cet hiver
Le groseiller est plein de promesses lui aussi, mais il faudra le protéger : l'été dernier, c'est une volée d'étourneaux, installée dans le lilas, qui lui a réglé son compte
ça pousse au potager ! radis, navets et haricots.
Pommes et poires ? Le gel a fait des ravages chez nos producteurs, dans le jardin, on ne peut pas encore se prononcer (mais les chenilles ont attaqué)
Pour les framboises, ça ira (et les oiseaux n'en mangent pas)
Les Eschscholtzia (c'est imprononçable, je vais dire “pavots de Californie”) me ravissent tout l'été, d'année en année. J'en ai semé de nouveaux, rouges, jaunes et blancs, dimanche, j'attends de les voir sortir de terre.
Et voici la première rose de l'année
Des petites dalles brisées…
Qui se souvient de ce dialogue ? (nous avons regardé les deux films pendant les vacances)
Pas de petites dalles brisées chez nous (mais je me souviens que ces petits morceaux de céramique colorés m'enchantaient dans mon enfance, lorsque nous visitions, en vue d'un achat, des maisons ouvrières des années 50-60)
Donc… ça s'appelle "dallage opus incertum", pas très loin du terme "aléatoire réfléchi" employé par Marie pour qualifier sa répartition des pavés gris/roses (je ne voulais pas de damier, trop kitsch, quoique pas autant que les dalles brisées)
Il a fallu choisir les pavés, les transporter de la palette au coffre de la voiture, 4 par 4, les décharger et les entasser…
…décaisser le sol, étaler un lit de sable, damer avec les moyens du bord…
… poser les pavés, avec des interruptions dues à la pluie, à la neige, au gel (les pavés étaient soudés entre eux et le sable dur comme du béton)…
…découper ceux des bordures (incluant le grillage du moteur de la meuleuse du voisin, le choix d'une nouvelle meuleuse plus puissante, l'achat de l'appareil, dont le mode d'emploi incomplet a causé un vol plané de disque à béton au travers de la cuisine — plus de peur que de mal —, retour au magasin, vol plané du disque dans le rayon car le vendeur a voulu essayer par lui-même), un bon mois de découpage (pas plus de 8 pavés par demi-journée), ça fait du bruit (donc pas le dimanche), c'est long, ça fait de la poussière…
Au final, pour notre ouvrière (et son aide), 12 heures de travail étalées sur deux mois et un résultat bien plus esthétique que le morceau de palette qui servait de base aux poubelles (et commençait à partir en morceaux). Mais elle avait parlé de paver toute l'allée, je crois qu'elle a revu ses ambitions à la baisse…
Festival des jardins 2016
Le réveil hier a été brutal : directement les infos de 7h30, ma première pensée a été “Ça y est, encore une fois !”
Mais nous avions un tout autre projet que d'écouter les infos en boucle (à part dans la voiture) : nous partions pour Chaumont-sur-Loire, passage obligé pour Marie (bien que j'ai du mal à comprendre pourquoi les étudiants en paysage ne bénéficient pas d'un tarif spécial, réservé aux seuls étudiants en architecture !). J'ai été un peu déçue par cette édition, moins variée en terme de plantes que celle de l'an dernier. Beaucoup de lauréats ont choisi le thème de la nature reprenant ses droits sur une ville envahissante, de la montée des eaux ou de la préférence pour les plantes comestibles.
Une idée pour recycler mon secrétaire de lycéenne ? (que Marie a achevé, nous renonçons à une ennième réparation des charnières et la surface de travail est trop petite)
Le jardin aménagé (suivant les consignes des scénographes et paysagistes qui l'ont conçu) par l'entreprise où Marie était en stage l'été dernier !
Le mur de pisé de la fille de nos voisins (qui a tenu le coup malgré le déluge de début juin)
La nature qui surgit du sol
Des maisons envahies par les plantes
Des plantes grimpantes, à mon avis, qui n'ont pas poussé comme prévu… (une profusion de végétaux dominant le visiteur, disaient-ils)
Des pois de senteur de toutes les couleurs
Un jardin en ville
Après les crues
Les tons pourpres des plantes potagères
Un rêve
Une petite touche de couture !
Une belle journée, donc, pour faire oublier l'actualité révoltante devant laquelle nous sommes si désarmés.
Et le temps passe…
Samedi dernier, nous sommes allés donner un coup de main à l'un des producteurs de notre Amap : un bon poulet bio, ça se mérite ! Par exemple, en passant 3 heures à genoux sous la pluie et dans le froid, à déraciner du rumex (le pauvre, ses 4 hectares de prairies en sont envahis, seul il n'en viendrait jamais à bout), avec les poules en fond sonore. Si l'on regarde la surface desherbée, c'était décourageant, le mieux est de regarder le tas de plantes arrachées :
Ensuite, Marie a mis des fonds à ses bacs, puis a dû s'arrêter pour cause de jour férié : pas le droit d'utiliser la perceuse et pas moyen d'acheter des billes d'argile ou du terreau. D'ailleurs, le nombre de sacs nécessaire est énorme, il va falloir trouver une autre solution.
Et puis elle doit imprimer (en couleur) la version finale de son rapport de stage et c'est le moment que choisit notre imprimante (qui n'a que 14 mois) pour faire de grandes traces noires et froisser le papier. Verdict de son professeur : ça ne passera pas. Le petit magasin où Paul faisait imprimer ses dossiers de camp a fermé, c'est un peu la panique ! Nous avons trouvé une solution, mais après contact du support technique Brother, le diagnostic est sans appel : l'unité de fusion est morte (elle indique un taux théorique d'usure de 3% !), aucun réparateur agréé dans notre département, il faudrait envoyer la machine à Roissy (à nos frais — la garantie est expirée depuis 2 mois malgré le peu de copies effectuées) ou l'apporter dans une boutique parisienne qui n'est ouverte qu'aux heures de bureau en semaine et fait le pont ce vendredi. Après quelques coups de fil et recherches, nous décidons de la réparer nous-mêmes et de demander un geste commercial à Brother, vu le prix conséquent de la pièce. Hypothèse du magasin qui nous fournit la pièce : la panne serait due à l'impression d'une planche d'étiquettes (sur du papier spécial et conformément au mode d'emploi de l'imprimante).
Lundi, j'ai rencontré un piano abandonné en allant à l'école de musique prendre mon cours. J'espère que quelqu'un l'a adopté avant le passage des encombrants jeudi matin.
Mardi, je trouve de la terre végétale à donner sur le Bon coin. Mais je tombe en panne de gaz alors que je viens mettre à cuire des artichauts… changement express de menu, ajout dans le programme du mercredi d'un voyage au magasin qui vend nos bouteilles, évidemment à l'opposé de la ville où j'irai chercher la terre. Et pas de repas asiatique ce soir-là : il faudra manger les artichauts, enfin cuits.
Mercredi, donc, le coffre a été chargé de 400 kg (à vue de nez) de terre ; objectif : garnir les trous laissés par les blocs de béton du portique et remplir les bacs de Marie. Nous constaterons jeudi que nous en avons pris juste la quantité nécessaire ! (mon nez a une bonne vue)
Jeudi, le beau temps m'a poussée au jardin : deux grands sacs de mauvaises herbes, deux pieds de ronces déracinés qui repousseront, hélas, rien n'en est venu à bout — même le roundup, j'ai essayé, je l'avoue, car les anciens propriétaires nous en avaient laissé (d'ailleurs, je pense être victime du même mal que notre éleveur de poulets : quand on passe d'un jardin hyper-traité à du "sans pesticides sauf cas extrême", les premières années ça va, mais très vite les adventices prennent le dessus). J'ai encore tout le pied des fruitiers à dégager et des kilomètres de lierre terrestre à arracher, et puis je m'attaquerai aux pissenlits et renoncules de la pelouse. Marie, pendant ce temps, a bâché le fond de ses bacs (en tombant en panne d'agrafes en cours de route, sinon ce n'est pas drôle). Et nous avons pu prendre notre premier repas dehors !
Vendredi, je suis allée travailler profiter du calme du bureau (nous n'étions que deux) pendant que toute la maisonnnée faisait le pont en jardinant, cuisinant, rangeant, lézardant au soleil, nageant… puis nous avons mis la dernière main au projet de Marie et admiré le résultat (et les tulipes, qui sont enfin fleuries, avec un mois de retard par rapport aux années précédentes)
Encore quelques jours pour que les pétunias fleurissent, que les géraniums se remettent de leur transplantation, que les premières fraises apparaissent… et normalement, les limaces ne les attaqueront pas (ou alors, ce sont des limaces alpinistes et là, je ne sais plus quoi faire)
Et enfin ce matin, l'imprimante a été réparée, avec l'aide d'une vidéo en ligne : on combine le sens du volume et le sens pratique de l'un la méticulosité et aux connaissances techniques de l'autre, et pour certaines pièces, quatre mains n'étaient pas de trop ! La voilà comme neuve, reste à obtenir gain de cause auprès de Brother car vraiment, cette panne n'est pas acceptable.
escapade estivale #2
Aller-retour sur la journée, parce que nous nous sommes décidés trop tard pour envisager un quelconque hébergement, et finalement, c'était parfaitement faisable. Les études de Marie nous invitent à découvrir toujours plus de jardins ; encore un beau dépaysement, cette fois-ci !
Nous n'avons même pas eu peur des plantes carnivores… avons admiré des fleurs comme dans un tableau,
fait une petite balade rafraîchissante, découvert la gamme incroyable des teintures végétales…
… et de drôles de fleurs. J'ai été comblée, j'aime tant les fleurs bleues (mais elles sont violettes, me disait Aurore)
nous avons visité également le parc historique et ses installations poétiques, avons déambulé dans un jardin japonais
nous avons fait connaissance avec le sphinx colibri et nous sommes promis de visiter le château, une prochaine fois
Après tant et tant de marche, une glace était indispensable, d'autant que les parfums étaient bien tentants : thé matcha-cranberries, violette-fenouil, pêche-litchi, ananas-réglisse… (mais il faisait si chaud que nous n'avons pas eu le temps de les photographier !)
Voyage lointain
Cette semaine, nous avons réalisé l'un des rêves de Marie : nous l'avons emmenée au Japon visiter les jardins ! Il fallait voir sa joie, elle bondissait dans les allées, l'appareil photo à la main.
C'était la semaine idéale pour ce voyage : les cerisiers et magnolias finissaient de fleurir alors que les azalées nous régalaient de leurs couleurs éclatantes. Et il n'a pas plu !
Nous avons admiré le travail incroyable des jardiniers, qui taillent sans relâche arbres et arbustes.
L'eau est au centre du jardin, symbole de la vie (la source = la naissance, le ruisseau = l'enfance, le petit étang = l'adolescence, la rivière = la vie professionnelle, le lac tranquille = la vieillesse)
Nous avons visité pagodes et temples (oups, là, on dirait plutôt le Cambodge !)
Et cet arbre a été taillé par des chinois ! (les branches sont trop verticales pour un jardin japonais)
Nous sommes donc partis au Japon sans prendre l'avion…
Parc oriental de Maulévrier, créé entre 1900 et 1913 sous la direction d'Alexandre Marcel, architecte du pavillon du Cambodge lors de exposition universelle.