Une escapade un peu plus longue cette fois-ci : une fois Aurore partie en camp dans les Alpes et Paul abandonné chez ses grands-parents, nous sommes partis avec Marie le long du canal de Bourgogne. Départ de bonne heure, donc, direction Dijon, où nous trouvons tout de suite un stationnement près du canal.

Et hop, c'est parti ! Enfin… il est presque midi, il fait chaud et curieusement, l'ombre est toujours du mauvais côté. Après notre périple en Normandie, nous apprécions de pouvoir laisser la carte au fond du sac : pas moyen de se tromper de route !

Le chemin est plat, il n'y a que les écluses à monter, 5 mètres environ, c'est une petite côte… mais au bout de 40 écluses, 50 km et un chemin devenu caillouteux, les jambes commencent à fatiguer. C'est alors que se présente l'opportunité d'un détour pour visiter un charmant petit village. À la base, j'avais dit “peut-être”, une première étape de 60 km, ce n'est pas rien… mais lorsque nous voyons le village en question… oui, c'est celui que l'on aperçoit depuis l'autoroute, tout en haut d'une colline !
La menace de mutinerie de la partie féminine de l'équipe est matée par la promesse d'une glace une fois arrivés en haut.

Et quand on dit en haut : 2 km de montée raide, par une chaleur suffocante. Marie et moi montons à pied, poussant nos vélos avec peine, nous arrêtant à chaque virage pour reprendre notre souffle. Une petite pause à l'entrée du village pour admirer ce beau mur de pierres sèches, c'est bon, là, nous sommes arrivés ? Ah ben non, en fait, ça monte toujours, ça monte jusqu'au bout du village.

Heureusement, que la glace promise était au rendez-vous, et fameuse ! Et que le village vaut le détour (mais en voiture, hein…)




Une fois redescendus, nous attaquons la dernière partie du trajet, 10 km jusqu'à Pouilly, ça devrait aller… sauf qu'un panneau nous annonce une “zone éclusière” ; ça veut dire que les écluses, jusque-là réparties tous les kilomètres sont à présent tous les 300 mètres, les petites côtes commencent à se faire pénibles ! Nous remarquons la numérotation : écluse 5, ça veut dire qu'il n'y en a plus que 4 à monter ? Ah, voici donc la dernière écluse !

Arrgh, voilà que le canal rentre dans un tunnel… la piste cyclable, en revanche, monte, monte, fait un détour pour passer sous l'autoroute… nous râlons, en plus, le revêtement est mauvais ; c'est réellement épuisés que nous atteignons Pouilly et son camping— 70 km au compteur.

Mardi : bonne nouvelle, nous avons atteint le point le plus haut du canal, à présent, nous descendrons les écluses, les seules côtes seront donc pour franchir les ponts (qui sont raides, parfois). Une chose est sûre : les vacances en péniche ne nous tentent pas du tout ! Avancer à 9 km/h en pointe, passer 20 min dans chaque écluse, et ne rien faire de la journée…

Ce deuxième jour sera consacré aux problèmes techniques : mon pneu arrière se déglonfle régulièrement (mais tient quand même 30 km, du coup nous préférons jouer de la pompe plutôt que tout décharger et démonter) et Marie, la seule à avoir un pneu ordinaire à l'avant, crève, par chance juste devant un cimetière, ce qui permet de se laver les mains une fois la rustine posée et la roue remontée. Nous arrivons de bonne heure à Montbard et notre vague projet de visiter l'hôtel Buffon sera vite balayé par les entrées au centre aquatique offertes avec notre emplacement de camping : bains bouillonnants, jets massants… un vrai moment détente ! En revanche, le camping n'est pas aussi calme que le précédent, situé au bord d'une route passante, avec quelques enfants qui passent en trombe à vélo en criant juste devant notre tente… à la nuit tombante, j'espère qu'ils vont enfin rentrer, mais j'entends « regarde, mon phare éclaire plus que toi ! » ( dans ces moments-là, on en arrive à souhaiter que l'un d'eux se ramasse par terre) ; nous finissons par nous endormir au milieu du vacarme.

Le lendemain, nous passons devant la Grande forge de Buffon, nous avons hésité à visiter, trouvant plus judicieux de profiter de la relative fraîcheur du matin pour avancer… aucun regret : le site est fermé pour tournage du film Meurtre en Bourgogne.
Les kilomètres défilent, le ciel est un peu couvert, l'ombre plus présente
Nous faisons quelques rencontres…

site du sculpteur
Le prix de la formule "deux cafés et une limonade" ne cesse de baisser avec le niveau du canal. Un grand merci au passage au patron du café de Lezinnes qui a rempli nos gourdes d'eau glacée !
Après un léger détour pour admirer le château de Tanlay…

… voici Tonnerre, but de notre voyage !

L'une de nos occupations en camping est d'étudier l'équipement des autres cyclistes ou l'aspect parfois étrange des tentes !

Enfin, après une courte nuit (merci les tourterelles et pigeons ramiers de venir roucouler au-dessus de notre tente dès le lever du jour), nous embarquons à grand-peine (les marches sont hautes, la porte étroite et l'arrêt bref) dans le train pour Dijon. C'est un peu chaud de caser les vélos dans l'espace imparti, mais nous apprécions d'être assis confortablement !
Retour à la maison, passage de relais à Paul qui part à son tour pédaler avec un copain de lycée, lessives, cueillette de groseilles et remplissage de valises pour la suite des vacances…