Allez, je partage, il n'y a pas de raison que je sois la seule à avoir la chanson dans la tête !
Quand les premiers froids et pluies d'automne sont arrivés, j'étais vraiment fatiguée et déprimée par des nuits entrecoupées de douleurs à l'épaule, de maux de gorge, de coups de chaud et froid. J'ai eu envie de vêtements doux et confortables, une jupe en double gaze par exemple. Et un haut pour aller avec. Après avoir passé en revue mes patrons, dont aucun ne convenait (évidemment), j'ai cherché un peu un modèle compatible avec ce tissu et trouvé beaucoup de Bohème ou Zéphyr de l'Atelier Scämmit. Par esprit de contradiction, j'ai jeté mon dévolu sur la blouse Be Pretty, cherché un peu sur la toile si quelqu'un l'avait déjà cousue en double-gaze (Non), lu attentivement les explications et décidé que ça le ferait (j'avais déjà été fort satisfaite de la blouse Barcelona). Après mon chemisier de l'an dernier (le patron absolument pas adapté à un tissu lâche), je ne courais pas grand risque !
Je devais justement passer commande chez Perles and Co, j'y ai donc choisi une double-gaze pailletée. J'aurais mieux fait de lire attentivement le descriptif (un peu contradictoire) qui dit « Ce tissu a naturellement un aspect froissé, ne le repassez pas même à l'envers au risque de perdre les paillettes » et deux lignes plus bas « ce tissu est reçu plié en deux par le fournisseur. Vous aurez donc un pli marqué au milieu de la laize, pour l'enlever nous vous conseillons de toujours laver et repasser votre tissu avant de vous lancer dans la couture ». OK, j'ai lavé mon tissu, je l'ai séché sur un étendoir, il a pris quelques mauvais plis, je fais comment maintenant ?
J'ai testé sur un bord : à fer moyen, sur l'envers, avec un coton léger posé dessus, les paillettes fondent. J'ai passé le fer tiède, puis laissé le tissu étendu une nuit bien à plat sur une table, les plis ou déformations se sont atténués. Au pire ça me fera une excuse pour ne pas repasser ma tenue, mais la prochaine fois, je prendrai les pois dorés ou les éventails (ah non, c'est pareil). Mais je n'étais pas au bout de mes problèmes : outre le fait que mes ciseaux n'aiment pas trop les petites paillettes, celles-ci se prennent parfois dans le trou de la plaque à aiguilles, la machine fait alors du sur-place. Et le tissage était peut-être particulièrement lâche, le tissu se déformait vraiment beaucoup. J'ai pris le parti de faire des piqures de soutien un peu partout : les têtes de manche évidemment, mais aussi les emmanchures, les bords de l'empiècement, l'encolure et ça s'est très bien passé.
Pour info, une couture de soutien, c'est comme un fil de fronce sans les fronces : on pique sur le bord à soutenir avec la longueur de point maximale, on épingle, on coud puis on enlève le fil de soutien. C'est un peu plus long peut-être, mais on ne s'énerve pas avec des repères qui ne coincident pas ou un excès de tissus sur l'une des pièces à assembler.
En parlant de repères, avec ce patron, tout tombe impeccablement, sauf les trois crans sur le devant des manches, dont je ne sais pas à quoi ils correspondent (et j'ai eu un doute aussi sur le devant-dos des manches, qui n'est pas indiqué), j'espère une réponse de la créatrice qui, pour l'instant, doit être en vacances…
J'ai choisi de mettre un passepoil argenté sur les bords de l'empiècement, pour bien souligner cette découpe originale qui pourrait passer inaperçue, rappeler les paillettes et empêcher toute déformation des coutures. Comme j'avais zappé, en calculant le métrage nécessaire, l'empiècement doublé, j'ai coupé celui-ci dans du voile de coton, ça m'a permis d'entoiler les bords comme il est préconisé.

Photos faites par Marie, vite vite avant la baisse de luminosité, après une séance de jardinage intense, d'où le jean tout pourri. Les manches sont un tout petit peu trop longues et j'hésite à faire un petit pli tenu par un bouton pour resserrer les poignets.


