Après être tant et tant restés à la maison (nous sommes toujours tous les deux en télétravail), nous avions besoin de changer un peu d'horizon. Et après des heures coincés dans les bouchons vers Le Havre, nous nous sommes réjouis d'avoir choisi de partir à vélo ! Les prévisions météo, d'abord pluvieuses, se sont peu à peu orientées vers une semaine chaude, mais nos étapes n'étaient pas trop longues.
Lundi matin, nous avons donc tout rangé dans nos sacoches

et nous sommes partis, direction Saint-Cyr, la forêt de Marly, puis Port-Marly, pour rejoindre la véloroute Paris-Londres qui longe la Seine.


Dabord un beau chemin de hâlage tout neuf, puis une piste cyclable sur le trottoir (interrompue par des travaux) et un chemin dans un petit bois vers Montesson.

Arrivés au Pecq nous traversons (la bande cyclable est impraticable en raison de travaux) vers le château de Maisons-Laffitte. Là, le fléchage est inexistant, nous avons un peu erré, d'abord à la recherche d'une boulangerie, puis cherché le chemin… la trace GPS nous a aidés, car il fallait passer une porte (?) avant de trouver un chemin forestier. Nous avons encore perdu la piste par manque de panneaux. Une fois à Achères, face à la nationale, nous avons dû rebrousser chemin et couper par la forêt, avec une pause pique-nique bienvenue.

Un pont (réservé cycles et piétons) nous a menés à Conflans, puis nous avons suivi l'Oise jusqu'à Cergy, où se trouvait notre premier hôtel. Nos vélos et sacoches à l'abri, nous sommes partis à pied vers L'Axe Majeur, avons monté et descendu les marches et parcouru une bonne dizaine de kilomètres.


D'une ville nouvelle à l'autre, les similitudes sont nombreuses, le dépaysement n'était pas au programme de cette étape !





Mardi, nous poursuivrons vers Londres, avec une étape prévue de 57 km. Il nous faut près d'une heure pour quitter Cergy et la ville, puis les petites routes de campagne alternent avec des chemins de terre… terre tellement desséchée et poussiéreuse que nous avons parfois la sensation de pédaler dans le sable. À un moment (avons-nous suivi le mauvais panneau ?), le chemin est tellement étroit que nous passons difficilement entre les ronces, il nous faut même passer sous un arbuste tombé au travers de la piste. Aussi, quand nous voyons peu après midi un panneau "Gisors 38 km", je perds courage. Encore une bonne montée sur des cailloux, entre deux champs, avant de trouver un petit coin ombragé, devant le château d'Arthies, pour nous restaurer. Heureusement, la suite du trajet est nettement plus facile : de petites routes goudronnées jusqu'au domaine de Villarceaux, puis 28 km de voie verte, ancienne voie ferrée le long de la vallée de l'Epte, qui nous amène rapidement jusqu'à Gisors et l'Hôtel Moderne, où nous sommes fort bien accueillis.




Nous visitons un peu la ville, la collégiale monumentale et le château, installé sur sa butte médiévale. Puis nous cherchons un restaurant et ce n'est pas simple : entre les brasseries qui ne servent que le midi et tous les établissements fermés, il ne reste que la crêperie ou la pizzeria : ce sera donc la crêperie avec… des moules-frites et la bière locale.




Mercredi, nous quittons la route de Londres pour amorcer le retour : direction Chaumont-en-Vexin, dont l'église mérite le détour. Après être descendus au centre-ville, puis avoir monté jusqu'à l'église, nous constatons qu'elle est fermée ! Nous faisons nos courses du jour, puis remontons la côte.

Mais, en changeant de vitesse, je bloque ma chaîne entre deux plateaux et nos tentatives pour la décoincer aggravent le problème. Je redescends 30 mètres plus bas vers un petit garage automobile, je suis accueillie par la patronnne, qui appelle son mari. Un quart d'heure plus tard, alors qu'il envisage un démontage du pédalier, il reussit à débloquer délicatement la chaîne, nous donne de quoi nous laver les mains et refuse de nous faire payer ! Nous le remercions chaleureusement et repartons. Je déraille une nouvelle fois après quelques kilomètres et n'ose plus changer de vitesse… mais le Vexin n'est pas du tout plat ! Je dois monter à pied la côte (qui est raide) vers la petite église de Marquemont, indiquée comme remarquable. Elle est fermée elle aussi, mais nous trouvons un pré avec de l'ombre pour pique-niquer et de l'eau dans le cimetière pour nous laver les mains, noircies par la graisse de chaîne.


Nous avons rencontré plein de petits châteaux bien entretenus, la plupart à louer pour des réceptions.

Nous n'avons plus qu'une quinzaine de kilomètres à parcourir, entre des champs de blés (moissonnés) ou de betteraves, et le soleil commence à taper fort. Nous arrivons avec soulagement à Méru et nous réfugions dans le joli Musée de la Nacre et de la Tabletterie. Deux heures de visite fort instructive (et climatisée) après lesquelles nous sommes incollables sur la fabrication des boutons et des éventails.




Notre chambre d'hôtes n'est qu'à deux petits kilomètres de là.


Jeudi, la matinée est éprouvante : nous devons gagner un premier villages par de petites routes, mais nous ne quittons pas la rocade de Méru au bon endroit, notre GPS nous conduit sur des sentiers qui seraient difficiles même en VTT. Après avoir un peu erré dans la forêt, nous arrivons près d'une exploitation agricole consacrée au cassis (impressionnants, ces champs !), puis devant un charmant petit château au milieu de nulle part. Nous optons alors pour la guidage "automobile" plutôt que vélo et alternons chemins de terre et routes forestières barrées (et faire passer les vélos sous les barrières n'est pas commode).


Nous sommes soulagées de revenir, en fin de matinée, sur des routes "normales" qui nous conduisent rapidement à Auvers-sur-Oise.






En fin de journée, il nous reste à gagner Cergy, ce n'est plus très loin mais la chaleur, les montées et descentes incessantes et le comportement de certains automobilistes ou piétons qui jugent qu'une piste cyclable peut servir à tout sauf à pédaler mettent notre moral à rude épreuve. En arrivant à l'hôtel, je suis presque décidée à rentrer en train le lendemain.
Vendredi, la canicule s'accentuant, nous partons de très bon matin. Comme nous connaissons le chemin, il ne nous faut que deux heures pour regagner Port-Marly, sur un itinéraire presque toujours ombragé. C'est alors que les choses sérieuses commencent : la montée vers Marly, puis dans Marly, puis dans Saint-Cyr, mais je réussis à ne jamais mettre pied à terre malgré mon problème de dérailleur. Nous sommes bien contents de retrouver une maison "fraîche" juste avant midi.


(la grande allée avec plein de statues)