Trois semaines avant Noël, Marie m'a encouragée à me coudre une robe pour Noël « Ça fait des années que tu mets ta robe bleu marine ». Je n'étais pas très enthousiaste, à cause de l'incertitude sur le déroulement des fêtes, mais elle a insisté et j'ai décidé de m'offrir le patron que je lorgnais depuis plusieurs mois : Mademoiselle Joséphine de PM-patterns, en ajoutant des manches grâce au tutoriel offert. Elle a ajouté qu'elle m'imprimerait le patron en A0 !
Nous sommes allées ensemble choisir le tissu (crêpe de viscose), le choix était très limité en magasin, je souhaitais une autre matière pour les manches, idéalement de la dentelle, je me suis rabattue sur de la mousseline, et à part du noir et du blanc, il n'y avait que ce rose, qui ne m'enchantait pas trop, mais parfaitement identique pour les deux tissus.
J'ai évidemment fait une toile, dans un vieux drap. J'ai coupé une jupe de 20 cm de long, une manche papillon et un mancheron. Tout était parfait, à part les fronces qui partaient un peu en biais (ce n'est pas le cas sur les modèles présentés sur le site, mais toujours visible sur les robes cousues par diverses couturières), j'ai donc décalé les repères de 2 cm vers les côtés. Et dans la foulée, j'ai coupé mon crêpe et commencé l'assemblage. Et puis les problèmes sont arrivés…
Par précaution, j'avais décidé de préparer les manches à l'avance, de les fermer sous le bras par une couture anglaise, puis de les ourler avant de les monter sur la robe. Bonne idée ! J'ai d'abord tenté d'utiliser mon pied à ourlet étroit et ce fut une catastrophe, l'ourlet gondolait, ou laissait échapper le tissu. J'ai fini par jeter la manche et en recouper une nouvelle, puis piqué un ourlet classique, tout doucement, sans tirer. Ensuite, j'ai réussi à coudre le devant en décalant les milieux d'1 cm. Je m'en suis aperçue en essayant la robe, une fois la fermeture posée. Pas de panique, j'ai décousu soigneusement, repassé les fils de fronces et recousu correctement.

Et je suis arrivée à la parementure ! Je me doutais qu'elle ne resterait pas en place. J'ai tenté de la couper dans un coton fin : échec. Je l'ai donc faite en crêpe, malgré l'épaisseur et la légère élasticité du tissu, je l'ai piquée dans les coutures d'épaule et le long de la fermeture, j'ai essayé ma robe : la parementure sortait sans cesse.
C'était le 23 décembre, le temps pressait. J'ai décidé de surpiquer le tour de l'encolure, tout en sachant que c'était une mauvaise idée.
Effectivement : la parementure s'enfuyait toujours et la surpiqure tirait par endroits et gâchait le côté raffiné du crêpe. De plus, ma robe était trop grande ! J'avais sous-estimé la souplesse et l'élastité du crêpe par rapport au drap de la toile.
Le 24, j'ai porté la robe pour le réveillon, mais j'étais déçue. Puis j'ai réfléchi : l'idéal, pour régler le problème de la parementure, était de doubler le haut. Mais au niveau des fronces, avec un tissu un peu épais, j'aurais une sur-épaisseur trop importante. Et la ceinture devait être maintenue, mais là encore sans la doubler, comme préconisé par le modèle.
Enfin, je me suis lancée : j'ai décousu tout le haut de la robe. Comme toutes mes coutures étaient surjetées, avec du fil de couleur identique au tissu, j'y ai passé une semaine, j'en avais des crampes dans la main !
Puis j'ai recoupé le corsage une taille au-dessous. Enfin, j'ai dessiné une parementure-doublure, de façon à ce qu'elle soit prise en partie dans les emmanchures et dans la taille, mais en laissant libres les parties froncées. Les photos de l'envers de la robe montrent bien cette demi-doublure.


Enfin, j'ai sous-piqué la parementure sur les valeurs de couture de l'encolure et l'ai surpiquée dans les coutures d'épaules.


Pour donner de la tenue à la ceinture, je l'ai entoilée avec du coton thermocollant (destiné à protéger l'envers des broderies), coupé dans le biais. J'ai réussi une seconde fois l'exploit de faire correspondre exactement tous les repères.
La fermeture invisible ne l'est pas vraiment : je n'ai pas trouvé la bonne couleur et je l'ai cousue à 2 mm du bord, car dans ma première version, cousue presque au ras des mailles, elle passait très difficilement les coutures et j'ai eu peur de la déchirer (vécu plusieurs fois avec des vêtements du commerce)

La doublure du dos a permis de régler aussi le problème de l'effilochage du tissu (pourtant surjeté) et des fils qui se prennent dans la fermeture. Reste à coudre un fin biais le long de celle-ci, au niveau de la jupe.

Enfin, je suis fière de ma couture et je porterai ma robe avec plaisir, lorsque l'occasion se présentera…

… ce qui n'est pas pour tout de suite ! Photos prises par - 4°C, il fait tellement froid et sec que le tissu est chargé d'électricité statique et me colle aux jambres (ce n'était pas le cas le soir de Noël)

