… en espérant pouvoir sortir un peu avec !
Lors d'un passage chez Mondial tissu, à l'automne, j'avais remarqué ce coton léger, très doux, souple, tellement bien assorti à mon nouveau pantalon, mais un peu cher. Je m'étais dit que ce n'était pas raisonnable d'acheter un coupon de plus, alors que j'en avais déjà tellement qui attendaient d'être cousus. Mais le caissier me dit « Pour 9 euros de plus, vous avez 20 % de réduction » et j'ai rapidement calculé dans ma tête que la réduction promise correspondait à un mètre de ce petit coton. Seulement, j'avais déjà attendu 45 minutes pour mes premiers achats… « pas de problème, je vous le coupe », me répond le jeune homme. Comment résister, alors ?

Mon idée était d'y couper le chemisier de Dressed, que je venais tout juste de recevoir. J'ai tout d'abord cousu ce qui était prévu (les têtes de lit, ma robe de Noël, les trousses pour Monica et Jeanne, le sac de Chloé, la housse d'ordinateur), réparé quelques vêtements, ma chaise de bureau, recousu des boutons, changé des fermetures.
Il a fallu aussi imprimer le patron. Je n'avais pas compris que les patrons du livre étaient à télécharger, ce qui est pourtant clairement mentionné, mais j'ai trouvé une solution plus écologique que les centaines de pages A4, profitant d'avoir à disposition mes logiciels professionnels pour créer des planches de patrons à l'image de celles de Burda ou Ottobre :
J'ai ouvert les pdf de 4 patrons en A0, j'ai supprimé les calques des tailles qui ne m'intéressaient pas (je conserve celles de mes filles et la mienne), puis renommé les fichiers. Je les ai ensuite ouverts avec Photoshop, j'ai rapproché les différentes pièces du patron, notamment les poches et parementures que j'ai mises au milieu des grandes pièces, j'ai ainsi gagné pas mal de place. Ensuite, j'ai passé le chemisier en vert, la jupe-culotte en rouge, le tee-shirt en bleu… et j'ai superposé mes patrons en veillant à ce que chaque trait reste lisible. Enfin, j'ai enregistré le fichier obtenu en pdf, je l'ai rouvert dans Acrobat et imprimé en mode "affiche" sans marge. Je suis ainsi passée de 79 à 20 pages. Je pensais m'épargner l'étape "découpage des marges" mais le logiciel tient tout de même compte de la marge d'impression (celle-ci est cependant beaucoup plus petite que celle prévue dans le fichier "print A4"). Ensuite, il faut coller, puis décalquer le patron évidemment.
Pour éviter toute déception, j'ai réalisé une toile rapide et fait le même constat que pas mal de couturières : ce chemisier (ou plutôt cette blouse) est confortable et bien taillé, mais la forme toute droite n'est pas très flatteuse. Au lieu de passer du temps à dessiner des pinces devant et dos, j'ai préféré reprendre le patron Ottobre des derniers chemisiers cousus en double-gaze jaune et en coton rouge, dont j'ai supprimé le col et raccourci les manches. J'ai cousu le chemisier entièrement, ourlets compris, puis je l'ai enfilé pour placer les boutonnières et là, je n'étais pas vraiment satisfaite du résultat : un peu trop long, il n'avait pas assez d'aisance aux hanches et trop à la taille.
J'ai donc sorti un troisième patron, une autre valeur sûre : le Datura, dont j'avais creusé les côtés pour le cintrer un peu. J'ai également décousu l'ourlet, recoupé le bas en arrondi, préparé un biais pour les finitions. Et je ne regrette pas du tout les deux heures supplémentaires passées à ces retouches, mon petit chemisier de printemps me plaît beaucoup !


Pour les boutons, j'en avais tout juste le compte, tirés un lot de boutons de nacre de chez Butinette.

Le printemps est là en apparence, derrière les carreaux, mais les températures n'y sont pas encore, d'où mon sourire crispé sur la photo : 6°C, ressenti zéro, avec un petit vent glacial.
