C'est un petit challenge lecture créé par Bidib. Au cours du mois de mars, en huit livres, j'ai visité sept nouveaux pays, sur quatre continents et je m'aperçois, avec ce récapitulatif, que j'ai lu une majorité d'histoires féminines.
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Afrique
Algérie :
Kamel Daoud, La préface du nègre : le Minotaure 504 et autres nouvelles. Un athlète algérien qui court le marathon aux JO, le monologue d'un chauffeur de taxi, un militaire qui expose son prototype d'avion, un nègre, engagé par un vieillard analphabète pour écrire ses mémoires, et qui profite de la situation, un nouveau Vendredi, tombé d'un avion, cinq personnages qui s'interrogent « Qu'est-ce qu'être algérien aujourd'hui ? », cinq nouvelles par l'auteur de Meursault, contre-enquête. Un petit recueil qui donne à réfléchir.
Maroc :
Mohamed Leftah, L'enfant de marbre.
Nigeria :
Chigozie Obioma, Les pêcheurs. Quatre frères profitent de l'absence de leur père pour aller pêcher dans un lieu interdit, jusque-là rien d'anormal, quels enfants ne font pas de bêtises ? Mais une prophétie lancée par Abulu le fou et les supersitions qui les hantent provoqueront une série de drames au sein de la famille. L'histoire est triste, mais magnifiquement racontée par l'un des garçons, un peu comme un conte.
Rwanda :
Gaël Faye, Petit pays.
Scholastique Mukasonga, L'iguifou, nouvelles rwandaises.
Beata Umubyeyi Mairesse, Tous tes enfants dispersés.
Sénégal:
Birago Diop, Les contes d'Amadou Koumba. Ces contes font penser aux Fables de La Fontaine ou au Roman de Renard (avec Golo le singe dans le rôle de Renard). Du côté des humains, on pense à Perrault, Grimm, en lisant l'éternelle rivalité entre les épouses Khary et Koumba, ou des histoires de chasses miraculeuses. Ruses, vantardise, tromperies, c'est le pouvoir des mots qui est ici raconté : « Comme le miel dans l'eau, la parole, bonne ou mauvaise, se dissout dans la salive qui en garde une part de puissance ».
Fatou Diome, Celles qui attendent. Sur cette petite île, il est difficile de joindre les deux bouts et les femmes rivalisent d'efforts pour nourrir et habiller leurs enfants. Les jeunes gens qui n'ont pas la chance d'avoir fait des études n'ont d'autre choix que de devenir pêcheurs… ou d'embarquer sur une pirogue à detination de l'Espagne. Commence alors, pour leurs mères, leurs épouses, une attente qui se compte en mois, puis en années, pour avoir des nouvelles ou voir revenir celui qui est parti depuis si longtemps qu'il les a peut-être oubliées. Au village, la vie continue : mariages, naissances, décès, rivalités entre épouses, amitiés fidèles et résurgences du passé.
« Arame, qui récurait la vaisselle de son maigre déjeuner, sursauta. C'était Bougna qui venait de pousser le portail avec le débordement d'une digue rompue. La vague qui ne laisse aucune crique tranquille, c'était bien elle. »
« Ce n'était pas un roman, c'était le fleuve Sénégal qui se déversait des lèvres d'Arame et rien ne semblait pouvoir l'endiguer. Elle expliquait, commentait, moralisait, se flagellait et le scribe l'écoutait, captait et consignait l'essentiel. Mais malgré ce tri, Lamine allait, enfin, tout apprendre du forfait de Daba, mais surtout de la part insoupçonnée du passé de sa propre mère. »
Amérique
États-unis :
Jack London, Martin Eden.
Mexique :
Laura Esquivel, Chocolat amer.
Carlos Fuentes, Une certaine parenté.
Asie
Japon :
Haruki Murakami, Le passage de la nuit.
Vietnam :
Kim Thúy, Man. Man quitte Saïgon pour épouser un Vietnamien installé au Québec. Dans le restaurant de son mari, elle fait revivre les plats traditionnels de son enfance tout en s'imprégnant de la culture occidentale. Une lecture poétique, qui m'a rappelé Le Restaurant de l'amour retrouvé d'Ito Ogawa. Chaque page raconte un souvenir et porte en marge un mot vietnamien.
« Les mères enseignaient à leurs filles à cuisiner à voix basse, en chuchotant, afin d'éviter le vol des recettes par les voisines, qui pourraient séduire leurs maris avec les mêmes plats » : ớt hiểm (piments vicieux)
Europe
Allemagne :
Eduard von Keyserling, Altesses.
« Tu ne sais pas, dans ton château, ce qu’est la vie. Tu crois, pour t’être risquée un jour dans le parc sans permission, avoir accompli je ne sais quel exploit pour lui. Mais ce n'est plus le moment de penser à ces enfantillages… » Avec sa mère et ses sœurs, retirées à la campagne, la jeune princesse Marie s'ennuie et aimerait oublier sa condition d'altesse. Hélas, dans l'Allemagne de 1905, chacun doit rester à sa place : une princesse n'épouse pas un comte, même en secondes noces, un comte n'épouse pas une jeune bourgeoise, le mariage n'a pas pour but le bonheur et l'on peut mourir pour avoir essayé d'échapper à son destin… malgré tout, ce roman est très plaisant à lire, les évocations de la nature, des couleurs, des sentiments ne sont jamais fastidieuses.
France :
Maurice Leblanc, Arsène Lupin.
Riad Satouff, Le jeune acteur.
Loïc Clément, d'après Marie-Aude Murail, illustrations Anne Montel, Miss Charity t. 1, L'enfance de l'art.
Romain Gary (Émile Ajar), La vie devant soi et Les racines du ciel)
Hongrie :
Magda Szabó, La porte et Abigaël.
Islande :
Audur Ava Olafsdottir, Miss Islande.
République Tchèque (merci Laurence !) :
Kafka, Le procès et La métamorphose.
Royaume-uni :
Edward Morgan Forster, Avec vue sur l'Arno.
Suède :
Camilla Läckberg, Femmes sans merci. Birgitta, Ingrid, Victoria, trois femmes prisonnières de leur mariage, humiliées, trompées, maltraitées, qui subissent leur sort en silence… jusqu'à la goutte d'eau de trop. Elles vont alors préméditer des crimes parfaits.
« Cette zone résidentielle était une prison pour femmes sans barreaux, les femmes y étaient retenues par leur amour et leur devoir envers leurs enfants. Ingrid, n'allait pas assassiner un homme, elle allait libérer une femme ». Une fois commencé ce court roman, je l'ai lu presque d'une traite jusqu'au bout !
je pensais n'avoir lu, en fait de littérature suédoise, que des policiers, avec la série Millenium. Mais j'ai lu également ces dernières années deux romans légers (Katarina Mazetti, Le mec de la tombe d'à côté et Jonas Jonasson, Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire, ainsi que La saga des émigrants (7 tomes) de Vilhelm Moberg.
Océanie
Australie :
Joan Lindsay, Pique-nique à Hanging Rock. 14 février 1900 les jeunes pensionnaires de Mrs Appleyard partent pour leur pique-nique annuel de la fin de l'été, au pied d'un massif rocheux. Quand, tard dans la nuit, le groupe regagne le pensionnat, trois jeunes filles et une maîtresse ont disparu. Qu'a-t-il bien pu se passer, cet après-midi-là, sur le rocher ? Tous ceux qui sont, de près ou de loin, liés à cet événement en resteront marqués à jamais.
« Des années plus tard, lorsque madame Montpellier racontait à ses petits-enfants l'étrange histoire de la panique dans une classe australienne – il y a cinquante ans, mes enfants, mais j'en rêve encore –, la scène avait pris les dimensions d'un cauchemar. »