Du fil à retordre
Les demandes de ma plus jeune fille sont toujours un défi en couture, mais cette fois, j'ai battu mon record de temps passé : mi-octobre, elle a fait le tour des friperies parisiennes à la recherche d'une veste matelassée, c'est à la mode paraît-il. Elle n'a rien trouvé et je me suis réjouie : je tenais une occasion de coudre quelque chose de nouveau ! J'ai regardé les patrons du moment, rien ne la tentait plus que ça, alors je suis partie d'une veste que j'ai eue avant la naissance de Marie, que j'ai beaucoup portée et qu'Aurore a fini d'user. J'ai ensuite calculé le métrage nécessaire et nous avons fait un tour au Marché St Pierre. Hélas, en terme de matelassé, nous ne trouvions que des piqués de coton destinés à des tours de lit de bébés, ou des doublures synthétiques… en 125 de large (et chères en plus). De fil en aiguille, j'ai fait la folle proposition de partir de simples cotons et de les matelasser moi-même, en sachant bien que je m'engageais à quelques heures de travail supplémentaire. Ses choix ont été pour le moins originaux :
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J'ai commencé par tester mon patron maison avec de vieux draps et une couette premier prix Ikea (l'étiquette indique "lavable à 60°C" mais un lavage à 30° a suffi à la rendre inutilisable). Tant que j'y étais, j'ai matelassé chaque pièce d'une façon différente : losanges, carrés, rectangles en biais, rayures…
L'essayage a été concluant, j'allais pouvoir me lancer. J'avais trouvé un molleton garni d'une face d'intissé qui me semblait plus facile à piquer (chez Snaply — très bon choix effectivement : aucun faux-pli) et, après hésitations, nous avions opté pour 2 cm d'épaisseur. J'ai demandé conseil aux couturières de Thread and Needles pour l'éventuel rétrécissement dû au matelassage et conclu qu'il me fallait laisser 4 cm de marge tout autour des pièces.
Nous étions donc arrivés fin novembre et la demoiselle a souhaité se coudre une robe.
Et puis j'ai cousu mes pantalons, mon chemisier et enfin coupé le molleton. J'ai matelassé une pièce et nous l'avons trouvée trop rigide, alors j'ai décousu, puis enlevé 1/4 d'épaisseur du molleton (qui avait l'avantage de "peler" à peu près régulièrement. Là-dessus, elle a eu besoin de sa housse d'ordinateur et la fine couche de molleton retirée m'a été utile. Enfin, début février, elle a tiré la sonnette d'alarme en me rappelant qu'elle aimerait bien emporter sa veste à Florence. J'ai passé quelques soirées à piquer, épingler, piquer, épingler… et je suis enfin venue à bout du matelassage. Avant de recouper les pièces, j'ai piqué tout autour juste après la ligne de couture, pour empêcher les piqures du matelassage de se défaire. Et j'ai cousu la veste.
L'essayage a été catastrophique : à cause d'une certaine raideur du molleton et du coton, d'une épaisseur plus importante que celle de la toile, elle avait de grosses masses de tissu sous les bras, les manches étaient trop larges et la veste trop grande dans l'ensemble. Je ne savais pas trop comment modifier sans risquer de mal couper et de tout perdre, alors j'ai cherché de nouveau et trouvé ce patron gratuit. Moyennant quelques modifications (notamment de raccorder les deux pièces de manches), ça passait dans mes pièces décousues. Pour respecter la forme arrondie des épaules, j'ai créé une pince en haut des têtes de manches.
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J'ai recoupé, non sans trembler, cousu et c'était parfait.
La suite a été plus facile : couper l'autre veste en coton, la coudre, puis l'insérer dans la première, bien épingler au niveau des coutures, vérifier la longueur des manches, couper 3 mètres de biais (blanc, vu les couleurs des cotons) et le coudre très soigneusement, puisque la veste est réversible.
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Finalement, il a fait trop chaud à Florence pour les photos, la veste est restée à l'appartement, sauf le soir où nous sommes ressortis pour la pizzeria.
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Il me reste à ajouter un système de boutonnage, mais nous hésitons encore : boutonnières ou pressions ?
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