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2 mars 2023

Le tour du monde en 80 livres #12

C'est un petit challenge lecture créé par Bidib. En février, j'ai lu 4 livres, exploré 4 nouveaux pays sur 3 continents.

le-tour-du-monede-en-80-livres-1-201x300iSource: Externe

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Slovaquie
Pavol Rankov, C'est arrivé un premier septembre.

Peter, Ján et Gabriel sont issus des communautés hongroise, tchèque et juive et vivent à Levice, en Slovaquie. Leur amitié n'est pas affectée par leur rivalité amoureuse. Ce 1er septembre 1938, ils décident que le plus rapide à la nage aura le droit de faire la cour à la belle Mária. Leur compétition va durer trente ans, à parallèlement à la lutte de leur pays pour trouver sa place vis-à-vis de l'URSS, les événements viennent sans cesse contrecarrer leurs projets.
Ce roman est un Jules et Jim à la slovaque, la légèreté en moins.
« Peter arriva à Levice le premier septembre en fin d'après-midi. Il voulait aller voir ses parents et Mária avant de commencer un nouveau semestre à l'université. […] Peter avait l'intention d'offrir à Mária ses tickets d'habillement pour qu'elle s'achète un bel ensemble ou des chaussures. Par la même occasion, il voulait lui promettre qu'il allait arrêter de boire. »
« À la vue de son père malade, Gabriel s'était rendu compte, après tant d'années, à quel point il lui avait manqué pendant tout ce temps. Son cœur se serrait à la pensée que le vieil homme déclinait, peu à peu, là-bas, dans une terre lointaine, tandis que lui vivait sa vie. Il éprouvait comme des remords à l'égard de ces familles que la guerre avait décimées. Comme si les Rosenberg n'avaient pas su aprécier le fait que trois d'entre eux fussent restés en vie. Ils s'étaient dispersés. Le père en Israël, la fille en Hongrie, le fils en Tchécoslovaquie. Ils auraient dû demeurer ensemble et goûter pleinement ce simple bonheur. »
« Voilà où nous en sommes arrivés. Non pas à cause des erreurs que nous avons pu commettre ; à cause de la politique. Nous n'avons pas pu vivre notre propre vie, seulement celle qu'on nous a dictée. »

Congo Brazzaville
Alain Mabanckou, Le commerce des Allongés

Un livre que j'avais très envie de découvrir, après avoir écouté son auteur dans l'émission "à voix nue" !
Liwa Ekimakingaï ne comprend pas, tout d'abord, ce qu'il fait là, au cimetière du Frère-Lachaise de Pointe-Noire. Est-il vraiment mort ? Oui, il se souvient de son cortège funéraire et une partie de lui assiste encore aux quatre jours de veillée en plein air, avec sa famille, les danseuses-pleureuses et les commerçantes du Grand-marché, tous entourant sa pauvre grand-mère qui l'a élevé. Mais le jeune homme est aussi là, sur sa tombe, et rencontre une partie des morts du cimetière, qui lui racontent leur vie (et leur mort) et le mettent en garde contre le désir de se venger. Il se rémémore les heures qui ont suivi la fête de l'Indépendance et la rencontre avec la belle jeune fille qui l'a mené à sa perte.
Au passage, c'est une peinture de son pays natal, de la corruption des politiques et des marchés passés avec les esprits que nous livre l'auteur. De la lutte des classes aussi, qui subsiste jusque après la mort, les riches refusant d'être enterrés à côté des pauvres : « qui ne savaient pas se tenir dans leur cercueil. Ces fortunés prétendaient qu'ils étaient les victimes d'une trahison des hommes politiques, puisque la promesse du chef de l'état, le président Papa Mokonzi Ayé alias Zarathoustra, de concevoir une réplique du Père-Lachaise français à Pointe-Noire avait été mise de côté. »
« Tu aurais pu te laisser décourager par ces pensées déprimantes. Au contraire, tu les chasses d'un revers de main et cherches d'arrache-pied d'autres moyens de te convaincre que tu bénéficies bien de cette nouvelle vie qui te permettra de te rendre dès que posible en ville afin de régler un certain nombre de choses. »
« Mâ Lembé avait coutume de citer des paroles de sagesse de son ethnie qui te reviennent : La calebasse d'eau fraîche que l'on a portée sur la tête depuis la rivière pendant des kilomètres se casse le plus souvent au seuil de la porte. »
« Tu esquisses pour une fois un sourire pendant que tu remonte la rue du Repos, avec Samantha à tes côtés, et que résonnent dans ta tête les paroles de la Femme Corbeau : La chose la plus noble que tu ferais ce serait de te rendre dans le monde des vivants afin d'accomplir une action qui te grandirait pour l'éternité, c'est-à-dire insuffler de la vie et de l'amour à ceux qui en ont injustement été privés. »

 

Venezuela
Karina Sainz Borgo, La fille de l'Espagnole

Ce livre m'a été conseillée par Laurence, en novembre, mais sa lecture a été semée d'embûches : ma médiathèque avait le version originale (en espagnol), ainsi que la traduction en ebook. Le format n'était pas compatible avec ma liseuse, j'ai tenté de le télécharger sur mon ordinateur, mais il faut désormais une application dédiée pour la lecture (autrefois, j'utilisais Calibre). N'en trouvant aucune, je suis allée demander conseil aux bibliothécaires, qui ne savaient pas, puis on m'a conseillé Adobe digital editions, j'ai commencé ma lecture, constaté que toutes les pages ne s'affichaient pas, mais le récit restait à peu près cohérent… Ce n'est qu'à la page 100 (sur 195) qu'une phrase coupée en bas de page m'a confirmé que je ne voyais pas tout le texte. J'ai fini par trouver le livre sur un site d'occasion et constaté que j'avais lu une page sur deux ou trois, comme lecture en diagonale, on ne fait pas mieux ! 

Comme d'autres romans, l'histoire débute par l'enterrement de la mère de la narratrice, dans un pays ravagé par la crise économique et politique qui a suivi la mort d'Hugo Chávez en 2013. Elle alterne le récit de sa vie passée, seule avec sa mère, qui n'a pas été très heureuse mais remplie de l'amour qui les liait, et celui des événements : l'inflation galopante, les manifestations violemment réprimées et les milices qui aux pires exactions sous prétexte de servir la révolution. Peu à peu, la vie d'Adelaida Falcón va basculer dans l'enfer, jusqu'à ce que sa voisine "la fille de l'Espagnole" lui fournisse (bien malgré elle) les moyens de sauver sa peau, en laissant derrière elle tout son passé. L'auteur est journaliste et décrit les atrocités, tortures ou expédients désespérés des vénézuéliens avec force détails, gare aux âmes sensibles !

« Ma grand-mère était une femme si dénuée de tendresse qu'un plaisantin avait semé un pied de piment rouge sur sa tombe. »

On y retrouve la superstition rapportée par Delphine Horvilleur : « Ma maman disait que si on cousait un vêtement pendant que quelqu'un le portait, la personne mourait. Des croyances populaires, tu sais ce que c'est. Et donc, chaque fois que je rapièce quelque chose à quelqu'un, je répète toujours cette phrase : “Vive je te couds, vive je te coudrai.” Et dans ton cas, c'est une sorte de rapiéçage. Parce qu'on ne va pas t'arracher la tête pour te la recoudre, pas vrai ? »

 « Moi qui ai été veuve à dix ans, je l'ai été de nouveau à vingt-neuf, une semaine avant de me marier avec Francisco Salazar Solano, le reporter qu'une bande de guérilleros avait fini par retrouver »

« Je savais bien peu de choses d'elle. Qu'elle était timide, qu'elle était dépourvue de charme et que tous l'appelaient “la fille de l'Espagnole”. Sa mère, Julia, était une Galicienne qui tenait une gargotte dans La Candeleria, ce quartier de Caracas où se concentraient les bars d'immigrants espagnols. »

Moldavie
Vladimir Lortchenkov, Des Mille et une façons de quitter la Moldavie

Dans le village de Larga, plus encore que dans le reste de la Moldavie, les habitants n'ont qu'une obsession : émigrer en Italie. Même si certains soutiennent, au contraire, que l'Italie n'existe pas plus que le pays de cocagne, la preuve : personne n'en est jamais revenu. Après avoir fait confiance à un passeur malhonnête, chacun élabore une stratégie : Seraphim et son ami Vassili, mécanicien génial, transforment un vieux tracteur en toutes sortes d'engins, d'autres montent une équipe de curling, tandis que le Pope Païssii lance une véritable croisade. Hélas, le hasard se met sans cesse sur leur chemin pour les faire échouer près du but. Un petit groupe parviendra quand même à ses fins : le président en personne et ses conseillers les plus fidèles. Un livre divertissant qui ne me laissera pas de souvenir impérissable.

« En à peine quinze ans, la Moldavie était devenue le pays le plus pauvre d'Europe. Elle n'avait plus ni industrie, ni agriculture, sa population émigrait. Lupu jura — mais en français, parce qu'il était très cultivé et parlait cinq langues – et se mit à réfléchir. Ce n'étais pas que la pauvreté de la Moldavie le perturbât… — Mais quand la Moldavie cessera définitivement d'exister, interrogea-t-il l'unique conseiller à qui il pouvait confier ses craintes, je serai le président de quoi, moi, à ce moment-là ? » 

 

Lectures février

 

Afrique

Algérie :
Kamel Daoud, La préface du nègre : le Minotaure 504 et autres nouvelles

Burkina Faso :
Roukiata Ouédraogo, Du miel sous les galettes.

Égypte
Alaa El Aswany, L'Immeuble Yacoubian.

Ghana :
Yaa Gyasi, No home.

Guinée
Camara Laye, L'enfant noir.

Mali
Aya Cissoko, N'ba.

Maroc : 
Mohamed Leftah, L'enfant de marbre

Nigeria : 
Chigozie Obioma, Les pêcheurs

Rwanda :
Gaël Faye, Petit pays.
Scholastique Mukasonga, L'iguifou, nouvelles rwandaises. 
Beata Umubyeyi Mairesse, Tous tes enfants dispersés.  

Sénégal:
Birago Diop, Les contes d'Amadou Koumba
Fatou Diome, Celles qui attendent

Togo : 
Kossi Ejoui, L'ombre des choses à venir.

 

Amérique

Argentine
Gabriela Cabezón Cámara, Pleines de grâce

Brésil :
Paulo Coelho, L'Alchimiste.

Canada :
Jean-Paul Dubois, Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon (prix Goncourt 2019).
Nancy Huston, Le club des miracles relatifs.

Chili : 
Luis Sepúlveda, Histoire d'une mouette et du chat qui lui apprit à voler et Histoire du chat et de la souris qui devinrent amis.

Colombie :  
Gabriel Garciá Márquez, La Mala Hora.

États-unis :  
Jack London, Martin Eden
Harper Lee, Va et poste une sentinelle.

Groenland
Mo Malø, Qaanaaq.
Mo Malø, Diskø.

Haïti
Jacques-Stephen Alexis, L'étoile absinthe.

Mexique :
Laura Esquivel, Chocolat amer. 
Carlos Fuentes, Une certaine parenté

Pérou :
Mario Vargas Llosa,  La Tante Julia et le scribouillard.

 

Asie

Afghanistan
Spôjmaï Zariâb, La plaine de Caïn.

Cambodge :
Tian, L'année du lièvre (BD) : 1. Au revoir Phnom Penh. 2. Ne vous inquiétez pas. 3. Un nouveau départ.

Chine :
Qiu Xiaolong, La danseuse de Mao.

Inde :
Rohinton Mistry, L'équilibre du monde.

Iran :
Fariba Vafi, Un secret de rue

Israël
Amos Oz, Vie et mort en quatre rimes

Japon :
Haruki Murakami, Le passage de la nuit. 
Durian Sukegawa, Les délices de Tokyo.

Syrie
Niroz Malek, Le promeneur d'Alep.

Sri Lanka :
Antonythasan Jesuthasan, Friday et friday.

Taïwan
Xiaole Wu, Les enfants des riches.

Thaïlande
Rattawut Lapcharoensap, Café Lovely.

Vietnam :
Kim Thúy, Man. 

 

Europe

Albanie
Ornela Vorpsi, Buvez du cacao Van Houten !  

Allemagne :
Eduard von Keyserling, Altesses.
Marlen Haushoffer, Le mur invisible.


Autriche
Daniel Glattauer, Quand souffle le vent du nord. 
Daniel Glattauer, La septième vague. 

Belgique :
Amélie Nothomb, Antéchrista.
Michel Van Zeveren, Le plat du loup plat.
Nadine Monfils, Les folles enquêtes de Magritte et Georgette. 1. Nom d'une pipe !

Bosnie Herzégovine :
Miljenko Jergović, Volga, Volga.

Croatie
Ante Tomic, Miracle à la Combe aux aspics.

Danemark
Jens Christian Grøndahl, Quelle n'est pas ma joie

Espagne :
Carlos Ruiz Zafón, Marina

Estonie
Andrus Kivirähk, Les secrets. 

Finlande
Sofi Oksanen, Baby Jane.
Arto Paasilinna, La douce empoisonneuse.

France :
Maurice Leblanc, Arsène Lupin
Riad Satouff, Le jeune acteur
Loïc Clément, d'après Marie-Aude Murail, illustrations Anne Montel, Miss Charity t. 1, L'enfance de l'art
Romain Gary (Émile Ajar), La vie devant soi et Les racines du ciel)
Delphine Horvilleur, Vivre avec nos morts. Petit traité de consolation. 
Jean Giono, Regain.

Grèce
Vassilis Alexakis, Ap. J. C.

Hongrie :
Magda Szabó, La porte et Abigaël.

Irlande
Maggie O'Farell, Assez de bleu dans le ciel

Islande :
Audur Ava Olafsdottir, Miss Islande

Italie :
Alessandro Baricco, Novecento : pianiste. Un monologue.

Norvège
Gunnar Staalesen, Le loup dans la bergerie

Pays-Bas
Toine Heijmans, En mer

Portugal
Gonçalo M. Tavares, Une jeune fille perdue dans le siècle à la recherche de son père.

République Tchèque :
Kafka, Le procès et La métamorphose

Royaume-uni :
Edward Morgan Forster, Avec vue sur l'Arno
Mhairi McFarlane, Et ne t'avise pas de m'embrasser.

Russie
Léon Tolstoï, La sonate à Kreutzer. Le bonheur conjugal. Le diable.

Suède :

Camilla Läckberg, Femmes sans merci. 
Katarina Mazetti, Le mec de la tombe d'à côté

Jonas Jonasson, Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire.
Vilhelm Moberg, La saga des émigrants (7 tomes)
Stieg Larsson puis David Lagercrantz, Millenium (6 tomes) 

Suisse :
Joël Dicker, L’Affaire Alaska Sanders. 

Ukraine :
Andreï Kourkov, Le jardinier d'Otchakov.

 

Océanie

Australie :
Joan Lindsay, Pique-nique à Hanging Rock

Nouvelle Zélande :
Eleanor Catton, La répétition.

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Commentaires
L
Ce mois-ci je ne donne pas de suggestions mais j´en prends : les livres slovaque et du Congo m´intéressent beaucoup!<br /> <br /> Bravo pour la presévérence pour lire "la fille de l´Espagnole"; je l´ai lu en Folio et ai vraiment beaucoup apprécié, bien que ce ne soit pas effectivement un livre léger.
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C
Tu m'épates à chaque fois par la variété de tes lectures ! :)
Répondre
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