Samedi matin, premier cours de musique à distance. Je dois enregistrer un morceau pour l'orchestre, juste quelques lignes de musique, rien de très difficile à jouer. Pur être bien ensemble, il faut jouer à la même vitesse : le professeur nous a envoyé un fichier son avec quelques mesures de métronome, puis la partie de chant, jouée au clavecin (ou plutôt le synthétiseur du logiciel façon clavecin).
Mon téléphone dispose d'un dictaphone, mais je n’ai pas trouvé comment exporter le fichier ensuite. Marie a reçu son téléphone, tout neuf, tout beau, elle me propose de l'utiliser comme enregistreur. J'écouterai le fichier son sur mon baladeur, avec des écouteurs. Bon, on y va !
1. accrochez le téléphone au pupitre OK
2. posez le baladeur sur le pupitre
3. constatez que le fil des écouteurs touche la viole et produit une vibration désagréable
4. déplacez le pupitre enregistreur
5. rappelez Marie car son téléphone s’est mis en veille (et ne fontionne qu’avec l’empreinte de son pouce)
6. recommencez parce que Guillaume vient chercher son bonnet dans le placard
7. recommencez parce qu’une porte a claqué
8. recommencez parce qu’on monte et descend bruyamment l’escalier
9. recommencez parce que Marie a reçu une notification
10. le baladeur n'a plus de batterie : passez trois tours…
11. vous avez un enregistrement de la basse à peu près satisfaisant, recommencez maintenant pour la voix de haute-contre.
Espérons que le professeur réussira à monter tout cela ensuite, je m'y suis essayée au printemps, j'ai jeté l'éponge après de multiples essais et beaucoup trop d'heures perdues.
Mercredi matin, le radio-réveil s'allume, normal… ce qui l'est moins, c'est l'heure indiquée : 13h20. Non, non, pas de doute, il est 7h, Marie vient de se lever. La radio de la cuisine soutient le radio-réveil et ce sera le cas jusqu'en début d'après-midi (enfin… 19h45). C'est un peu déstabilisant.
9h20, je lis les mails : Ah, j'ai reçu le lien pour m'inscrire aux ateliers de la formation des scouts, je clique, j'essayer de choisir entre tous les intitulés et les horaires et… plus de wifi ! Plus de téléphone non plus, c'est une panne générale. Le service client nous annonce un rétablissement dans 6h environ. C'est LA panne que nous redoutions depuis le confinement de mars !
Guillaume rejoint une première réunion par téléphone, puis tente de partager sa connection 4G : rien à faire, son mobile et son PC refusent de communiquer. Il passe sur l'ordinateur fixe de la maison pour travailler tant bien que mal.
De mon côté, je connecte le portable sur mon téléphone pour quelques minutes (nous avons très peu d'internet dans nos forfaits), je vais sur le site de la formation : deux des ateliers qui m'intéressaient sont déjà complets !
Je m'occupe sans ordinateur, ce n'est pas difficile… (heureusement que je ne travaille pas le mercredi), mais les réflexes sont là : je veux écouter une émission pendant que je repasse : impossible. Je veux vérifier une recette : impossible. Envoyer un mail ? non. Lire les mails ? Non plus.
Et ce soir, nous avons une réunion en visio, est-ce qu'on y arrivera ? Ouf, en fin de journée, internet revient ! Nous démarrons la réunion, c'est sympa de se voir, tous. Certains ont quelques soucis de micro ou de caméra, mais ça se passe plutôt bien. En parallèle, comme à chaque fois, je discute avec Paul par SMS.
L'ordinateur portable n'a presque plus de batterie : nous branchons le chargeur… il ne fonctionne plus ! Le temps d'avertir Paul, qu'il me tienne au courant de ce qui se dit, nous déménageons un étage plus haut et retrouvons la réunion en 10 minutes. Une fois qu'elle est terminée, Guillaume examine le chargeur : les fils sont presque arrachés ! Un petit bricolage de fortune va nous permettre de tenir le temps de recevoir un nouveau chargeur.
Jeudi matin, j'allume l'ordinateur du boulot, je clique sur mon fichier (celui sur lequel j'avais fait 60 500 corrections depuis lundi), un message « Ce fichier est gravement endommagé et ne peut pas être réparé. Voulez-vous l'ouvrir quand même ? »
— « à ton avis ? ». Je l'ai ouvert, ça a planté. J'ai recommencé, il s'est ouvert, j'ai copié tout le texte et je l'ai collé dans un fichier tout neuf. Non mais, ça suffit !
Enfin, nous avons eu de la chance : la panne de mercredi était due au sectionnement de câbles électriques par erreur… la moitié du quartier a passé 7 heures sans électricité ! Je serais devenue folle : pas de radio, pas de machine à coudre, pas moyen de cuisiner et aucune sortie possible, à moins d'avoir imprimé des attestations d'avance.