Admis !
Après une scolarité cahotique, un redoublement de CM2 à ma demande, après 22 bulletins scolaires très moyens et un seul élogieux (celui de fin de prépa), après certaines remarques de notre entourage « il devrait être instit en maternelle » « il a vraiment un don pour s'occuper des petits » « mon fils/ma fille pleure toujours avec les baby-sitters, mais quand c'est Paul, il/elle ne s'aperçoit même pas de notre départ », après les excellents conseils de sa prof d'allemand/conseillère d'orientation (bac ST2S dans ce lycée, puis école d'éducateurs), après des coups de stress terribles (par exemple, le 28 juin 2011, découvrir qu'il n'est inscrit dans aucun lycée et débarquer en catastrophe au collège-lycée qu'il vient de quitter en signifiant que je ne quitterais les lieux qu'une fois une solution trouvée *), après la surprise de la mention au bac, après les mises en garde de nombreux amis « mon neveu/ma nière/mon filleul… a passé le concours 3/4/5 fois, c'est vraiment très difficile », après l'épreuve des inscriptions aux concours, après les enveloppes de résultats des écrits scrutées sous tous les angles pour voir si la fenêtre laissait apparaître un mot rassurant ("plaisir", "convocation", "admissible"…), voire ouvertes d'une main tremblante pendant que j'avais le jeune homme au téléphone, après l'espoir qui grandit devant les résultats des écrits (8 admissibilités pour 9 concours passés, il réussira bien à décrocher une école…), après avoir joué les secrétaires toute l'année, m'assurant qu'il renvoyait bien les papiers en temps et en heure, sans oublier le chèque, la lettre de motivation, la photocopie demandés, après l'aventure de la lettre de réponse, confiée aux filles qui devaient passer devant la poste et laissée dans un livre rendu à la médiathèque (oui, je suis bien aidée, des fois !), enfin est venu le jour des résultats.
Heureusement que le week-end a été chargé, cela nous a (un peu) évité de trop cogiter dans l'attente de lundi, 10h. Je me suis tout de même réveillée à l'aube avec un mal de gorge terrible (l'estomac…), une respiration oppressée et mal au ventre. Je n'ai pas réveillé Paul avant mon départ, autant lui épargner une heure d'attente. Vers 9h45, j'ai commencé à visiter les sites des écoles et suis tombée sur une première liste de 43 noms où je ne voyais pas le mien. J'ai respiré un bon coup et regardé la colonne des intitulés : Mademoiselle, Mademoiselle, Madame, Mademoiselle, Madame… puis en 20e position, enfin Monsieur… c'était lui ! (il est le seul garçon admis). Et puis d'autres résultats ont été publiés, et des lettres sont arrivées le lendemain, certaines chaleureuses
une autre plus austère
et une dont l'auteur, visiblement, a oublié le "Monsieur" de l'intitulé
Résultat :
5 admissions, 2 admissibilités en étant relativement bien placé sur liste d'attente, 1 résultat en attente. Un franc succès donc ! Je suis vraiment fière du jeune homme qu'il est devenu au cours de cette année. Reste à faire le choix final, en tenant compte de la qualité de l'enseignement, de la possibilité ou pas d'obtenir plusieurs diplômes (la licence Sciences de l'éducation n'est pas à négliger, la possibilité de compléter le diplôme par celui d'éducateur spécialisé non plus) et la proximité, mais nous savons déjà qu'il n'aura pas à quitter la maison.
Ouf !
* Et le lendemain, il perdait sa carte d'indentité dans la rue en sortant du brevet, deux jours avant son départ pour l'Angleterre, dites-donc, je ne risquais pas de m'ennuyer avec lui !