Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
attraper le temps qui file…
Newsletter
Albums Photos
2 novembre 2022

Le tour du monde en 80 livres #9

C'est un petit challenge lecture créé par Bidib. En octobre, j'ai lu 7 livres, exploré 6 nouveaux pays. Un roman m'a été conseillé en commentaire de mon bilan de septembre et je l'ai adoré, alors n'hésitez pas à me conseiller vos auteurs du monde entier ! 

le-tour-du-monede-en-80-livres-1-201x300 Source: Externe

visited 49 states (21.7%)
Buy Douwe's
Machine Learning Book" class="width150 nonealign" border="0" />

Avec l'Argentine et la Russie, ma carte se remplit bien ! 

Albanie

Ornela Vorpsi, Buvez du cacao Van Houten ! 

« J'ai découvert à seize ans dans les vers de Maïakovski un fait historique, une anecdote qui m'a marquée pour toujours. La société Van Houten, déjà réputée à l'époque pour l'excellence de son cacao (nous sommes en 1910), eut une idée macabre et géniale : acheter le dernier vœu d'un condamné à mort pour promouvoir sa sombre poudre. En guise de dernière volonté, l'homme face à la foule devait crier le slogan "Buvez du cacao Van Houten !". Sa famille recevrait en contrepartie une coquette somme d'argent la mettant pour quelque temps à l'abri du besoin. L'homme cria. Mon âme d'adolescente aussi. Bien des événements se sont produits depuis lors, mais la phrase "Buvez du cacao Van Houten !" demeure en moi comme une pierre dans les fondations d'une maison.
Un recueil de treize nouvelles, dont toutes traitent de la volonté d'un "ailleurs", d'un changerment de vie : Ida, très vieille dame, qui désire mourir, mais surtout, surtout, que l'on n'indique pas son âge dans son épitaphe ! Teuta qui rêve d'Italie, encore plus depuis qu'un garçon de passage lui a donné son adresse à Rome. Gazi qui veut devenir beau, fort, riche et qui, c'est sûr, sera admiré de tous lorsqu'il aura gagné l'Italie. Un thé onéreux dont on attend des merveilles. Un jeune homme qui décolore ses cheveux, encore et encore, sans atteindre la blondeur idéale. Ou celui qui rêve de sa voisine d'en face, avant d'être cruellement déçu.  

Argentine

Gabriela Cabezón Cámara, Pleines de grâce

« Je me sentais échouée et j'ai cru avoir survécu à un naufrage. Je sais maintenant que personne ne survit à un naufrage. Ceux qui coulent meurent et ceux qui s'en sortent vivent en se noyant. » 
Qüity, journaliste à Buenos Aires, rencontre Cléopatra, une travestie qui a renoncé à la prostitution à la suite d'apparitions de la Vierge et qui a entrepris de transformer son bidonville en communauté autonome, à grand coup de fleurs, de musique et grâce à un élevage de carpes. « On était d'accord, la vie avait un sens nouveau pour tous et on s’aimait dans cette nouveauté, dans cette joie qu'on vivait et qui était aussi sur le visage des autres, c'était une fête constante, vivre valait la peine, on était libres en ces jours de foules joyeuses ».
Mais le pouvoir établi, les mafieux, les spéculateurs voient d'un mauvais œil ce quartier qui leur échappe et, toute à sa dévotion, Cléo fait un peu trop parler d'elle.
« Celui qui a un paradis, qu'il l'entretienne et qu'il le cache : tant de visites, tant de photos, tant d'articles et tant de documentaires ont fini par nous projeter sur tant d'écrans  que notre façon d'être dans le monde de la villa a changé, nous qui avions toujours opté pour une prudente discrétion. »
Le récit des deux femmes a lieu après le drame, elle ont dû quitter le pays, se réfugier à Miami, où Cléo continue de prêcher et convertir et c'est sa célébrité qui leur a permis d'amasser une fortune considérable ; malgré tout, elles ne vivent pas tranquilles pour autant.


Autriche

Daniel Glattauer, Quand souffle le vent du nord. 

Un roman épistolaire qui m'a été recommandé en commentaire par Laurence, un grand merci ! 
Emmi envoie par erreur un mail à Leo. Il le lui signale, elle s'excuse, puis lui envoie ses vœux, toujours sans le vouloir, quelques mois plus tard. Ce malentendu est le début d'un échange, impersonnel et léger d'abord, puis beaucoup plus intime : dans la vraie vie, il faut faire des compromis, ne pas froisser son entourage, mais avec un inconnu, est-on libre d'écrire tout ce que l'on éprouve  Au fil du temps, les deux protagonistes se prennent à leur propre jeu et ne peuvent plus se passer l'un de l'autre, pourtant ils se fixent une limite : ne pas échanger leurs photos , ne pas se rencontrer, malgré la tentation qui devient de plus en plus forte.

« RE: Un unique rendez-vous ? Qu’en attendez-vous ?

3 minutes plus tard
RÉP: Connaissance. Soulagement. Détente. Clarté. Amitié. La solution d’une énigme surdimensionnée, écrite mais impossible à décrire. La fin des blocages. Un sentiment positif. Le meilleur remède contre le vent du nord. La digne fin d'une phase excitante de nos vies. Une réponse simple à des milliers de questions compliquées. Ou, comme vous l’avez dit vous-même « Au moins, une fin amusante. »

J'ai lu ce roman en quelques jours à peine et je découvre avec joie qu'il y a une suite ! J'espère qu'elle ne me décevra pas…


Estonie

Andrus Kivirähk, Les secrets. 

Dans la famille Jalakas, chacun a un secret : le petit Siim se réfugie régulièrement dans un monde merveilleux en passant sous la table, sa soeur aînée Sirli prend l'ascenseur pour retrouver ses amis les nuages-ballerines, leur mère devient une reine choyée en rentrant du travail et leur père se transforme en athlète. Mais parfois, les rêves prennent le pas sur la réalité, comme il arrive au concierge de l'immeuble, devenu homme-poisson : « Ce qui s'est passé avec moi, c'est que j'ai trop rêvé et que mon rêve ne veut plus me laisser. De toute ma vie, je n'ai rien fait d'autre que rêver. […] maintenant, il faut que je pase le plus clair de mon temps dans le local à balais, sous l'eau, car je respire mal à l'air libre, j'étouffe comme un poisson sur une poêle. » « Vous êtes toujours les bienvenus, mais ne venez pas trop souvent. D'abord, vous avez sûrement vos propres rêves et il ne faut les laisser à l'abandon sous aucun prétexte sinon ils deviendront des songes tristes. »
C'est un conte, un ouvrage pour la jeunesse (200 pages, quand même !) d'un auteur qui n'est pas catalogué comme tel, d'où l'erreur de classement de ma médiathèque qui l'a placé au rayon adultes. Mais j'ai trouvé cette lecture très plaisante et nullement infantilisante.


France

Delphine Horvilleur, Vivre avec nos morts. Petit traité de consolation. 

Être rabbin, c'est vivre avec la mort : celle des autres, celle des siens. Beaucoup de personnes ayant abandonné toute pratique religieuse la retrouvent en ces moments : « Nous ne sommes pas religieux, mais elle aurait voulu un kaddish ». Delphine Horvilleur est confrontée aux mêmes questions que les personnes qu'elles rencontre : « Moi, rabbin, je suis forcée d'admettre que ma tradition n'offre pas ce trésor de réponses eschatologiques dans lequel je pourrais puiser. Le judaïsme d'aporte pas de réponse ferme sur l'après-vie à ceux qui s'en inquiètent ». Et pourtant, elle doit parler à ceux qui restent, pour qu'il « fassent la paix avec leurs fantômes ». Elle accompagne aussi ceux qui vont mourir et passent par cinq phases : « Déni, Colère, Négociation, Dépression et Acceptation. Pour le dire autrement, la plupart des mourants diraient tour à tour et dans cet ordre : “Il doit y avoir une erreur”, “C'est tellement injuste”, "Laissez-moi vivre jusque tel ou tel événement”, “À quoi bon ?” et “Je suis enfin prêt”. »
Mais ce petit traité est plein d'humour, à l'image de ces moments que l'auteure passe avec son amie aux derniers jours de sa vie : « À bien y réfléchir, même les rires les plus puérils étaient des moments religieux, c'est-à-dire des moments qui relient, dans une puissante liturgie qui ne parle que d'éternité 
» ou, après l'enterrement d'Elsa Cayat, où la sœur de la défunte l'a présentée ainsi aux intimes et journalistes de Charlie Hebdo : « Je vous présente Delphine, notre rabbin. Mais ne vous inquiétez pas, c'est un rabbin laïc ! », le rire qui prends encore une fois le dessus sur la peur de la mort : « En sortant du cimetière, le 15 janvier 2125, j'ai croisé le dessinateur Jul, qui avait fait partie de la rédaction de Charlie. Il m'a attrapée par le bras et, dans un clin d'œil, a murmuré à mon oreille “Si jamais les attentats continuent, je veux bien vous réserver pour mon enterrement, ça fera plaisir très à ma mère. que ce soit vous.” »


Israël

Amos Oz, Vie et mort en quatre rimes

Un grand écrivain participe à une énième soirée en son honneur : présentation de son œuvre par un critique littéraire, lecture de quelques extraits, questions du public. Il laisse son esprit divaguer, même pendant qu'il parle, et invente une vie à chaque personne qu'il remarque dans le public. Mais peu à peu, ces inventions prennent toute la place dans son esprit, au point qu'il ne sait plus faire la différence entre ses désirs, son imagination et la réalité. Et le lecteur se perd avec lui, au cours de cette nuit, dans toutes ses suppositions. Le portrait de tous les personnages, qui clôt le livre, est d'une drôlerie irrisistible.

 

Russie

Léon Tolstoï, La sonate à Kreutzer. Le bonheur conjugal. Le diable.

Non, je ne triche pas, pour la Russie, en choisissant trois nouvelles de Tolstoï plutôt qu'un bon gros roman russe. J'ai lu dans le passé Guerre et paix, Anna Karénine, tout Dostoïevski, et, pendant le premier confinement, Une saga moscovite de Vassili Axionov. À chaque fois, je me perds dans les noms, prénoms , patronymes, surmons et titres des multiples personnages, au point parfois d'en établir la liste sur une fiche bristol qui me sert de marque-pages.
Mais dernièrement, j'écoutais « Le voyage à Sakalin »,  excellent podcast de France culture (Le Feuilleton remplace un peu mon regretté Ça ne peut pas faire de mal) et Tostoï y parle à deux reprises de ce titre. J'ai d'abord cru qu'il parlait de la Sonate de Beethoven, mais ça ne collait pas, j'ai compris que c'était l'un de ses écrits. Et j'avais besoin d'un petit livre de poche pour le train.
Ces trois courts romans (ou nouvelles ?) révèlent les convictions de Tolstoï sur l'amour et le mariage, et elles ne sont guère optimistes : le mariage ne peut être heureux, la passion ne dure que quelques semaines, après lesquelles les époux doivent obligatoirement se haïr, ou du moins se lasser l'un de l'autre. Le premier roman, Le bonheur congugal, a toutefois une fin heureuse, les deux époux se consacrant à leur rôle de parents. Mais plus tard, les déboires conjugaux de Tolstoï déteignent sur son œuvre, et les deux autres couples, rongés par la jalousie ou la culpabilité, ne peuvent survivre à leurs tourments.
Ce roman a fait scandale, à tel point que Sophie Tolstoï a jugé bon de se justifier, dans À qui la faute ? Réponse à Léon Tolstoï. Sa Sonate à Kreutzer… ou comment laver son linge sale en public ! 

 

 

 

Afrique

Algérie :
Kamel Daoud, La préface du nègre : le Minotaure 504 et autres nouvelles

Burkina Faso :
Roukiata Ouédraogo, Du miel sous les galettes.

Ghana :
Yaa Gyasi, No home.

Maroc : 
Mohamed Leftah, L'enfant de marbre

Nigeria : 
Chigozie Obioma, Les pêcheurs

Rwanda :
Gaël Faye, Petit pays.
Scholastique Mukasonga, L'iguifou, nouvelles rwandaises. 
Beata Umubyeyi Mairesse, Tous tes enfants dispersés.  

Sénégal:
Birago Diop, Les contes d'Amadou Koumba
Fatou Diome, Celles qui attendent

Togo : 
Kossi Ejoui, L'ombre des choses à venir.

 

Amérique

Brésil :
Paulo Coelho, L'Alchimiste.

Canada :
Jean-Paul Dubois, Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon (prix Goncourt 2019).
Nancy Huston, Le club des miracles relatifs.

Chili : 
Luis Sepúlveda, Histoire d'une mouette et du chat qui lui apprit à voler et Histoire du chat et de la souris qui devinrent amis.

Colombie :  
Gabriel Garciá Márquez, La Mala Hora.

États-unis :  
Jack London, Martin Eden
Harper Lee, Va et poste une sentinelle.

Mexique :
Laura Esquivel, Chocolat amer. 
Carlos Fuentes, Une certaine parenté

Pérou :
Mario Vargas Llosa,  La Tante Julia et le scribouillard.

 

Asie

Afghanistan
Spôjmaï Zariâb, La plaine de Caïn.

Cambodge :
Tian, L'année du lièvre (BD) : 1. Au revoir Phnom Penh. 2. Ne vous inquiétez pas. 3. Un nouveau départ.

Chine :
Qiu Xiaolong, La danseuse de Mao.

Inde :
Rohinton Mistry, L'équilibre du monde.

Iran :
Fariba Vafi, Un secret de rue

Japon :
Haruki Murakami, Le passage de la nuit. 
Durian Sukegawa, Les délices de Tokyo.

Sri Lanka :
Antonythasan Jesuthasan, Friday et friday.

Thaïlande
Rattawut Lapcharoensap, Café Lovely.

Vietnam :
Kim Thúy, Man. 

 

Europe

Allemagne :
Eduard von Keyserling, Altesses.
Marlen Haushoffer, Le mur invisible.

Belgique :
Amélie Nothomb, Antéchrista.
Michel Van Zeveren, Le plat du loup plat.
Nadine Monfils, Les folles enquêtes de Magritte et Georgette. 1. Nom d'une pipe !

Danemark
Jens Christian Grøndahl, Quelle n'est pas ma joie

Espagne :
Carlos Ruiz Zafón, Marina

Finlande
Sofi Oksanen, Baby Jane.
Arto Paasilinna, La douce empoisonneuse.

France :
Maurice Leblanc, Arsène Lupin
Riad Satouff, Le jeune acteur
Loïc Clément, d'après Marie-Aude Murail, illustrations Anne Montel, Miss Charity t. 1, L'enfance de l'art
Romain Gary (Émile Ajar), La vie devant soi et Les racines du ciel)

Hongrie :
Magda Szabó, La porte et Abigaël.

Irlande
Maggie O'Farell, Assez de bleu dans le ciel

Islande :
Audur Ava Olafsdottir, Miss Islande

Italie :
Alessandro Baricco, Novecento : pianiste. Un monologue.

Norvège
Gunnar Staalesen, Le loup dans la bergerie

Pays-Bas
Toine Heijmans, En mer

République Tchèque :
Kafka, Le procès et La métamorphose

Royaume-uni :
Edward Morgan Forster, Avec vue sur l'Arno
Mhairi McFarlane, Et ne t'avise pas de m'embrasser.

Suède :
Camilla Läckberg, Femmes sans merci. 
Katarina Mazetti, Le mec de la tombe d'à côté

Jonas Jonasson, Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire.
Vilhelm Moberg, La saga des émigrants (7 tomes)
Stieg Larsson puis David Lagercrantz, Millenium (6 tomes) 

Suisse :
Joël Dicker, L’Affaire Alaska Sanders. 

Ukraine :
Andreï Kourkov, Le jardinier d'Otchakov.

 

Océanie

Australie :
Joan Lindsay, Pique-nique à Hanging Rock

Nouvelle Zélande :
Eleanor Catton, La répétition.

Publicité
Publicité
Commentaires
L
Je suis ravie que ma proposition vous (t´) ait plu.<br /> <br /> La suite est bien également.<br /> <br /> <br /> <br /> Dans un tout autre style j´ai beaucoup aimé "la fille de l´Espagnole" de Karina Sainz Borgo, livre qui permet de rajouter le Vénézuéla dans la liste des pays!
Répondre
C
Wouah ! Ah ouais tu rigoles pas toi !!! :D Sacrée carte =)
Répondre
attraper le temps qui file…
Publicité
Archives
Publicité