Le thème du jour est une citation :
« Le voyage pour moi, ce n’est pas arriver, c’est partir. C’est l’imprévu de la prochaine escale. C’est le désir jamais comblé de connaître sans cesse autre chose, c’est demain, éternellement demain », Roland Dorgelès
Pour l'auteur, né en 1985, un voyage devait effectivement être toute une aventure : voiture à cheval, train à vapeur, bateau… mais surtout beaucoup de marche à pied, ça laisse le temps de découvrir le pays.
Aujourd'hui, un voyage se mesure en heures de trajet, qu'on espère le plus bref possible. Quant à l'inconnu… on sait déjà tout du lieu qui va nous accueillir, grâce aux photos, on n'erre plus dans une ville ou un village, à la recherche du camping (il fallait trouver la mairie, devant laquelle on était certain de trouver un plan, qu'il fallait ensuite mémoriser le mieux possible), le GPS nous conduit sans erreur à l'adresse indiquée. Ne faudrait-il pas, de termps en temps, se fier plutôt à notre sens de l'orientation, au risque de le perdre ? (pour ma part, ayant été totalement dépourvue de cette aptitude jusqu'à l'âge de 18 ans, où j'ai été lâchée dans une ville sans rues à angles droits — adieu Le Havre, bienvenue à Rouen — je préfère me passer de ctte béquille quand ne suis pas pressée par le temps)
Lorsque nous avons du temps devant nous, le trajet est un voyage en soi : comme lorsque nous sommes allés à Dinard en juillet 2017, en passant par Chaumont-sur-Loire, puis la Hirlière, ou un an plus tard, notre grande traversée, de la Bretagne à la Suisse, avec une étape aux Hospices de Beaune, une autre à Dôle, puis Arc-et-Senans. Ou le mois dernier, où nous avons profité d'un trajet vers Lyon pour visiter Autun.
Lorsque les enfants étaient petits, rien ne pouvait leur faire plus plaisir, comme prélude aux vacances, qu'un petit-déjeuner sur l'autoroute : on les transportait dans la voiture à 4 ou 5h et ils terminaient leur nuit, avant de se réveiller 150 ou 200 km plus loin, c'était toujours ça de gagné sur les disputes, les « on arrive bientôt ? » ou les histoires du Perce-Oreille écoutées en continu sur l'autoradio.
(et hop, au passage, je m'offre un voyage dans le temps ! )
Tandis que pour moi (et toutes, ici, me comprendront), avant le plaisir du voyage, il y a une corvée beaucoup moins agréable (sans compter son pendant au retour, avec en plus les machines à enchaîner)