… pourquoi je me lance dans tel ou tel projet, et surtout pourquoi je m'obstine en voyant que vraiment, ça va être très galère…
Quand on me demande si je peux faire un sac à paillettes pour une collégienne, parce que toutes ses copines en ont * (mais que la maman décide que plus de 100 euros pour un sac en toile, c'est un peu abuser), je dis : oui, j'en ai déjà fait pour mes filles. MAIS :
- la jeune fille le voudrait en gris, sauf que les paillettes argent, je n'en trouve ni dans ma mercerie, ni chez T&N qui est en rupture pour ce coloris ; pas de problème, je trouve une petite boutique sur A Little mercerie, je vais commander ! MAIS :
- je vois que cette petite boutique propose du VRAI galon pailleté, à 2 rangs. Trop top, ça sera encore plus ressemblant ! Je commande donc… MAIS :
- la lettre, postée le jour-même de ma commande, met 8 jours à me parvenir (pour faire 20 kilomètres, la prochaine fois, j'irai le cherche à pied mon galon, ça ira plus vite), j'ai tout le temps de désespérer et d'imaginer un plan B, voire un plan C. La lettre arrive enfin le jeudi, ouf, je vais pouvoir m'y mettre ! MAIS :
- les paillettes couvrent quasiment tout le galon, je ne vois aucun moyen de le coudre à la machine, je vais devoir le coudre entièrement à la main (presque 4 mètres x 2 coutures), bon, à la guerre comme à la guerre, je respire un grand coup et j'y vais. Ça tombe bien, je viens d'emprunter Les Dix commandements à la médiathèque pour le voir avec les enfants. Le samedi, je couds donc l'extérieur du sac et le soir, me voilà prête avec mon fil, mon aiguille, mon dé. Au bout d'une heure et demie, j'ai cousu une anse… hem, ça va prendre du temps, cette histoire !
Bon, j'ai cousu les deux anses, le sac me semble un peu mou, je vais l'entoiler (j'aurais pu y penser avant, l'entoilage thermocollant dans un sac à fond ovale, ça n'est pas facile-facile à repasser, surtout que me jeannette s'est cachée je ne sais où). Dimanche soir, j'entame la couture du premier galon du bas, je tente un raccord bout à bout…
Lundi matin, déconvenue : le raccord est plus que visible, plus que moche… je découds tout le galon, je rouvre une couture de côté pour y glisser les deux bouts, ça sera plus propre et plus solide (oui, parce que ce truc a une fâcheuse tendance à s'effilocher, en plus, et à perdre ses paillettes)
Mercredi soir, j'ai cousu tout le galon, recousu le sac, je m'apprête à poser la doublure… MAIS : arrrgh, le galon n'a pas aimé du tout la chaleur du fer à un endroit, il est terni. Bon, ça ne saute pas aux yeux, mais maintenant, que je l'ai vu, ça ne va pas du tout !
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… grand moment de solitude !
Jeudi, ça s'est arrangé : ma mercerie avait reçu du galon à paillettes argent, ouf ! J'en ai racheté un mètre, j'ai décousu l'anse qui brillait moins et recousu le nouveau galon, au point où j'en étais… (au final, ça fera 12 mètres de couture-main, pour quelqu'un qui n'aime pas ça).
Et malgré tout, il nous reste plus de 2 heures de film à voir **
Pour l'intérieur, j'ai perfectionné le modèle : entièrement doublé (en chintz argent, ce sac est totalement bling-bling), 3 poches, dont une pour le téléphone et une pour les clés, suspendues à leur mousqueton (parce que dans mon sac, les miennes tintinnabulent sans arrêt, ce que je trouve très agaçant). Extérieur en coton gratté d'ameublement, d'aspect duveteux.
Mais on ne m'y reprendra plus ! (et pourtant, le galon prune est bien joli…)
* Mouais, elles en ont des faux, achetés sur le marché, plutôt
** Vous n'imaginiez pas qu'on allait le regarder en une seule fois, quand même ?