Quand je dis qu'il n'y a que les orchidées qui survivent dans notre maison, ce n'est pas tout à fait vrai. Il y a une autre plante qui adore qu'on oublie de l'arroser et qui se porte très bien, près de la fenêtre. Elle m'a été offerte par une amie, pour me remercier d'avoir pris sa  fille en stage de troisième (j'avais passé une très bonne semaine et je lui avais même fait faire une petite part de mon boulot, tellement elle apprenait vite).

Internet me dit que c'est un anthurium. Je l'ai rempoté une fois et je fais tremper le pot dans l'eau tous les 15 jours, si j'y pense. Et en échange, j'ai de magnifiques fleurs rouges dans le salon, toute l'année ! Encore mieux que les orchidées (qui sont toutes les quatre en phase de repousse, en ce moment).

Voilà, c'est tout ce que j'ai comme rouge pour aujourd'hui, je n'ai pas encore installé les décorations de Noël et je n'ai pas photographié mes joues au retour de la course ce matin, pourtant elles étaient bien rouges aussi.

On peut dire qu'on joue de malchance : quand Virginie nous demande l'automne, on s'aperçoit que cette année, les arbres se sont colorés avec un bon mois de retard (oui, oui, j'ai comparé avec les photos des années précédentes), elle propose "coucher de soleil', il pleut ; "pluie" ? il ne pleut pas, justement ce jour-là ! Pssitt, Virginie, peux-tu mettre au programme "tempête", "orage", "déluge" pour les dimanches à venir ?

Ce matin, donc, je pensais que c'était gagné, avec "brouillard" ; j'allais, de bon matin, conduire Guillaume au départ d'une course en Vallée de Chevreuse, traverser la forêt de Port-Royal, longer des prairies qui sont toujours embrumées… eh bien, non, pas le moindre petit lambeau de brume. Ou parfois, au loin, au moment où je ne pouvais vraiment pas m'arrêter sur le bord de la route pour une photo. J'ai tout de même réussi à trouver un voile qui se levait, vers Milon-la-Chapelle (rien que les noms des villages sont un poème). Je me suis garée sur le bas-côté, espérant qu'aucune voiture n'arrive à fond de train sur cette petite route déserte et bien m'en a pris : mon plan B, le tour des étangs, était tout aussi dépourvu de brouillard (mais la boue était là, en revanche).

C'est tout de même beau, non ?

La photo de la semaine pour Virginie : après une semaine un peu difficile, où je ne savais plus où donner de la tête, où les urgences se sont accumulées, au milieu d'un week-end de trois jours programmé heure par heure, ou presque, pour réussir à tout faire, la pause réconfortante du déjeuner du dimanche : un bon repas, un bon vin, le crumble du dessert et un petit délire familial.

et après, je retourne couper des ronces sous la pluie, qu'on puisse passer vite-fait à la déchetterie, avant de filer au diaporama photo du camp pionniers-caravelles, puis revenir préparer des crêpes et terminer la saison 2 d'Indian Summers que je dois rendre à la médiathèque mercredi : c'est intense, mais ce n'est pas désagréable non plus ! (à part les ronces) 

Cette semaine, pour participer chez Virginie, je n'avais que l'embarras du choix, parmi mes photos des jours derniers. J'ai choisi Rancourt, où malgré la petite bruine, nous sommes restés longtemps à déambuler parmi les 5327 tombes des soldats français tombés, pour la plupart, lors de la bataille de la Somme en 1916. Juste en face du petit cimetière anglais où la majorité des 93 soldats n'avaient que 19 ans. Et à quelques pas du cimetière allemand, grand jardin arboré qui abrite 11432 corps. Et nous en avons croisé beaucoup d'autres, des nécropoles : Australiens, Néo-zélandais, Sud-Africains, Américains, le monde entier semblait s'être donné rendez-vous à cet endroit, et pour quel résultat ?

Petit souvenir personnel également

La pluie qui tombe à seaux nous décourage de continuer les travaux entrepris hier au jardin… peut-être cet après-midi ? Ou demain, puisque nous sommes tous en congé. Et puis aujourd'hui, la journée dure 25 heures ! Alors c'est le moment idéal pour monter le petit ras-du-cou que souhaitait Marie : à elle les pinces et minuscules anneaux, à moi la couture de dentelle (et même pas besoin de lunettes !)

Bon… la semaine dernière, il fallait de la pluie et nous n'en avons pas eu. Ce week-end, nous campions à Jambville *, je m'étais dit que le parc allait être superbe dans ses couleurs d'automne et… les arbres sont encore bien verts, en revanche, côté pluie nous avons été copieusement arrosés. Je m'étais préparée au froid : matelas en mousse + auto-gonflant, duvet de soie, duvet chaud, plaid, grosses chaussettes de laine et polaire, de ce côté-là ça allait. Nous nous sommes incrustés dans la tente des AC d'Aurore, à 4 dans une canadienne de 6 places, c'était plutôt confortable, à part un bas de duvet et des chaussures mouillées ça l'a fait. Les chouettes qui se répondent tout au long de la nuit, c'était magique. Les 84 compas pleins d'enthousiasme et pas du tout décidés à dormir à 2h, après la veillée et le cinquième, c'était moins bien ; la grosse averse tambourinant sur la toile de tente dès le milieu de la nuit encore moins, sans parler du café soluble dans de l'eau à peine tiède, dans un gobelet qui sentait encore la soupe aux poireaux, avalé vite-fait en pataugeant dans la boue vers la grande tente, mais ça fait partie du jeu.

Du coup, ma photo d'automne, je l'ai faite au retour à la maison, où Paul et Marie avaient allumé le premier feu de la saison, préparé du thé chaud et nettoyé la cuisine. L'érable du Japon, juste devant la fenêtre du salon,  est à son apogée ces jours-ci !

* sans nos compas, aucun n'ayant voulu se libérer : on nous a trouvés héroïques !

Facile, me disais-je, de le pluie, on n'a que ça depuis des jours et des jours… c'était sans compter sans l'accalmie prévue ce week-end. Oui, mais au moins, on doit pouvoir compter sur la météo normande ?

Même pas !

Quand on voit « de l'autre côté de l'eau » (= Deauville, ou même parfois le CHU de Caen), c'est qu'il va pleuvoir. Les mauvaises langues ajoutent « et quand on ne voit pas, c'est qu'il pleut ».

Je peux donc intituler ma photo « avant la pluie »

 (et soupirer de devoir quitter la mer ce soir)

Pourquoi tout est-il noir sur une scène de concert ? Le rideau, le fond de scène, les pupitres, les câbles, les étuis d'instruments, le matériel de sonorisation, les tenues des musiciens ? Pour mettre en valeur les cuivres, le bois, le maillechort des instruments ?

En tout cas, dans ce bal, il faisait chaud, c'était joyeux, énergique, les danseurs, de tous âges, étaient infatigables… les musiciens, beaucoup plus fatigables : deux heures de stage et quatre heures de bal et le rangement qui s'ensuit, on ne ferait pas ça toutes les semaines !

Virginie nous demande de choisir un angle de vue différent pour ce dimanche. Pas facile… 

Mais j'ai trouvé !

Mes voisins sont partis s'occuper, pendant 3 semaines, d'une maman âgée et au caractère pas facile, en me laissant les clés : je relève le courrier, j'avais pour consigne de manger les poires et les pêches, mais j'ai quand même réussi à leur préparer un pot de chutney — avec les fruits abîmés –  et deux bocaux de pêches au sirop… quant aux poires, celles qui sont intactes mûrissent doucement dans leur cuisine et les autres ont atteri dans mon crumble breton). Quand on a des voisins adorables, on tente de les dissuader de déménager à la retraite ! 

Et puis j'ai aperçu le mûrier. Il n'a pas d'épines, les baies sont énormes, mais elles sont bien cachées sous les feuilles, les coquines ! Sauf que j'ai une technique imparable pour les repérer : je m'accroupis et je regarde l'arbuste par-dessous.

Et chacune de mes cuillettes va directement au congélateur, en attendant le retour des propriétaires.

L'été indien est une période de temps ensoleillé et radouci, après les premières gelées de l'automne. L'expression « Indian summer » est apparue au XVIIIe siècle en Pennsylvanie. Pour l'instant, nous sommes donc encore en été (et si l'on pouvait avoir un peu de pluie, le jardin apprécierait). Mais revenons au projet photo de Virginie : avec la saison 2 d'Indian Summers, que nous allons commencer à visionner, je suis dans le thème, non ?