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attraper le temps qui file…

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18 octobre 2023

Voilà, c'est fini

L'idée a été lancée il y a plus d'un an et nous avons commencé à y travailler concrètement en avril dernier : convier les plus de 1000 adhérents scouts du territoire à un grand week-end territorial. Des commissions se sont créées : logistique, animation, finances, musique, communication… puis se sont divisées en sous-commissions. Nous n'étions pas très nombreux dans ce groupe organisateur et la charge de travail a été lourde pour tous. J'ai opté pour l'animation et Guillaume pour la logistique (ce qui a multiplié les réunions, heureusement presque toutes en visio).

Très vite, nous avons choisi le thème du cinéma et planifié les deux journées : pour moi (et ma binôme, qui a été finalement très prise par ses soucis familiaux) la messe du samedi après-midi et les ateliers du dimanche matin. Fin mai, nous avions trouvé les activités qui occuperaient les 50 équipes sur 5 créneaux horaires : couture, petit jeu spi, action, technique et fabrication d'un objet, le tout dans l'idée d'acquérir de nouvelles compétences scoutes et de les relier à un métier du cinéma. Début septembre, j'ai revu les objectifs à la baisse : les déplacements prendraient forcément un temps non-négligeable. 4 créneaux, donc, ce qui nous donne 12,5 équipes pour chaque atelier ! C'est à ce moment que j'ai dû tout prendre en main : le démontage de roues de vélo ou l'allumage d'un feu passant en "manuel", le cadrage photo, le quizz musical ou les bruitages passant en "jeux actifs". J'ai réparti, non sans mal, toutes les équipes sur les activités en les groupant 4 par 4 sur un même lieu : gain de temps de déplacement. J'ai imaginé d'équiper chaque jeune de 2 bracelets de papier comme on en reçoit dans les festivals, 2 parce qu'il n'existe pas 50 couleurs (et encore, entre le vert foncé pas si foncé, le vert clair pas si clair et le "bleu aqua", il y a eu quelques confusions). J'ai compté et recompté le nombre de bracelets nécessaires dans chacune des 11 couleurs, j'ai passé commande et les ai reçus en 2 jours, ouf ! 

Capture d’écran 2023-10-18 à 12

Je vous laisse imaginer le temps passé à rédiger les 18 fiches-activités détaillées pour chaque atelier :
- 13 costumiers (coudre l'insigne du week-end)
- 7 casting (petits sketches dont il a aussi fallu trouver et rédiger les dialogues)
- 6 générique (Times-up sur des chants scouts)
- 3 accessoiristes (tresser des tawashis, des bagues de foulards et des pommes de touline)
- 2 maquilleurs (fabriquer du dentifrice solide)
- 2 "cantine" (roses des sables, pop-corn et pain-perdu)
- 1 décorateur (bombes de graines)
- 3 éclairagistes (allumer un feu sans allumettes)
- 2 ménaniciens (démonter un pneu de vélo et trouve la fuite)
- 6 cascadeurs (courses en sac, courses de relais pieds attachés ou avec une balle dans une cuillère)
- 1 "bande originale" (quizz musical)
- 1 "bruitage"
- 2 photographes (réussir à tous rentrer dans un cadre de 1m2 — un groupe a poté pour l'éloignement, bien vu !)
- 2 chorégraphes (apprendre la gigue irlandaise)
puis le rassemblement des quelques 250 objets ou ingrédients nécessaires à tout cela !

14 octobre - 1

Jeudi soir, nous fabriquions encore des décors de dernière minute.

14 octobre - 2

Vendredi matin, j'étais debout à 4h30 pour finaliser la répartition des équipes (nous avons eu la liste définitive des inscrits jeudi soir), puis j'ai cousu en vitesse un accessoire pour Barbapapa, avant de préparer mon sac (j'avais beau savoir qu'il ferait froid, je n'ai emporté ni écharpe, ni gants) et de charger la voiture à bloc.

14 octobre - 314 octobre - 414 octobre - 5

Toute la journée, en short et sandales (heureusement que les prévisions météo s'étaient améliorées), nous avons monté des marabouts, installé l'intendance, la signalisation, j'ai vérifié une dernière fois mes sacs et y ai ajouté le matériel prêté, j'ai monté mes cadres et croix en bois, fait un tour des sanitaires, enfin monté la tente avant la nuit.

14 octobre - 614 octobre - 9

Et samedi, les jeunes sont arrivés et je n'ai plus eu le temps de penser à rien : debout de 7h à plus de minuit, 12 à 15 km de marche par jour et presque pas le temps de m'asseoir, répondre à 1000 questions, manifester (j'avais un petit rôle de figuration), installer, répéter puis animer la messe, ranger, manger sur le pouce (je n'ai pas profité des super menus végétariens, avec produits locaux, concoctés par nos cuisiniers), chanter, danser, puis revenir éplucher des courges après la veillée, me lever aux aurores, rassembler les animateurs sans pouvoir vérifier qu'ils étaient tous présents, envoyer les équipes sur les ateliers, danser la gigue pendant 1h30 en gérant les petits imprévus, rassembler les jeunes et les occuper le temps que leurs chefs les récupèrent, retrouver mes sacs éparpillés…  Et tout cela dans la bonne humeur, les rires, l'enthousiasme des jeunes. Pendant ce temps, Guillaume a épluché, coupé, cuisiné, fait la vaisselle des grandes marmites (dont une de 150 litres) non-stop sous la direction du chef de cuisine (et heureusement que nous avions un véritable pro de cuisine collective dans les bénévoles). Dimanche soir, après le démontage, le rangement, le nettoyage, nous étions fourbus mais (Val)heureux ! 

14 octobre - 10

 

 

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15 octobre 2023

52/2023 : terreur enfantine

Cette semaine (est-ce l'approche d'Halloween ?) Virginie nous demande d'illustrer en photo ce qui nous terrorisait, enfants.
J'ai programmé ce message : à l'heure actuelle, je suis peut-être morte de froid (2 nuits sous tente) ou d'épuisement… ou, si tout va bien, je suis en train d'apprendre la gigue irlandaise à 140 scouts de tous âges.

Eh bien, à part les chiens (je me jetais sur la rue, au risque de passer sous une voiture, si un chien aboyait quand je passais devant un portail), j'ai longtemps eu peur du noir, et notamment de la nuit derrière les fenêtres. Dès que le jour baissait, il fallait fermer les rideaux ou les volets. Et j'ai au moins une explication, un cauchemar que j'ai fait, entre 6 et 8 ans : j'étais dans ma chambre et je voyais, sur le toit de l'immeuble en face, d'immenses chevaux qui voulaient me manger. Je me blotissais sous la fenêtre, mais rien à faire, ils me voyaient toujours, je n'arrivais pas à me baisser suffisamment (en vérité, il devait y avoir un bon mètre de mur). Pendant des années, je n'ai pas pu regarder une fenêtre la nuit sans frissonner de peur (et me dépêcher de sortir de la pièce).

15 octobre - 115 octobre - 2

 

(ici, la nuit n'est noire que de 1h30 à 5h, et encore depuis l'hiver dernier seulement)

8 octobre 2023

52/2023 : Orange

Cette semaine, avec Virginie, on continue à explorer les couleurs ; après le vert, le bleu et le rose, le jaune, voici l'orange. Et une fois encore, je mesure le temps qui passe : 

De son premier camp jeannette (si pluvieux !) à son nouveau rôle de responsable d'unité, la boucle est bouclée !

8 octobre - 28 octobre - 1

Le groupe a changé de foulard l'an dernier

3 octobre 2023

Septembre au pas de course

 Je savais que la rentrée serait difficile, après avoir savouré le rythme presque sans contraintes des vacances. Surtout, j'appréhendais la préparation intensive du grand week-end scout de mi-octobre. Je n'ai pas été déçue : des semaines chargée en réunions (surtout que nos activités musicales ont repris) et des to-do-lits qui s'allongent au fur et à mesure que je barre les tâches réalisées. J'avais bien anticipé toutefois, ce qui m'a permis de ne pas trop paniquer (mais j'ai eu quelques insomnies) et, surtout, ma binôme n'ayant rien fait pendant l'été, j'ai repris à peu près toutes ses tâches. Je compte les jours, je découpe, peins, visse, couds, rédige, prépare, envoie des mails et consulte le tableau des demandes de matériel et d'animateurs qui se remplit trop lentement à mon goût. Plus que 11 jours ! 

Côté santé, la tendinite du poignet s'est rappelée à moi avec des journées entières passées sur des tableaux (mais je sais comment réagir aux premiers signes, maintenant) et comme mon orteil droit va mieux (grâce à la météo), le pied gauche a pris le relais avec une aponévrosite que j'ai négligée, prise par le temps : j'ai consulté quand je ne pouvais plus poser le pied par terre en me levant le matin.

Côté réjouissances, nous avons fêté mes 25 ans de mariage de ma meilleure amie, un anniversaire, j'ai été costumée pour la journée du patrimoine, Mutti et Vati ont passé quelques jours à la maison (6 ans qu'ils n'étaient pas venus) et j'ai profité à fond de ces moments.

2 octobre - 1

1/ La jolie lune rousse au moment de fermer les volets.
2/ Notre traditionnelle fête de voisins est en petit comité cette année (on a bien senti, pour la taille des haies ce matin, qu'il manquait du monde), mais c'est plus facile de parler avec tous, et l'été est revenu juste à temps. 
3/ Le retour d'Aurore, épuisée (elle a enchaîné un camp jeannettes-louveteaux avec le WE de maîtrise) mais contente de ces 10 jours passés (contente aussi d'avoir encore deux semaines avant la rentrée de la fac).
4/ La réunion de la commission animation est bouclée en à peine plus d'une heure : chacun avait bien travaillé en amont ! 
5/ Sauvetage des bananes (beaucoup) trop mûres et des carottes abîmées, rapportées en quantité par Aurore après son camp, puis, juste avant le dîner, sauvetage, avec seau et cuvette de 150l d'eau de pluie suite à la casse du robinet de la réserve d'eau (heureusement, la deuxième réserve était à moitié vide), puis joyeuse répétition de rentrée notre groupe presque au complet.
6/ Les poules ne pondent presque plus depuis un mois, mais j'ai trouvé la cachette de Bertille ! Il faut dire que sa copine chante à tue-tête quand elle se cache pour pondre… reste à trouver la cachette d'Alphonsine, mais elle semble avoir des soucis de coquilles : j'ai trouvé du jaune d'œuf dans la paille du pondoir.

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Elle a tout cousu presque toute seule !

7/ Après une journée de réunions, une petite audition musicale où se produisent quelques-uns de mes collègues, c'était très sympa et je constate que : 1. je suis très loin de ce niveau. 2. Je devrais lire mes mails jusqu'au bout.
8/ Nous testons, avec les filles, un restaurant africain près de chez Marie.
9/ Cette fois, nous jouons en ouverture du forum des associations et c'est appréciable car il commence juste à faire très chaud (je plains ceux qui sont passés l'après-midi, surtout qu'il n'y avait presque plus aucun visiteur.
10/ L'anniversaire de mariage d'amis très chers, nous avons bien mangé, joué de la musique, fait danser les convives, une belle journée (malgré l'épreuve des 36°C).

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11/ Et c'est reparti pour une semaine chargée : grosse réunion pour les scouts, histoire de mettre tout le monde d'accord.
12/ Comme nous n'avions pas fait notre repas de fin d'année avec Calibeurdaine, nous faisons un dîner de rentrée avant la répétition… eh bien, quand on a bien mangé, on joue beaucoup moins vite, heureusement qu'il n'y a pas de bal ce soir ! 
13/ Je pensais offrir le cadeau de naissance que j'ai tricoté cet été, finalement je joue du violon pour une messe d'obsèques célébrées beaucoup, beaucoup trop tôt. 
14/ Le tiroir de socle fabriqué pour la cuisine de Marie est presque terminé (un petit coup de lime à donner là où ça frotte sur une vis qui dépasse sous le meuble.

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15/ L'option choisie (le parking – gratuit – de la gare de Marie) s'avère la meilleure solution pour sortir à Paris le soir, avec deux fois plus de trains pour le retour. La soirée a été annulée au dernier moment, mais je suis passée chez Fil 2000, une ligne barrée sur celle, très longue, des achats pour le week-end scout d'octobre.
16/ Une séance couture (ou plutôt découpe) avec Marie, puis une animation de messe, accompagnée par un jeune pianiste très fiable (tout petit, déjà, il gérait le rétroprojecteur sans jamais se tromper de transparent) et le dîner d'anniversaire d'un ami, en bonne compagnie.
17/ Pour les journées du patrimoine, nous sommes costumés et, une première, coiffées de façon authentique (quoique, avec des pinces à cheveux et un fer à friser électrique). Le public est conquis, je ne me suis pas pris les pieds dans ma robe trop longue ni emmêlée dans les dates, je finis évidemment la journée épuisée mais c'est normal, après quatre visites.

2 octobre - 2

18/ Enfin, Bertille revient pondre dans le poulailler. Alphonsine ne pond plus, ou cache trop bien ses œufs.
19/ Nous retrouvons notre salle de répétition et accueillons une nouvelle musicienne… claveciniste !
20/ Après ma consultation médicale, j'emmène Aurore acheter son nouveau lit. 5h de magasins, une horreur, mais j'en ai profité pour avancer dans mes achats pour les scouts. Le chargement de la voiture a été toute une aventure, à croire qu'on nous avait jeté un sort.

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21/ Après pas mal de recherches sur internet et des coups de fils à des magasins dont les stocks ne sont pas à jour, je trouve enfin ce que je recherche à 2 stations de métro de la Fac où Aurore a cours le jeudi. Et une ligne de plus barrée sur la liste !
22/ Nos visiteurs sont arrivés, Aurore prépare des lasagnes et une teurgoule, Marie revient à la maison pour deux nuits.
23/ Pour leurs grands-parents, les filles acceptent de nous accompagner à la messe toutes les deux, une au violoncelle, l'autre à la guitare, les paroissiens sont ravis.
24/ Un coup de main d'Aurore et Paul pour mon bricolage, un apéritif chez Marie avec Mutti et Vati, un déjeuner et une sieste au jardin, un beau dimanche ! 

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25/ L'été joue les prolongations mais les nuits sont fraîches, il est temps de ressortir les recettes de soupes gourmandes.
26/ Nous avons toujours de délicieuses tomates en quantité !
27/ Après la journée "démontage de palettes", la journée "couture de sacs", journée "peinture de pancartes", où je découvre que peindre des cartons à la gouche avec un rouleau, ça va hyper vite, mais que 50 pancartes nécessitent beaucoup plus de carton que je ne croyais (et évidemment, j'ai lavé le rouleau)

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28/ L'échographie ne révèle aucune complication et j'ai RV très vite chez le podologue, j'espère que le soulagement sera rapide ensuite.
29/ Réunion de rentrée du territoire, il y a des nouveaux, c'est chouette (je vais devoir refaire des foulards)
30/ Reprise de l'ensemble baroque (avec un jeune violoncelliste qui a fait râler Marie toute l'année précédente… mais il semble avoir mûri) et deux œufs dans le pondoir ! 

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2 octobre 2023

Le tour du monde en 80 livres #19

C'est un petit challenge lecture créé par Bidib. En septembre, j'ai lu seulement 4 livres (mais deux gros) et j'ai exploré 2 nouveaux pays. Et ma pile à lire pour Octobre est déjà prête.

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Indonésie

Pramoedya Ananta Toer, Le monde des hommes. (Buru Quartet tome 1)

L'histoire se déroule à Java, colonie néerlandaise, à la toute fin du XIXe siècle. Minke, malgré sa condition d'indigène, étudie dans un prestigieux collège. Il commence à écrire pour quelques journaux et vit d'un petit commerce de meubles fabriqués par son ami français, Jean Marais. Cette éducation occidentale influence sa manière de considérer ses concitoyens, qu'il trouve trop ancrés dans leurs traditions et trop soumis aux colonisateurs. Grâce à un camarade, il rencontre Ontososoh, la concubine d'un riche colon néerlandais, et ses deux enfants métis, Robert et Annelies. Le premier se montre hostile, mais la jeune fille, fragile et influençable, tombe amoureuse de Minke. Celui-ci revient peu à peu sur ses préjugés, porte un regard critique sur une société très codifiée et figée dans un système de classes liées à la couleur de la peau. Les deux jeunes gens vont se heurter à de nombreux obstacles et humiliations. En parallèle, guidée par son professeur de littérature, Minke va s'intéresser à la politique, aux premiers frémissements des mouvements indépendantistes et lutter contre le racisme.
C'est en prison que l'auteur a imaginé cette histoire (racontée d'abord à ses co-détenus avant d'être écrite) et il s'agit d'une saga en quatre tomes. J'ai donc très envie de lire la suite et de savoir si Minke a retrouvé son Annelies (je ne dévoile rien, on sait dès la première page qu'elle lui a été enlevée).

« Le cercle des priyayi n'était pas le mien. À quoi m'aurait servi de savoir qui était nommé responsable de la variole ou révoqué pour malversations ? Rangs, positions, salaires, escroqueries ne faisaient pas partie de mon univers. Le mien était le monde des hommes et de leurs problèmes. — Écoute-moi bien, renégat ! m'ordonna-t-il d'un ton de fonctionnaire ingesti d'une autorité nouvelle et d'un regain d'énergie. Tu as perdu l'esprit en allant prendre soin de la nyai d'un autre. Tu as oublié tes parents, tes devoirs de fils. Demain soir, tu agiras en qualité d'interprète à ma réception. Ne nous fais pas honte, ni à moi ni à ta famille, devant le Résident, le Résident adjoint, le Contrôleur et les bupati des villes voisines. — Je suis ton serviteur, vénéré père. »
« Assis sur mon siège, je songeais à ma mère. J'aurais tant aimé qu'elle puisse voir le fils dont elle était si fière recevoir son diplôme de l'HBS ! Mais la noble femme n'était pas là et pour moi son absence retirait quelques chose à la joie et à la grandeur de l'événement. »
« À ce moment-là, je compris que nous allions perdre. Par devoir, nous résisterions et défendrions nos droits jusqu'à ce que nous ne puissions plus rien faire – comme les Acihais face aux Néerlandais dans la guerre que Jean Marais m'avait relatée. mama baissa la tête, comprenant les implications de cette défaite. Tout lui serait retiré – son enfant, son entreprise, les fruits de ses efforts et ses biens personnels. — Oui, nak, nyo, nous nous défendrons, murmura-t-elle avant de se lever. »

Corée du Sud

Ch'oe Yun, Là-bas, sans bruit, tombe un pétale.

Ce petit livre, qui était exposé dans ma médiathèque qui m'a attirée par son titre poétique. Dès les premières pages, j'ai failli le laisser de côté, tant j'étais heurtée par la violence (sous-entendue, rien n'est précisément décrit) du récit : une jeune fille erre dans la région du Jeolla. Sale, amaigrie, muette, elle semble avoir perdu la raison. On comprend peu à peu, au fur et à mesure que la mémoire lui revient, les événements tragiques qu'elle a subis, la mort de son frère, le comportement étrange de sa mère, puis son décès, sous ses yeux, lors du soulèvement de Kwangju. Des personnes la rencontrent et l'hébergent, pendant que d'autres la recherchent. Aucun ne reste indemne après l'avoir croisée. Un récit tragique mais une écriture magnifique et chargée d'émotion, ce petit livre est une merveille.

« Qu'est devenue notre maison vide ? Chonsun a dû trouver porte close. Combien de gens y sont passés pour rien ? Peut-être personne. Il est possible que le village entier soit vide maintenant. Comme la cuisine doit se sentir abandonnée ! Et l'estrade où j'avais l'habitude de m'asseoir pour somnoler doit être bien seule. Ses planches lustrées pleurent certainement. Où donc a disparu ma mère ? Il faut que je retrouve mon frère. D'après ce que quelqu'un m'a dit, je ne sais qui, peut-être un de ces messieurs en costume, sa tombe doit bien être quelque part. Avant de la retrouver, il faut absolument que je déchire ce rideau noir. »

Maurice

Nathacha Appanah-Mouriquand, Blue Bay Palace

Maya s'ennuie, dans son île paradisiaque pour touristes, entre ses deux parents, lorsqu'elle rencontre le prince charmant : beau, riche, attentionné, Dave la comble de bonheur, au point qu'elle se prend à croire au conte de fées, malgré leurs différences de fortune, de caste, de milieu social. Brutalement rappelée à la réalité, elle sombre peu à peu dans une folie destructrice, jusqu'à commettre l'irréparable.

« Avec l’horizon flou qui l’entoure, ce pays ressemble parfois à un pays de fin du monde. Les gens d’ici racontent qu’il n’était pas prévu. Qu’il a jailli comme cela, sans que personne ne lui demande quoi que ce soit et que c’est pour cela qu’il reste si mystérieux. C’est un pays in extremis. On y soupire beaucoup, j’ai remarqué. »
« Assommée de chaleur, j'ai fermé les yeux mais un instant, rien qu'un instant. J'ai senti alors une ombre passer devant mes yeux clos. J'ai rouvert les yeux, il était devant moi en jeans et chemise blanche, irage engendré par le chaleur, fils d'un rayon du soleil et du sable. Et, dans cette lumière aveuglante et ce vacarme qui couvrait tout sur son passage, j'ai cligné des yeux. Comme si j'avais cru qu'il n'était pas réel, trop beau pour être vrai. »
« Seuls les flamboyants semblaient tirer de la force et de la couleur de la boule de feu qui trônait au-dessus de Blue Bay. Leurs fleurs ressemblaient à des langues de sang, avides et sauvages, qui menaçaient de crever le ciel. J'ai été contente de ce paysage sec, dur et cassant. J'ai été contente du souffle chaud qui montait de la terre, j'avais l'impression que l'enfer n'était pas si loin de nous et que cette mer paisible et cette plage immaculée n'étaient que des leurres. »

France

Daniel Pennac, Terminus Malaussène.

Et voilà, la saga Malaussène se termine… j'ai apprécié de retrouver toute la famille (ou plutôt la tribu) autour de Benjamin et de leur mère, un peu plus présente cette fois. Comme toujours, les dialogues sont un régal, l'intrigue est compliquée, les ennuis pleuvent autour de la tribu (mais leurs anges gardiens, Hadouch, Simon, Titus sont très efficaces). Et l'histoire s'achève sur une naissance, tradition à laquelle seul le tome 7 avait dérogé. Je ne raconterai rien, il faut le lire. Et si vous n'avez pas encore lu les précédents, vous avez de la chance, des milliers de pages savoureuses à découvrir ! Et la fin, ma foi, reste un mystère…

« As-tu observé que nous rappliquons tous instantanément quand maman nous anonce son arrivée ? Je dis bien tous (y compris Jérémy et Maracuja, les moins susceptibles d'adhérer au mythe de la sainte mère). Nous sommes toujours au complet pour accueillir maman, c'est un fait. Dès qu'elle revient, elle nous retrouve à la quincaillerie, exactement comme si nous n'avions pas quitté ce mid où nous avons passé presque sans elle (soit absente, soit endormie) toute notre enfance et toute notre adolescence. Cela tient, Ben, à ce que nous éprouvons tous, en présence de maman, la même et apaisante sensation de durée. »

 

 

Lectures septembre

 

Afrique

Afrique

Afrique du Sud
Yewande Omotoso, La Voisine.

Algérie 
Kamel Daoud, La préface du nègre : le Minotaure 504 et autres nouvelles

Burkina Faso 
Roukiata Ouédraogo, Du miel sous les galettes.

Cameroun
Calixte Beyala, Le Christ selon l'Afrique.

Congo Brazzaville
Alain Mabanckou, Le commerce des Allongés.

Djibouti
Abdourahman A. Waberi, Aux États-Unis d'Afrique.

Égypte
Alaa El Aswany, L'Immeuble Yacoubian.

Ghana 
Yaa Gyasi, No home.
Nii Ayikwei Parkes, Notre quelque part.

Guinée
Camara Laye, L'enfant noir.

Kenya
Ngugi wa Thiong'o, La rivière de vie.

Mali
Aya Cissoko, N'ba.

Maroc 
Mohamed Leftah, L'enfant de marbre

Maurice
Mariam Sheik Fareed, Le syndrôme de l'accent étranger.

Mayotte
Nassuf Djailani, À tous ceux qui accusent le poète de traîtrise à la langue française, poème.
Yazidou Maandhui, Mirage, poème.

Nigeria  
Chigozie Obioma, Les pêcheurs

Réunion
Aimé Césaire, Calendrier lagunaire, poème.
Myriam Cazalou, Convois vers l'usine sucrière, poème.
Agnès Gueneau, Cause à ou, poème.
Rosemay Nivard, Un quart de pomme, poème.
Patrice Treuthardt, Retour au port natal, poème.

Rwanda 
Gaël Faye, Petit pays.
Scholastique Mukasonga, L'iguifou, nouvelles rwandaises. 
Beata Umubyeyi Mairesse, Tous tes enfants dispersés.  

Sénégal
Birago Diop, Les contes d'Amadou Koumba
Fatou Diome, Celles qui attendent

Tanzanie
Abdulrazak Gurnah, Près de la mer.

Tchad
Adjim Danngar, Djarabane. 1. Au petit marché des amours perdues.

Togo
Kossi Ejoui, L'ombre des choses à venir.

Tunisie
Habib Selmi, La voisine du cinquième.

Zimbabwe
Petina Gappah, Le livre de Memory.

 

Amérique

Argentine
Gabriela Cabezón Cámara, Pleines de grâce

Brésil 
Paulo Coelho, L'Alchimiste.

Canada :
Jean-Paul Dubois, Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon (prix Goncourt 2019).
Nancy Huston, Le club des miracles relatifs.

Chili 
Luis Sepúlveda, Histoire d'une mouette et du chat qui lui apprit à voler et Histoire du chat et de la souris qui devinrent amis.

Colombie 
Gabriel Garciá Márquez, La Mala Hora.

Costa Rica
Edo Brenes, Bons baisers de Limon.

États-unis  
Jack London, Martin Eden
Harper Lee, Va et poste une sentinelle.
Toni Morrison, Beloved.

Guadeloupe
Jenny Archimède, Dans mon île, poème.
Daniel Maximin, Natale, poème
Max Rippon, Cataplasme, poème.
Guy Tirolien, Prière d'un petit enfant nègre, poème.

Guyane
Léon-Gontran Damas, Solde, poème.
Serge Patient, Cayenne est désoléepoème.

Groenland
Mo Malø, Qaanaaq.
Mo Malø, Diskø.
Mo Malø, Nuunk.

Haïti
Jacques-Stephen Alexis, L'étoile absinthe.
René Depestre, Lettre au poète Léon Damas, poème.

Martinique
Nicole Cage-Florentiny, Dans mon île ne poussent pas les saules, poème.
George Desportes, À la crinière du cyclone, poème.
Éric Pézo, On avance la peur…, poème.
Joseph Polius, Petits mots…, poème.
Julienne Salvat, Dire d'enfance rosée…, poème.

Mexique 
Laura Esquivel, Chocolat amer. 
Carlos Fuentes, Une certaine parenté

Pérou 
Mario Vargas Llosa,  La Tante Julia et le scribouillard.

Venezuela
Karina Sainz Borgo, La fille de l'Espagnole.

 

 

Asie

Afghanistan
Spôjmaï Zariâb, La plaine de Caïn.

Arabie Saoudite
Athîr Abdallah Al-Nashmî, Une perte.

Cambodge 
Tian, L'année du lièvre (BD) : 1. Au revoir Phnom Penh. 2. Ne vous inquiétez pas. 3. Un nouveau départ.

Chine 
Qiu Xiaolong, La danseuse de Mao.

Inde 
Rohinton Mistry, L'équilibre du monde.

Iran 
Fariba Vafi, Un secret de rue

Israël
Amos Oz, Vie et mort en quatre rimes

Japon 
Haruki Murakami, Le passage de la nuit. 
Durian Sukegawa, Les délices de Tokyo.

Laos
Loo Hui Phang, L'imprudence.

Népal 
Mahjusshree Thapa, Les saisons de l'envol.

Syrie
Niroz Malek, Le promeneur d'Alep.

Sri Lanka 
Antonythasan Jesuthasan, Friday et friday.

Taïwan
Xiaole Wu, Les enfants des riches.

Thaïlande
Rattawut Lapcharoensap, Café Lovely.

Vietnam 
Kim Thúy, Man.  

 

Europe

Albanie
Ornela Vorpsi, Buvez du cacao Van Houten !  

Allemagne 
Eduard von Keyserling, Altesses.
Marlen Haushoffer, Le mur invisible.

Autriche
Daniel Glattauer, Quand souffle le vent du nord. 
Daniel Glattauer, La septième vague. 

Belgique 
Amélie Nothomb, Antéchrista.
Michel Van Zeveren, Le plat du loup plat.
Nadine Monfils, Les folles enquêtes de Magritte et Georgette. 1. Nom d'une pipe !

Bosnie Herzégovine 
Miljenko Jergović, Volga, Volga.

Bulgarie
Elitza Gueorguieva, Les cosmonautes ne font que passer.

Croatie
Ante Tomic, Miracle à la Combe aux aspics.

Danemark
Jens Christian Grøndahl, Quelle n'est pas ma joie

Espagne 
Carlos Ruiz Zafón, Marina

Estonie
Andrus Kivirähk, Les secrets. 

Finlande
Sofi Oksanen, Baby Jane.
Arto Paasilinna, La douce empoisonneuse.

France 
Maurice Leblanc, Arsène Lupin
Riad Satouff, Le jeune acteur
Loïc Clément, d'après Marie-Aude Murail, illustrations Anne Montel, Miss Charity t. 1, L'enfance de l'art
Romain Gary (Émile Ajar), La vie devant soi et Les racines du ciel)
Delphine Horvilleur, Vivre avec nos morts. Petit traité de consolation. 
Jean Giono, Regain.
Daniel Pennac, Le cas Malaussène. 1. Ils m'ont menti.
Isabelle Guézan, La Nouvelle Organisation du Travail (uniquement sur Kindle).
Romain Gary, Au-delà de cette limite votre ticket n'est plus valable.
Daniel Pennac, Mon frère.
Anne BihanCraquement nègre…, poème.
Alexis Gloaguen, Rien n'est plus paradoxal que la mort, poème.
Catherine C. Laurent, Regarder le payspoème.

Grèce
Vassilis Alexakis, Ap. J. C.

Hongrie 
Magda Szabó, La porte et Abigaël.

Irlande
Maggie O'Farell, Assez de bleu dans le ciel

Islande :
Audur Ava Olafsdottir, Miss Islande

Italie 
Alessandro Baricco, Novecento : pianiste. Un monologue.

Moldavie
Vladimir Lortchenkov, Des Mille et une façons de quitter la Moldavie.

Norvège
Gunnar Staalesen, Le loup dans la bergerie

Pays-Bas
Toine Heijmans, En mer

Pologne
Maryla Szymiczkowa, Madame Mohr a disparu.

Portugal
Gonçalo M. Tavares, Une jeune fille perdue dans le siècle à la recherche de son père.

République Tchèque 
Kafka, Le procès et La métamorphose

Roumanie
Ioana Pârvulescu, La vie commence vendredi.
Panaït Istrati, Codine.

Royaume-uni 
Edward Morgan Forster, Avec vue sur l'Arno
Mhairi McFarlane, Et ne t'avise pas de m'embrasser.
William Makepeace Thackeray, La Foire aux vanités (Vanity Fair).
Alan Bennett, La Reine des lectrices.
Herman Melville, Bartleby le scribe.

Russie
Léon Tolstoï, La sonate à Kreutzer. Le bonheur conjugal. Le diable.

Serbie
Filip Grbic, Errance.

Slovaquie
Pavol Rankov, C'est arrivé un premier septembre.

Suède 
Camilla Läckberg, Femmes sans merci. 
Katarina Mazetti, Le mec de la tombe d'à côté
Jonas Jonasson, Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire.
Vilhelm Moberg, La saga des émigrants (7 tomes)
Stieg Larsson puis David Lagercrantz, Millenium (6 tomes) 

Suisse 
Joël Dicker, L’Affaire Alaska Sanders. 

Ukraine :
Andreï Kourkov, Le jardinier d'Otchakov.

 

Océanie 

Australie 
Joan Lindsa, Pique-nique à Hanging Rock

Nouvelle Calédonie
Déwé Gorodé, Les mots sont des innocents, poème.
Nicolas Kurtovitch, Le sens des marées, poème.
Raymond Lacroix, Le nouveau sorcier de la grue aux requins, poème.
Frédéric Ohlen, Ils m'ont dit…, poème.
Denis Pourawa, Névarèna, poème.
Paul Wamo, L'épithète, poème.

Nouvelle Zélande 
Eleanor Catton, La répétition.

Polynésie française
Célestine Hitiura Vaïte, L'Arbre à pain (Chroniques de Tahiti 1).
Flora Aurima Devatine, Pas d'i…, pas d'o…, poème.
Henri Hiro, Si seulement…, poème. 

Wallis-et-Futuna
Virginie Tafilagi, Mes yeux-paroles, poème.

 

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1 octobre 2023

52/2023 : le voyage de Mathurine #5

Nouvel épisode du défi chez Virginie : 

Arrivée à Pékin, Mathurine a gagné Tianjin en train, puis pris un bateau et la voici au Japon ! 

1 octobre - 2

Dans cette petite rue, elle avait repéré un restaurant servant des gyozas et des udons alléchants, elle y est revenue à la nuit tombée.

1 octobre - 3

Mais maintenant, le long voyage de Mathurine touche à sa fin et elle va devoir rentrer… par quel moyen ?

Eh bien il est temps de prendre un peu de recul et de révéler la vérité :

1 octobre - 4

Mathurine est toujours dans une bibliothèque, elle a simplement voyagé d'étagère en étagère (merci Marie pour les maquettes !)

24 septembre 2023

52/2023 : le voyage de Mathurine #4

Nouvel épisode du défi chez Virginie, vais-je arriver à la fin de l'histoire ?

Remontée jusqu'à Venise, Mathurine a eu l'opportunité de prendre un train de légende : l'Orient-Express  Quatre de jours de voyage ont été nécessaires pour gagner Istamboul et de là, elle a pris un autre train vers la Chine. Pendant tout ce temps, elle risquait de s'ennuyer… mais Mathurine a découvert, à bord de ces trains de luxe, de fabuleuses bibliothèques à l'ancienne !

24 septembre - 1

 

17 septembre 2023

52/2023 : le voyage de Mathurine #3

Nouvel épisode du défi chez Virginie, avec un décor de plus en plus tiré par les cheveux…

(mais vu que je dois partir très vite pour me faire coiffer style XVIIIe – Journées du Patrimoine obligent – on restera sur une photo floue. Mathurine a le teint brouillé parce qu'elle est fatiguée, et elle n'est pas la seule !)

Finalement, Mathurine n'a pris ni le train, ni l'avion. Elle a choisi une voie plus lente mais plus écologique : naviguer de péniche en péniche, de canal en canal, si bien qu'il lui a fallu une semaine pour rallier la Mer du Nord à la Ville Éternelle. Au programme : visiter quelques églises, le Forum et le Colisée, manger des glaces et des pizzas, faire un vœu devant la Fontaine de Trevi, ça fait rêver, n'est-ce pas ?

17 septembre - 1

10 septembre 2023

52/2023 : le voyage de Mathurine #2

Je sens que ça va être compliqué, ce défi chez Virginie, puisque j'ai brûlé tous mes vaisseaux, en termes de décor, dès la première semaine !

Après une navigation sans tempête, Mathurine est arrivée dans la Mer du Nord. La voici débarquée dans une ville des Flandres : un tour sur la grand-place, peut-être un musée, une bière et une gaufre et elle réfléchira à la suite de son voyage… prendra-t-elle le train ? L'avion ? Mais où veut-elle aller, maintenant ?

10 septembre - 1

 

9 septembre 2023

Mes (més)aventures de couture pour homme

Parfois, je me lance dans un projet qui devrait être sans histoire : la veille de l'anniversaire de Guillaume, je décide de lui coudre un polo dans un coupon de jersey d'un beau bleu, que j'avais acheté au Stoffenspaktakel de Reims (ça fait donc pas mal d'années). Ma belle-sœur m'a envoyé plein de chutes de Liberty au mois d'avril, j'en trouve un qui sera parfait pour les détails chics. J'ai tout mon vendredi devant moi, je suis seule à la maison, mais nous avons des invités ce soir et j'ai prévu un repas libanais, je vais donc alterner couture et cuisine, quelle belle journée ! 

Je commence par placer les pièces du patron, mais comme le jersey, lavé hier soir par précaution, a un peu rétréci, il ne fait plus que 145 de laize, c'est moins large que la maille piquée habituelle, j'ai un peu de mal à tout caser. Enfin, j'y suis arrivée, il est 10h, je vais débuter la couture. J'envoie une photo à ma belle-sœur.

6 septembre - 7

Je navigue entre la lingerie, l'ordinateur (pour suivre attentivement les tutoriels de Nabel) et la cuisine. J'ai cousu la patte de boutonnage, préparé du caviar d'aubergine, du taboulé, les salades de chou et la pâte des falafels, tout va bien, il est presque midi, je sors les restes de la veille pour mon déjeuner.

Maintenant, je vais poser le col. Je repère le milieu dos du polo et j'épingle le milieu du col, puis j'épingle tout le côté droit. Bizarre, le col est trop petit. Je recommence en tirant légèrement. Et puis je passe au côté gauche et là, j'ai trois centimètres de col en trop ! C'est alors que j'examine de plus près le devant du polo, je mesure : la patte de boutonnage est décalée et je comprends que j'ai marqué la fente sur l'envers du jersey au lieu de l'endroit ! Je mets un message sur T&N, où une discussion a été créée pour raconter nos erreurs. Nabel me répond qu'elle avait inversé, une fois, les pattes droite et gauche et qu'elle a laissé comme ça. Je me dis alors que ça passera…

Capture d’écran 2023-09-01 à 22

Et je continue, prise dans le timing serré de la journée : le col et le biais qui cache la couture, le houmous et le thon beldi, la fausse poche passepoilée, en la centrant bien dans le pan droit trop large, pour corriger un peu l'effet visuel du décalage (je suis naïve), les garnitures pour les bricks (épinards-fromage frais, thon-pommes de terre, bœuf-oignons), les manches (ah, je n'ai plus de fil pour la surjeteuse, je refais des canettes), la salade fattouch.

Un petit thé et un biscuit, pendant que je cuis mes pains pita.

Je couds ferme les côtés, puis je plie les bricks, je les enfourne avec les falafels (je suis nulle cuisson de boulettes, je cuis mes falafels au four, dans un moule à mini-tartelettes), je pique à l'aiguille double les ourlets du bas et des manches, puis je dispose tout mes petits plats dans des bols colorés, je hache la coriandre, je dresse la table… les invités vont arriver et j'aurai le temps de terminer ma couture demain matin, entre deux préparations de plats antillais (c'était une semaine gastronomique).

Samedi matin, je finis les fentes de côté avec du biais, je brode les boutonnières, je fouille mes réserves de boutons pour en trouver 3 presque identiques, je les couds et je fends les boutonnières. Ouf, c'est fini.

6 septembre - 46 septembre - 3
On voit bien le problème, n'est-ce pas ?

Je n'ai pas fait de photos de l'essayage, mais il était clair que ce polo n'était pas portable, le décalage de 3 cm du col causait trop d'inconfort, sans parler de l'aspect visuel. J'ai pensé à le photographier seulement après avoir commencé à le découdre.

6 septembre - 16 septembre - 2

Après un temps de réflexion, j'ai envisagé plusieurs solutions, sachant qu'il ne me restait qu'un tout petit morceau de jersey. Et j'ai constaté que si je n'avais pas fendu les boutonnières, j'aurais pu découdre la patte de boutonnage, retracer la fente 3 cm plus à droite et coudre une patte rapportée. J'ai maudit mon obstination à terminer ce polo en voyant comme les boutonnières se décousaient sans laisser de marques ! 

9 septembre - 4

J'ai envisagé plusieurs solutions : ajouter une large bande contrastante (j'ai du jersey violet assorti au Liberty), comme les polos de rugby, mais cela m'a semblé incompatible avec la poche passepoilée (et le destinataire a fait la grimace quand j'en ai parlé, je dois y aller en douceur, un changement à la fois : cette fois, le polo en maille jersey, la prochaine fois, le polo en trois bandes…). Couper horizontalement juste sous la patte de boutonnage, remplacer la partie gauche du haut, raccourcir le devant d'un centimètre (la valeur de couture) : mais il me fallais découdre et recoudre les fentes et la grande couture horizontale ne serait pas très esthétique. Comme j'avais une chute juste assez grande pour recouper le quart gauche du polo, j'ai choisi de ne remplacer que cette partie.

6 septembre - 56 septembre - 6

J'ai vérifié 10 fois que je jersey était bien sur l'endroit et que j'avais bien ajouté les 3 cm nécessaires (j'aurais été fort capable de me tromper une deuxième fois !). J'ai donc remplacé ce morceau, décousu la sous-patte de boutonnage de droite, reposé celle-ci 3 cm plus loin. 

La couture de la nouvelle pièce et le fait d'avoir dû tirer un peu ont laissé un trou au bord de la fente, il m'a donc fallu masquer le bas de la patte sous un petit cache-misère (en Liberty tout de même !). L'intérieur donne une idée du massacre :

9 septembre - 59 septembre - 2
(Je vais poser un thermocollant en coton)

J'ai reposé le col, en réduisant au plus juste mes valeurs de couture, vu que je les avais  recoupées avant de replier le biais. Pour dissimuler en partie la couture du devant , j'ai ajouté la poche plaquée proposée par le patron. Je n'ai eu à découdre que le devant de la manche et quelques centimètres de la couture côté, juste sous l'emmanchure. 

9 septembre - 3

Enfin, je suis prête à temps pour le défi de Nabel "couture pour hommes" et je suis sûre que cette fois, personne n'aura cousu un modèle identique ! 

9 septembre - 1

 

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