Au début de l'été, j'ai téléchargé plusieurs patrons gratuits, dont la blouse Declic de l'Atelier Scämmit, une marque de patrons que j'apprécie malgré ma déception du livre de blouses sur mesure. Lorsque j'ai décalqué le patron, je me suis tout de même interrogée sur l'ampleur et la longueur, j'ai donc commencé par une toile et c'était une bonne idée :

Les emmanchures descendent très bas, même en respectant bien le repère sur le patron (ce que je n'avais pas fait sur ma toile, trop rapidement cousue sans regarder les explications). Je suis faciement gênée l'été par des emmanchures tros étroites, mais là, le bas du soutien gorge était visible !
La blouse est ample et les côtés droits ne sont pas très seyants, du moins sur moi. Je les ai cintrés, jusqu'à reprendre 3 cm de chaque côté au niveau de la taille. À ce stade, j'aurais peut-être dû prendre la taille au-dessous…
Le décolleté était un peu profond à mon goût, je l'ai remonté d'un centimètre.
Enfin, la longueur initiale est bien trop importante pour moi, le bas m'arrive à mi-cuisses, je l'ai donc remonté de 14 cm et c'est encore bien long. J'en ai profité pour légèrement arrondir le bas.

Après toutes ces modifications, j'ai trouvé dans mes caisses un voile plumetis blanc, acheté probablement il y a 12 ans (décidément, je déstocke cet été) et j'ai pris un grand plaisir à coudre les plis, assembler, coudre des ourlets fins sur un tissu agréable à travailler (parfois, je pouvais coudre sans même épingler). J'étais ravie du résultat… jusqu'à ce que je prenne la photo.

Donc, soit je découds la parementure pour la remplacer par un biais retourné, soit je la remplace par une parementure plus large (mais impossible d'aller jusqu'aux emmanchures) parce que là, il y a un effet "bavoir" indéniable ! 

De toutes façons, j'éviterai le soutien-gorge blanc

Bon, c'est bien joli d'avoir un nouveau pantalon, mais avec quoi vais-je le porter ? J'ai cherché dans mon stock de tissus et trouvé ce charmant imprimé fleuri. Je n'en avais pas beaucoup : 1m20 en 110, largement de quoi refaire une version de ce chemisier que je porte très souvent (le pantalon assorti a viré au vert bouteille bien moche).

Avant de couper, je me suis rappelée que j'avais modifié l'encolure, qui ne restait pas en place : j'avais descendu l'arrondi et mis un bouton supplémentaire. Je me suis empressée de rectifier le patron et le chemiser a été vite cousu. J'avais même pensé à acheter des boutons en accompagnant Aurore au magasin de tissus.

Et comme ce n'était pas la canicule le 9 août, c'était la tenue idéale pour aller flâner à Giverny, n'est-ce pas ?

En novembre dernier, j'ai vu passer sur Thread & Needles ce qui m'a semblé le pantalon parfait : taille haute et bien ajustée, coupe droite, il ressemblait à ceux que j'achète dans le commerce et dont je suis de plus en plus déçue : les coloris ne tiennent pas dans le temps, le tissu est fragile et se déchire facilement, tout ça pour un prix élevé.

Les semaines ont passé, j'ai fini par obtenir mon patron imprimé (3 planches, à cause des variantes, j'aurais préféré avoir la version "simple" sur une planche et les variantes sur une autre, car je ne les coudrai pas), j'ai encore un peu traîné avant de le décalquer, puis j'ai fait une toile dans un tissu (un peu trop) extensible, j'ai essayé : nickel, il suffira juste de resserrer la taille.

Lors d'un passage à Paris, j'ai cherché la gabardine idéale, solide, assez extensible et dans un coloris sympa, mais c'est le mouton à cinq pattes (surtout en cette saison), j'ai fini par me rabattre sur un coupon de satin de coton.

Et puis l'un des deux pantalons qui me restaient a craqué… il avait tout de même bien tenu le coup après sa mésaventure. Je craignais que le passage à la javel ne cuise le tissu, mais il a résisté presque 3 ans.

Comme je savais que je n'allais pas me coudre un pantalon en une journée, surtout en juin, j'ai tenté ma stratégie habituelle : condamner l'une des poches du dos et récupérer le fond de poche pour en faire une pièce. Mais j'ai commis une erreur irréparable en collant le Vliesolix sur l'endroit de ma pièce ! Toutes mes tentatives pour la nettoyer ont échoué. J'ai alors ressorti le bas du pantalon, coupé pour faire l'ourlet, qui était resté bleu ardoise évidemment, je l'ai "javellisé", puis thermocollé avant de le fixer au zig-zag.

Pas très classe, mais en marchant vite, ça passe !

Enfin en vacances à la maison, j'ai pu m'atteler à mon premier pantalon Douce, qui sera suivi d'une longue série (si je trouve les tissus qui vont bien). Confiante dans ma toile, j'ai tout cousu sans aucun essayage, jusqu'au moment de monter la ceinture. Là, j'ai enfilé le pantalon et j'ai eu un doute : il me semblait trop serré aux jambes, un peu juste aux hanches et bien trop large à la taille. J'ai laissé passer une dizaine de jours (Marie a squatté ma machine, Aurore s'est cousu deux shorts et venait toutes les 5 minutes me demander de l'aide, j'ai fait de la confiture d'abricots, de la gelée de groseilles, de la confiture de fraises et de mirabelles, du chutney de mangues…), puis j'ai décidé de le terminer quand même, j'ai repris le haut, bien tiré sur la ceinture (un tout petit peu trop, il y a des soupçons de fronces), soigné la pose des passants, brodé la boutonnière et… je suis bien dedans, pas hyper confortable mais ça passe beaucoup mieux qu'avec un pantalon du commerce ! Et pas besoin de ceinture (pour l'instant, mais il va peut-être se détendre), il se plaque bien dans le creux du dos.

Je trouve la ceinture très large, je vais probablement la réduire d'un petit centimètre sur le prochain exemplaire

Le test ultime :

Comme il est assez léger, je l'ai porté pendant une journée d'été (mouais, enfin de CET été), pour une sortie ensoleillée à Giverny.

Avec un chemisier de circonstance… la suite très bientôt !

Patron : Douce de Lamericana (il existe une version taille basse : Douceur)
Satin de coton des Coupons de Saint Pierre

Enfin, nous pouvons de nouveau manger au jardin ! Et pour recevoir Marie, j'ai utilisé un maximum de produits locaux.

Un tian avec courgettes (jaune et verte) et tomates du jardin, aubergine de l'Amap (oignons de Normandie)

Nous avions des épis de maïs dans notre panier de l'Amap, une première pour nous. Je les ai cuits 10 minutes à l'eau bouillante (non salée, indiquait la recette), puis ils ont doré sur le barbecue, c'était délicieux.

Et café gourmand, avec mousse au chocolat (œuf d'Alphonsine), tartelette aux framboises du jardin, fromage blanc et coulis de fraises de Gally, financiers café-noix (du jardin voisin), crumble pomme-rhubarbe (du jardin). 

Et une bonne sieste pour digérer tout cela, avant d'aller en famille au magasin de bricolage…

C'est le thème que nous a choisi Virginie pour ce dimanche. 

Pendant 4 jours, nous avons pris un peu de hauteur et je ne me lasse pas de regarder les bateaux entrer ou sortir du port. Du neuvième étage, le paquebot de croisière paraît tout petit toujours gigantesque, plus haut qu’un immeuble de 14 étages, long de 330 mètres !
(Je me demande quel intérêt on peut trouver passer une ou deux semaines de vacances ainsi, à l’étroit dans une cabine sans vue—j’imagine que celles qui donnent sur la mer sont hors de prix—, parcourir d’interminables couloirs et prendre l’ascenseur pour se déplacer du restaurant à la piscine, du cinéma à la salle de sport, à l’intérieur, toujours, sauf pour une courte promenade sur le pont, s’il fait beau (pour regarder un écran géant…)… autant rester chez soi, au moins on ne risque pas le mal de mer !)

Celui-ci nous a gratifiés d'un concert de sirènes : le générique de La Croisière s'amuse, ils ne manquent pas d'humour ! 

Je passerais des heures à admirer le ballet des abeilles (l’un de mes arrière-grands-pères en pilotait une), qui vont chercher les navires au large, les escortent pour entrer et sortir du port, sauf s’il s’agit d’un chimiquier : là, elles s’amarrent, une à l’avant, une à l’arrière, une sur le côté, et le conduisent à quai, il ne faudrait pas qu’il se mettre en travers ou subisse une avarie.

Hop, je passe de l'autre côté de l'appartement, et le voilà entré dans l'avant-port, entre ses deux gardiennes :

Début juillet, j'avais vu passer sur Thread&Needles un tablier de récoltes, qui promettait d'être fort pratique. Un beau jour, lassée de faire 4 allers-retours entre le jardin et la cuisine, je me suis décidée à m'en coudre un. J'ai visionné le tutoriel vidéo (un régal à regarder, et surtout écouter), sorti de mes caisses un très beau, mais très vieux, tissu Boussac, ancien rideau de la caravane lorsque j'étais enfant, je crois me souvenir qu'il séparait le minuscule cabinet de toilette de la minuscule cuisine, et constaté qu'il avait quand même pas mal souffert du passage du temps.

Contrainte par la largeur du rideau, j'ai un peu réduit les dimensions du tablier et de la poche, mais ça me paraissait bien assez grand. Malgré les mises en garde de Aude, j'ai cousu le fond du tablier à l'envers, mais comme je m'en suis apercue au moment des finitions, j'ai décidé que ça pouvait rester ainsi. J'étais assez contente de moi, ayant recyclé un vieux rideau, un vieux reste de biais et un vieux lacet de chaussures de randonnée.

Mais à l'usage, ce tablier s'est révélé beaucoup trop grand et profond : deux kilos de tomates et deux grosses courgettes le remplissaient à peine du tiers et il devenait difficile de marcher avec tout ce poids presque au niveau des genoux.

Aussitôt en vacances, j'ai sorti un autre vieux rideau, en chintz cette fois : moins épais, donc moins lourd à la base. Et j'ai réduit les dimensions de 15 cm en largeur et en hauteur. J'ai également rallongé la ceinture pour pouvoir la nouer devant, mais je ne suis pas certaine que ce soit une bonne idée : le nœud gêne un peu pour remplir la poche. J'ai évidemment fait la même erreur de coudre endroit contre endroit, mais je m'en suis aperçue assez tôt pour la rattraper.

Je n'ai pas eu depuis de récolte faramineuse pour tester le remplissage maximum, mais il me semble parfait pour un ramassage quotidien. J'aurais d'ailleurs pu l'emporter pour aller à la cueillette de Gally ! (je n'y aurais même pas pensé avec le tablier Boussac, qui est tout de même très voyant)

Toujours du recyclage : un ancien rideau de notre appartement versaillais, une chute de biais et le même lacet de chaussures.

Dernière semaine de travail, j'avais besoin de petits projets couture faciles et rapides pour me détendre en rentrant du boulot (vu qu'il pleuvait à verse encore et encore). J'ai commencé par de l'utile : finis les maillots mouillés roulés dans la serviette, parce que l'on a oublié de remettre un sachets plastique dans le sac de plage, au risque de mouiller aussi le livre que l'on a emporté. Comme j'ai encore un joli stock de chutes de montgolfières, j'ai cousu un petit pochon imperméable tout léger.

Reste à ne pas oublier de le remettre dans le sac, avec les maillots à peine secs, pour la prochaine baignade !

Après les garçons de début d'année, c'est le tour des filles !

Bienvenue à Apolline, la trousse est bien arrivée chez Anne.

Et à Célestine. J'ai l'impression de voir encore sa maman comme une petite fille, que le temps passe !

Cette semaine, Virginie nous propose de chercher du bleu. Et ce n'est pas dans le ciel que je vais le trouver : 15 jours de pluie ininterrompue ! Il y a 20 ans tout juste, nous emménagions dans cette maison par 43°C à l'ombre et ce matin, il faisait 30 degrés de moins. Encore un argument fallacieux pour les climato-sceptiques…

Mais s'il y a un endroit où je suis certaine de trouver du bleu, c'est dans mon stock de tissus, que je cherche à réduire, depuis quelques mois. Avant de me rendre au magasin le plus proche , j'ai donc compulsé mon "catalogue", pour voir si j'avais de quoi coudre une blouse assortie au pantalon que je suis sur le point de terminer, et j'ai trouvé le coupon idéal :

Dernière étape de notre périple estival : Metz. Après une rapide traversée du Luxembourg (le temps de faire un plein d'essence) et un pique-nique sur l'autoroute, nous avons rejoint Aurore qui nous attendait pour une baignade rafraîchissante dans la Moselle, grâce à l'opération Metz-Plage. 

Nous sommes prêts pour faire un tour de la vieille ville, puis une visite de la cathédrale (qui possède 7 vitraux dessinés par Chagall)

Il est l'heure de rejoindre la place du marché, où l'harmonie de Metz (la plus ancienne harmonie de France, créée en 1790) donne son concert du 14 juillet. Toutes les places à l'ombre sont déjà prises et nous sommes cuits par le soleil qui tape encore très fort !

Après ce beau concert, nous redescendons au pas de gymnastique vers la gare : le propriétaire du AirBnB nous attend. Nous avons trouvé un appartement à deux pas de la résidence étudiante, c'est idéal. Aurore repasse nous chercher pour que nous allions dîner…

… avant de parcourir une fois de plus le centre-ville pour profiter du festival Constellations (une sorte de fête des lumières, sans la foule lyonnaise, puisqu'il a lieu tous les vendredis et samedis de l'été). 

Il est plus de minuit lorsque nous rentrons, les pieds endoloris.
Samedi s'annonce pluvieux, mais nous avons un programme de visites à l'intérieur.

Direction le Musée de la Cour d'Or, où les gardiens s'amusent de voir Aurore revenir tous les week-ends sur son lieu de stage, accompagnée chaque fois de personnes différentes. Nous avons droit à une visite insolite, fourmillant d'anecdotes sur l'histoire du lieu, les aménagements à venir ou les détails de son travail (la statue qu'elle a nettoyée, le sarcophage qui est parti pour une exposition…)

ou "son" armoire qui n'est pas dans la bonne salle (4 siècles trop tôt), mais va déménager le mardi suivant

pParmi les collections médiévales, un plafond présente un incroyable bestiaire, avec des créatures étranges (le poissons-chat, le loup de mer), telles que le peintre pouvait les imaginer.

Nous passons forcément du temps dans la salle des beaux-arts

Une petite accalmie nous permet de pique-niquer dans un jardin éphémère, installé pour Constellations Jour, avec des spécialités locales

L'après-midi est consacré à Pompidou-Metz, qui acceuille 4 expositions :

Suzanne Valadon

La répétition, où l'on retrouve, oh surprise, Annette Messager, dans un ensemble d'œuvres encore plus malaisantes que celles de Hambourg, avec de petits oiseaux empaillés habillés de gilets ou écharpes tricotés à la main.

Enfin Almgreen & Dragset, Bonne Chance, une plongée dans l'hyper-réalisme.

Il ne pleut plus, nous allons nous promener sur le chemin des corporations, au bord de la Moselle puis de la Seille, jusqu'à la porte des Allemands où nous tombons sur la fin d'un spectacle théâtral, drôle et émouvant, l'histoire d'un clarinettiste (Bien, reprenons, Compagnie Muerto Coco.

Dimanche matin, le soleil est de retour, nous allons au jardin botanique, qui possède, entre autres, de magnifiques serres.

Mais les vacances se terminent, nous avons encore une longue route à faire, nous laissons donc Aurore pour sa dernière semaine de stage et repartons retrouver Marie, qui a gardé la maison (et les poules) et nous a gentiment préparé le dîner.