Guillaume avait besoin d'un jean noir avant le bal de la Saint Patrick, car le sien est terriblement usé et vu le peu de durabilité des pantalons du commerce (chers, en plus, et pas très bien coupés), il m'a demandé de lui en coudre un nouveau. Comme nous passions près de Mondial Tissus au retour de Fécamp, je l'ai emmené choisir son tissu… en fait, il n'y avait rien à choisir : la même référence de jean que celui que j'ai déjà cousu, sur lequel j'avais quelques réserves (assez fin, s'effiloche énormément), mais qui ne donne encore aucun signe d'usure, bien que régulièrement porté ; un noir pas très noir, puisque le fil de trame est beige, mais validé par Monsieur.
Le tissu n'aura pas attendu longtemps, lavé dès notre retour, repassé, coupé et cousu en 15 jours. Pour le patron, c'est toujours le Out of the Middle gracieusement offert par Mme Vicomte du Boisjoli alias Biquette, dans sa version simplifiée.
Je peux donc participer au défi de Nabel "je couds pour un homme". Je voulais y ajouter un autre vêtement mais j'ai multiplié les bêtises, surpiqûres (au point triple) qui gondolent, bord d'une poche pris dans une couture, sous-pont qui se replie sur lui-même, ceinture montée à l'envers, puis ceinture intérieure mal repliée dans la surpiqûre bref, le découd-vite a bien travaillé et les demi-heures supplémentaires se sont accumulées. Voilà ce que c'est que de vouloir à tout prix terminer le dimanche soir pour ranger la machine avant de reprendre le travail ! C'est aussi pour cette raison qu'il n'y aura pas de photo portée, vu que le destinataire n'est pas encore rentré du travail et que les photos d'un jean noir de nuit…
Pour plus de solidité, j'ai renforcé l'ouverture de poches par un petit point de bourdon et cousu de petits carrés de tissu en renfort des coutures de passants (c'est toujours là que se déchirent mes pantalons du commerce)
La belle ceinture surpiquée trois fois (penser à installer un éclairage rasant pour mieux voir le bord du tissu)
Les poches surpiquées deux fois (et pas à l'aiguille double !)
J'en profite, puisque je ne l'ai pas encore fait, pour vous parler de ma "copine de surpiqûres" : j'ai souvent atteint les limites de ma Brother (NV 350) au niveau des épaisseurs. Des points qui sautent, le tissu qui n'avance plus… et puis j'ai lu les retours de plusieurs couturières sur la Toyota Power Fabric 17 et décidé de me laisser tenter. Problème : cette machine n'était plus en vente nulle part.
Il y a un an, Rascol m'a informée d'une promotion sur la Necchi Q 132, qui semblait très similaire à la Toyota en termes de performances (et de prix). Je n'avais jamais entendu parler de cete marque italienne. J'ai cherché des avis un peu partout, ils étaient plutôt positifs. Mais… elle n'était plus en stock ! Bon, de toutes façons, j'hésitais encore à m'encombrer d'une machine de plus, mais je me suis inscrite pour une alerte disponibilité.
Et puis le jour de mon anniversaire, la machine est revenue en stock ! C'était un signe, non ? Éternelle indécise, je me suis dit que j'allais attendre un peu… et là, Guillaume m'a ordonné de la commander tout de suite. Je l'ai testée sur des surpiqûres de jean, en duo avec ma Brother, je n'avais pas à changer de fil, c'était très pratique (et ça me fait faire un peu de sport, puisque les deux machines ne sont pas au même étage). Elle m'a servi une ou deux fois pour recoudre un sac, une sangle, mais je ne l'avais jamais vraiment testée. Je n'ai jamais utilisé non plus la table d'extension, mais je me dis que pour recoudre des tentes, ça sera pratique.
Et puis ma Brother est tombée malade : je n'ai jamais eu le fin mot de l'histoire, le problème devait se situer au niveau des blocs de tension, auxquels je n'ai pas accès. Je réglais la tension, je pouvais coudre normalement pendant quelques dizaines de centimètres et tout à coup, de grosses boucles se formaient au-dessous, je pouvais défaire une couture en tirant légèrement sur le fil de canette.
Comme j'avais des coutures urgentes pour Noël, j'ai sorti la Necchi, j'ai terminé le sac de voyage, cousu ma robe (pourtant, je n'aurais pas parié sur ses performances avec un tissu fin), les tabliers (donc, fait des boutonnières), les rubans sur les foulards (la machine est bruyante, c'était un peu pénible) Il n'y a que pour les finitions de mon tee-shirt que j'ai dû attendre le retour de ma Brother de chez Stecker (elle m'est revenue à peu près guérie, pas aussi parfaitement réglée que je l'aurais souhaité, mais j'ai réglé les derniers détails moi-même).
Je n'ai pas essayé tous les points fantaisie, pas encore testé la couture du cuir (la machine est fournie avec un pied téflon !), elle n'accepte pas le fil 30 dans la canette (la Toyota oui, paraît-il), mais je suis vraiment satisfaite de mon achat (en plus, les canettes sont les mêmes que pour la Brother).