Une nouvelle semaine passée, on s'habitue… ou pas. Je rêve que je suis sortie sans mon attestation (ça va forcément arriver un jour) et que je suis contrôlée, que nous sommes contrôlés à domicile par la police, Marie a même rêvé qu'elle gagnait un ticket pour sortir sans limites pendant 24h… mais que la date était périmée !
Lundi, histoire de bien commencer la semaine, j'ai renversé de l'eau sur mon clavier. Quelques heures de séchage près du radiateur n'ont donné aucun résultat, il m'a fallu sacrifier quelques centaines de grammes de précieux riz (denrée introuvable ces jours-ci) pour le placer en soins intensifs. Le clavier de notre ordinateur familial est identique, heureusement, je peux continuer à télétravailler.
le riz a été cuisiné, ensuite, il ne faut pas gâcher
Mardi, nous frôlons de près la catastrophe : Aurore, de service de cuisine, était en train de râper du fromage et n'a pas vu, derrière elle, le couvercle en plastique posé trop près du brûleur, qui a fondu, puis s'est enflammé. Elle s'est retournée à temps pour éviter l'incendie, trop tard pour le plan de travail qui a de profondes cicatrices.
Après opération de chirurgie esthétique : ponçage et vernis
Mercredi, Marie s'étonne de me trouver encore en pyjama à midi : je finalisais les propositions spirituelles du territoire jusqu'à Pâques et j'envoyais les mails. J'espère que j'aurai un retour !
(en attendant, l'envoi de plusieurs mails avec pièce jointe à près de 300 adresses nous a valu un blocage de notre messagerie. Il faut que je crée une adresse spécifique et que j'apprenne à créer des groupes)
Jeudi, mon clavier sort du coma et peut reprendre le travail, ouf ! Et celui de la maison, dont une touche ne fonctionnait plus depuis des mois, a bien profité de sa petite gymnastique d'une ordinateur à l'autre : il est comme neuf ! Je tente un ravitaillement à l'hypermarché, il manque dans les rayons un bon quart de ma liste. J'envoie des SMS aux filles, parties à l'autre bout de la ville : « Vous voyez des pois-chiches ? Et de la farine ? Des tomates en boître ? Du fromage blanc ? ». Nous ne mourrons pas de faim, mais il va falloir revoir les menus. Heureusement qu'un producteur livre les œufs tout fais pondus dans notre quartier tous les 15 jours et que nous avons les légumes de l'Amap.
ceci n'est qu'un demi-panier !
Vendredi, c'est opération #eurobalcon: interpréter, à 19 heures, l'ouverture du Te Deum de Charpentier (interprétation, à mon avis, un tout petit peu prématurée quand on sait que l'œuvre en question a été composée pour fêter la guérision de Louis XIV après une opération risquée). La partition est à 5 parties, nous sommes 4. Je préviens mes voisins par mail, au choix d'ouvrir leurs fenêtres ou de préparer leurs boules Quiès, selon leur tolérance aux notes aproximatives. À l'heure dite, ils sont tous là, sur la placette, bien éloignés les uns des autres, leurs téléphones en main, prêts à filmer ! Nos deux voisines cornistes ont répété également et nous font écouter leur enregistrement. La semaine prochaine, on essayer de jouer tous ensemble. Des nouvelles sont échangées, des œufs contre du lait également.
Samedi, la lassitude se fait sentir… il faut réagir ! Je sors le cahier de recettes de Mamie pour un traitement de choc : son fameux gâteau marbré. Les souvenirs qui me viennent, en battant le beurre et le sucre, me font du bien. Aurore suit son dernier cours de philo, à midi elle est en vacances (et a son bac !). La table et les chaises de jardin sont sorties, premier déjeuner dehors de l'année sous le cerisier débordant de fleurs.
Dimanche, c'est vraiment le printemps. En cherchant au fond de nos réserves un paquet de thé à l'orange, je retrouve un sachet de farine de notre boulanger-meunier, nous n'aurons pas à nous rationner. En fin d'après-midi, une amie nous apprend un décès, le premier dans notre entourage, il avait à peu près notre âge, trois enfants… tout à coup, ce virus n'est plus une menace invisible. J'ai une demande de masques en tissu, pour les distributions de l'Amap. Je lis attentivement les derniers conseils, télécharge les normes Afnor. Marie avait conservé le masque donné lors d'une de ses visitées dminicales à la clinique, au temps, pas si lointain, où l'on s'inquétait juste pour la grippe hivernale… il me servira de patron. Le problème, ce sont les élastiques : ceux du modèle sont très doux et souples, je trouve très inconfortable l'option "derrière les oreilles", surtout pour un long usage, mais l'option "derrière la tête" consomme beaucoup plus d'élastique et les liens à nouer sont peu pratiques, je cherche un compromis.
Lorsqu'il n'y a pas de vent, nous avons la chance de pouvoir faire un peu d'activité physique devant la maison
(je ne parlerai pas de sport, à ce niveau)